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Ce n’est pas un film de cow-boys, de Benjamin Parent, Synecdoche, 2012

vendredi 7 novembre 2014

O tempora, O mores ! Grâce aux fachos genre Manif pour tous et autres réacs cro-magnonnesques du même tonneau en mal de publicité, je n’ai plus de boulot. Mieux, ce sont eux qui me font connaître, et font connaître à la France entière, les meilleurs supports à la diversité sexuelle et à la lutte contre les stéréotypes. J’ai bien eu raison de remiser mes « Isidor » et ma plume de critique (pour ce qui paraît après 2013), car grâce à cette clique bien rodée, les idées qu’ils croient attaquer sont propagées. Par exemple, en octobre 2014, leur rage contre un artiste moderne provocateur dont j’ai oublié le nom, a multiplié par cent le pourcentage de Français connaissant le mot « sex-toy » et « plug ». Ils on décuplé les ventes de l’album Tous à poil !, de Claire Franek & Marc Daniau, fait rééditer par les Éditions Thierry Magnier l’album historique de Christian Bruel & Anne Bozellec, Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon, cible favorite de leurs éructations. Enfin, ils nous font découvrir ce petit chef-d’œuvre qui aurait pu nous échapper, Ce n’est pas un film de cow-boys , de Benjamin Parent. Comme ce court-métrage est sorti en 2012, et bien qu’il s’agisse d’un film, il mérite bien un « Isidor » exceptionnel, comme quelques rares films particulièrement adaptés pour les jeunes, comme Des Hommes et des dieux, d’Anne Lescot & Laurence Magloire, ou Qu’en dira-t-on ?, de Pascal-Alex Vincent & Sylvia Calle.
Vous pouvez visionner le film sur You Tube. Deux garçons d’une part et deux filles d’autre part, discutent dans les toilettes d’un lycée du film diffusé la veille, Le Secret de Brokeback Mountain. L’une des filles a un père gay, ce qui entraîne le questionnement de sa copine, puis une remarque déplacée, brouille et réconciliation. L’un des garçons en vient à avouer que cette histoire de « pédés » l’a fait pleurer, ce qu’ils s’accordent à trouver « normal ». Le ton libre du dialogue, la fine réflexion sur les insultes, qui ne sont pas à condamner sans réfléchir, et la qualité exceptionnelle de jeu des quatre acteurs (Finnegan Oldfield, Malivaï Yakou, Leïla Choukri, Garance Marillier), qui ne sonnent jamais faux, le tact de la mise en scène, les idées scénaristiques, le jeu sur les codes de genres cinématographiques autant que sur les codes de genres sexuels, l’humour, tout cela fait de ce film un outil extraordinaire pour travailler à la diversité sexuelle et à la lutte contre les préjugés. Merci les « anti-dgêndeurs », vous êtes les meilleurs dénicheurs de chefs-d’œuvres ; continuez votre propagande…

 Ce film bénéficie du label « Isidor ».

Label Isidor HomoEdu

 Voir aussi une entrevue du réalisateur Benjamin Parent.

Lionel Labosse


Voir en ligne : Ce n’est pas un film de cow-boys