La Cerisaie, c’est fini !

Une triste nouvelle en cette fin 2008 : Catherine Allex dépose le bilan des éditions La Cerisaie, après presque 7 ans d’activité. La maison sera mise en liquidation judiciaire.

Nous avons pris plaisir à dévorer les trois romans à l’écriture subtile de Catherine Bourassin : Gais Matins (Isidor fiction 3e) , Délits secrets et Un Salon blanc et vieil or, le roman percutant de Corinne Gendraud, Le Bâillon (Isidor fiction 3e) ; ainsi que les romans Mémoire d’août, de Corinne Matthieu, Des années si lisses, de L.-N. Gagnou et Vice versa, de Fanny Mertz (ces deux derniers ne figurant pas dans notre sélection jeunesse mais parmi les livres pour adultes).

Nous avons également apprécié la récente bande dessinée Doña Paz la libertine, d’Anne-Laure Mahé & Carole Murcia. Quant à L’amour de toutes les couleurs, de Lucia Moreno Velo & Javier Termenon, si son texte nous a fait tiquer, les dessins étaient fort beaux, et c’était de la belle ouvrage.

Dommage donc que cette maison très provinciale dans l’âme malgré son siège parisien, originale par sa collection qui ne faisait pas dans le tape à l’œil ni la provocation facile, et privilégiait une langue agile sans sacrifier l’élégance, doive fermer ses portes. Une des rares petites maisons d’éditions altersexuelles qui ne pratiquait aucun sectarisme et ne regardait pas de haut notre petit Collectif HomoEdu , et qui a accueilli avec la même urbanité aussi bien le houx que les lauriers de mes critiques. À saluer à une époque où dans le milieu LGBT, le consensus semble malheureusement se faire sur la censure de la liberté d’expression (dans l’affaire Vanneste).

Bravo donc, et merci à Catherine Allex (photo de vignette) pour tout ce beau travail qui restera, et bonne chance pour d’autres aventures éditoriales. Bonne chance aussi aux auteures et auteurs, pour ce chemin de croix, quand on a le tort de bien écrire des choses intéressantes, que constitue la recherche d’un éditeur.

Lionel Labosse