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Muse du surréalisme, option Ray, pour lycéens et adultes
Kiki de Montparnasse, de Catel & Bocquet
Éditions Casterman, coll. écritures, 2007, 384 p., 16 €.
samedi 27 décembre 2014
Catel Muller et José-Louis Bocquet sont une dessinatrice et un scénariste connus surtout pour le succès récent de leur BD Olympe de Gouges (2012). Ils avaient produit auparavant cette excellente bande dessinée sur Kiki de Montparnasse, muse des surréalistes et de Man Ray en particulier, comme Nusch sera dans les années 30 la muse d’Éluard. Cet article complète une série d’articles à propos de la programmation pour les terminales littéraires en 2013/2014 du recueil Les Mains libres (1937). Après plusieurs articles sur les Œuvres complètes de Paul Éluard avant Les Mains libres, puis des Mains libres à la Libération, enfin de la Libération à la fin ; un article consacré à Nusch, Portrait d’une muse du Surréalisme, de Chantal Vieuille ; un article sur l’Autoportrait de Man Ray ; un article consacré au film Peter Ibbetson, un sur les Recherches sur la sexualité des surréalistes, enfin un article sur le contexte artistique des années 30, voici, à travers une lecture de cette bande dessinée, de quoi évoquer à la fois l’ambiance surréaliste, et faire un cours interactif sur Man Ray dans les années qui précèdent la réalisation de cette œuvre commune avec Paul Éluard. Ce qu’on aime chez les muses du surréalisme, enfin ce qu’aimèrent les artistes qui les aimèrent, c’est leur naturel, leur côté imprévisible de filles de la rue, ce qu’était Alice Prin (1901-1953) comme le fut Nusch (1906-1946), et après elles Louise Brooks. Avant – et après – elles il y eut Musidora (1889-1957), la « dixième muse » selon Breton et Aragon, mais il ne semble pas qu’elle ait croisé la route de Nusch ou de Kiki. Kiki de Montparnasse est une bande dessinée que tous les C.D.I. des lycées devraient proposer, que ce soit pour les terminales littéraires, mais aussi pour les TPE de 1re, ou le surréalisme au programme de la classe de seconde.
Cet article est dédié à Agnès Vinas, qui est à l’enseignement des lettres en TL ce que Kiki fut à Montparnasse. Nous apprenons avec tristesse en avril 2014 qu’elle a décidé de mettre fin à l’expérience des Lettres volées, ce en quoi nous perdons une ressource irremplaçable. Après l’avoir remerciée pour cette immense tâche accomplie, souhaitons-lui bonne chance pour de nouvelles aventures…
Enfance, adolescence, et premières expériences de modèle
Née en 1901 d’une fille-mère à Châtillon-sur-Seine, Alice Prin est élevée par sa grand-mère, qui a recueilli plusieurs « bâtards ». Un jour, la petite fille est accostée par un homme en charrette, qui lui propose de la suivre dans les bois. Comme elle refuse, il lui dit « T’es bien une tête de pioche. Comme ta mère ! » (p. 25), et elle croit reconnaître son père, dans cet homme qui a une fille légitime, avec laquelle elle se bagarrera. Tout Kiki est déjà dans cette anecdote. En 1913, Alice monte à Paris, chez sa mère, linotypiste, qui l’accueille froidement, la vouvoie, et la place comme apprentie pour se débarrasser d’elle. Elle exerce tous les métiers, notamment vendeuse dans une boulangerie, où un beau mitron et un sculpteur la draguent. Elle se fait virer, et accepte de poser pour le sculpteur, mais sa mère la surprend posant nue, et saisit ce prétexte pour la renier définitivement. « Je ne l’ai jamais appelée maman » conclut Alice (p. 78). Après une période de prostitution et de cocaïne en compagnie d’une camarade d’infortune, Alice est recueillie par le peintre Chaïm Soutine (1893-1943), qui vit lui-même dans une grande misère, n’a pas de quoi se nourrir, et fait pourrir un poulet ou d’autres gibiers pour les peindre ! (p. 89). Au restaurant « Chez Rosalie », elle fait la connaissance de Rosalie (Rosalia Tobia), qui fut modèle pour William Bouguereau, et présente une sorte d’idéal de carrière pour la future Kiki. Dans ce restaurant, Alice fait la connaissance de Maurice Utrillo et d’Amedeo Modigliani (qui a laissé un portrait de Rosalie, sans doute en paiement de ses repas !). Elle fait également connaissance, au café La Rotonde, de Maurice Mendjizky (1890-1951), peintre dont elle partage la vie, et qui lui trouve son surnom, diminutif de « Aliki », version grecque de son prénom (p. 98). Elle pose aussi pour l’autre « Kiki », Moïse Kisling (1891-1953), qu’elle rencontre alors qu’elle montre ses seins pour dix sous à un client de brasserie… (p. 102). Elle sera son modèle tout au long des années 20. Elle rencontre Tsuguharu Foujita (1886-1968), et elle pose pour lui, ce qu’elle tarife « quarante sous » (p. 112). Mais c’est elle qui dessine Foujita (avant qu’il fasse d’elle le célèbre Nu couché à la toile de Jouy ; p. 120) ; dessin qu’elle montre à Henri-Pierre Roché, marchand d’art et auteur de Jules et Jim, qui l’achète immédiatement, malgré la fausse honte de Kiki.
Vie de couple avec Man Ray
C’est la rencontre déterminante avec Man Ray, qui la remarque alors qu’elle fait un scandale dans un bar où elle estime avoir été traitée en grue. Ils vont voir Foolish Wives, et se rapprochent pendant le film, exactement comme quelques années plus tard, Éluard aurait selon la légende dragué une fille à l’occasion d’une projection de Peter Ibbetson. Kiki a quelques réticences contre la photographie, ce qui permet à Man Ray de lui expliquer sa conception. Plus tard, comme il photographie en noir et blanc les peintures de Picasso et déclare « les couleurs ne m’intéressent pas dans la photo », elle lui rétorque « TON travail est IDIOT » (p. 142).
Kiki fait la connaissance de « Treize », alias Thérèse Maure, qui deviendra sa bonne copine. Le scénario suit Ray dans l’atelier de Picasso, bien que celui-ci ne fasse pas poser Kiki. Cela nous vaut une confidence à propos de la séparation de sa vie bourgeoise et de son atelier de peintre, ce qui lui aurait valu le mépris de Georges Braque : « Braque est la femme qui m’a le plus aimé » (p. 144). Le Nu couché à la toile de Jouy fait fureur au Salon d’Automne de 1922, à côté du fameux Ours blanc qui valut une célébrité tardive au sculpteur François Pompon (1855-1933), à l’honneur au musée des Beaux-Arts de Dijon. Foujita partage l’argent qu’il reçoit du tableau, et Kiki claque le fric en une journée (p. 150). Tristan Tzara commande à Man Ray un film pour la soirée du Cœur à barbe au théâtre Michel le 6 juillet 1923, destinée à faire un scandale autour de la scission entre Dada et Breton. Éluard et Cocteau sont au programme.
Ce premier film de Ray sera Le Retour à la raison, film expérimental appliquant au cinéma la technique de la « rayographie » que Man Ray pratiquait en photographie [1]. Sur cette planche (p. 158) est montrée le procédé de réalisation des premières images, avec des punaises posées à même le film avant son exposition à la lumière, pendant une discussion avec Kiki à propos de la rivalité Breton / Tzara. Kiki, dont le buste illumine la fin du film… Lors de la soirée, l’altercation est violente entre le groupe Breton et le groupe Dada. Éluard frappe Tzara (pour plus de détails, voir cet article). Les planches des pp. 153 et 166 contiennent un anachronisme. Kiki discute en 1923 avec des amies, alors qu’elle vient d’adopter une coiffure à la garçonne, et déclare qu’elle « préfère Louise Brooks ». Or non seulement Louise Brooks, née en 1906, ne tournera son premier film que 3 ans plus tard, mais son succès en Europe se fera a posteriori dans les années 50, grâce notamment à Henri Langlois. Ce serait plutôt Kiki et ses épigones qui auraient influencé Louise Brooks et Georg Wilhelm Pabst ; d’ailleurs, le roman culte de la période, La Garçonne, de Victor Margueritte, date de 1922. Cela n’empêche pas que l’atmosphère de liberté sexuelle à demi prostitutionnelle de Loulou, le chef-d’œuvre de Pabst, éclaire le contexte de l’époque comme celui du rapport des surréalistes à la sexualité. Loulou est aussi d’après les encyclopédies, le premier film présentant un personnage de lesbienne.
Une scène de la vie privée montre Kiki, entraînée par l’exemple d’une amie enceinte, Juliette, laquelle renonce à avorter, tarabustant Man Ray pour avoir un enfant. Mais celui-ci résiste sans ménagement. Henri-Pierre Roché explique à Kiki les raisons de l’attitude de Man Ray (p.175).
Hélas, Juliette meurt d’une fausse couche mal traitée, ce qui calme les ardeurs de Kiki. Elle serait tout de même prête à se « mettre en prison » avec Man Ray (p. 180), à condition qu’il se résolve à la fidélité, mais cela n’arrivera jamais ! Sous le coup de la colère contre Man, qui exagère sa vision anti-romantique de l’amour, Kiki s’envole pour New York avec Mike, un amant américain qui propose de la présenter à des agents de cinéma. Ce sera un fiasco mémorable, et repentante, Kiki retrouvera les bras de Man Ray, recevant pour commencer une gifle au bout desdits bras. Ce qu’elle aura retenu de New York, c’est « Valentino préfère les hommes » (p. 198) !
Une scène de ménage mémorable dans une chambre d’hôtel s’achève par l’admiration d’une tache sur le mur créée par un objet lancé par Kiki à la tête de son amant : « le moindre de tes mouvements peut être un moment de l’histoire de l’art » (p. 206) ! Kiki obtient scandale et succès grâce à des chansons coquines que Robert Desnos lui « arrange » (p. 222). L’expression ne signifie pas que Desnos ait écrit ces chansons ; d’ailleurs je n’ai pas trouvé trace des textes cités dans les vignettes parmi les œuvres de Desnos, mais parmi les chansons paillardes anonymes, comme « Caroline la putain », citée p. 221. On trouve quelques chansons de Desnos sur ce site, et l’une d’entre elles a semble-t-il engendré un contresens sur son orientation sexuelle, en prenant au pied de la lettre un texte écrit pour une chanteuse ! La scène de pose pour le fameux Violon d’Ingres ne donne lieu à aucun commentaire ; elle sert de toile de fond à une discussion anodine, peut-être pour souligner le décalage entre l’état d’esprit de l’artiste et du modèle. L’image de couverture de l’album reprend cette planche, mais en substituant au turban à l’orientale la fameuse coupe à la garçonne (première image de la planche).
Lors d’un « jeu de la vérité », Man Ray préfère se mettre à poil plutôt que de répondre à la question « êtes-vous homosexuel ? », car il ne répond pas aux ragots. Occasion de préciser les réticences de Kiki sur Breton : « il me sort par les trous de nez » : « ces gens-là qui se conduisent exactement comme ceux qu’ils veulent brûler » (p. 231). Man finit par accepter l’idée d’avoir un enfant, mais Kiki avoue qu’elle essaie en douce depuis un moment et que ça ne marche pas (p. 233). Elle a une brève idylle avec l’acteur russe Ivan Mosjoukine, star du cinéma muet. Elle fréquente Jean Cocteau à Marseille, inconsolable de la mort de Radiguet, qui fait l’apologie de l’homosexualité : « Un homme normal devrait pouvoir faire l’amour avec n’importe qui et même n’importe quoi car l’instinct de l’espèce est aveugle… » (p. 246). Ils draguent les marins dans les boîtes, de conserve, et fument l’opium (p. 251). Ayant répondu à un policier qui l’interpellait comme une poule, Kiki est emprisonnée. Man Ray et Desnos s’entremettent pour la faire libérer. En 1927, Kiki expose ses peintures et se fait qualifier par Roché de « digne fille de Matisse » (p. 275). Desnos préface un catalogue élogieux. Entretemps a été réalisé le 2e film de Man Ray, Emak Bakia, qui n’est pas évoqué dans ce livre, bien que Kiki y joue aussi un rôle, sans doute moins exemplaire.
L’Étoile de mer
Desnos propose à Man Ray sans le vouloir le sujet de son 3e film, L’Étoile de mer, dans lequel Kiki va jouer. Pas moins de 7 pages de l’album sont consacrées à ce film, et cela mérite bien qu’on s’y arrête un peu, d’autant qu’il s’agit d’une collaboration avec un poète qui préfigure celle de Man Ray avec Éluard. Pour le visionner, on préférera la version en ligne sur le site des Lettres volées à la version du lien ci-dessus, sauf si l’on veut se donner le plaisir de deux visionnements. La durée du film est plus courte sur Lettres volées, et les versions sont différentes, ce qui est fréquent pour les films anciens, mais il faudrait être un historien du cinéma pour pouvoir dire quelle version est la plus correcte. Les musiques des deux films sont bien évidemment des ajouts récents, mais on aurait tort de s’en passer. Visionner un film complètement muet à l’époque moderne dans une salle d’art et d’essai est une épreuve souvent pénible, car on est plongé dans un silence gênant qui nous livre aux éternuements des spectateurs, alors qu’il faut s’imaginer le bruit ferroviaire du projecteur et les réactions d’un public moins respectueux sans doute que celui des cinémathèques. La version ubu.com propose un montage contenant notamment des chansons réalistes, parmi lesquelles « C’est lui », chanson de Joséphine Baker extraite du film Zouzou de Marc Allégret (1934), qui malgré son anachronisme relatif, nous replace dans le contexte de l’époque, le même que celui de Loulou. Il serait sans doute possible de reconstituer les musiques diffusées réellement lors de la première séance historique, car dans son Autoportrait, Man Ray raconte que ses films étaient accompagnés de musique vivante ou enregistrée. Mais revenons au film. Le premier carton après le générique évoque un « Poëme de Robert Desnos tel que l’a vu Man Ray », démarche inverse à celle du recueil Les Mains libres. De nombreux rapports sont à établir entre les deux œuvres. Pour n’en mentionner qu’un, une séquence me fait penser au poème-dessin « Objets », avec l’évocation de la « chambre que j’habite », la montée vers le désir par les escaliers, et la fétichisation de la femme. La version ubu.com ajoute aussi des sous-titres en anglais qui me semblent inopportuns, car ils aplatissent les jeux de mots des cartons en les traduisant, par exemple « Si belle, Cybèle », ou le mot-valise « éternèbre ». La scène dans laquelle Kiki brandit un coutelas et monte l’escalier me semble renforcer l’hypothèse d’une influence du film de Man Ray sur Loulou de Pabst, et non le contraire. Le film de Pabst se conclut en effet sur l’assassinat de l’héroïne par Jack l’éventreur, avec le même motif de la montée de l’escalier et de la lame luisante. Ajoutez à cela la coupe de cheveux de Louise Brooks inspirée de la mode garçonne, peut-être copiée de Kiki, entre autres femmes qui avaient adopté cette coupe avant Loulou… Le film se termine sur une vitre brisée qui n’est pas sans évoquer le chef-d’œuvre de Marcel Duchamp Le Grand verre (1923).
La BD insiste d’abord sur le scénario, le début du film, puis sur la scène du lit et du déshabillage, puis sur la fin et les réactions mondaines lors du vernissage. Dans cet extrait graphique (p. 289), Man Ray explique sa conception du cinéma, et la technique utilisée pour flouter l’image, que ce soit de la « marmelade » ou de la « gélatine », pour faire « comme dans un rêve » (p. 287). Le lien est direct avec la rupture Man Ray /Kiki, et la liaison de Kiki avec le journaliste Henri Broca, dont elle devient une sorte de mécène (c’est à son tour d’entretenir un homme !). Un an après, en 1929, c’est la parution du livre de Louis Aragon et Benjamin Péret intitulé simplement 1929, illustré de photos pornographiques de Man Ray, avec notamment la fameuse fellation. Broca fait élire Kiki « reine de Montparnasse ». Il lui fait publier la première version de ses souvenirs, ce qui est l’occasion d’évoquer la jalousie pour Lee Miller (future épouse de Roland Penrose), et la vie commune avec Broca, qui devient fou, sans doute à cause de l’excès de drogues, et est interné à Sainte Anne. Ernest Hemingway écrit une préface pour la traduction en anglais de ses mémoires, qui sera saisie à la douane, comme le livre d’Aragon et Péret. En 1930, Alexandre Calder réalise un portrait en fil de fer de Kiki. Elle se produit à Berlin, pour financer les funérailles de sa mère, auxquelles elle ne peut pas assister. Elle y connaît une expérience lesbienne (les notes précisent qu’il y aurait eu une passade pour une jeune danseuse de 22 ans, Margot Vega, en 1935, mais il semble que la BD subsume tout ça), et c’est la déchéance. Man Ray s’exile dans son pays pendant la guerre. Kiki a des soucis avec la brigade mondaine à cause de sa consommation de cocaïne. Elle grossit, boit, se drogue, et devient une quasi « clocharde » (p. 325). Elle retrouve Man Ray de retour à Paris quelque temps avant de mourir. Foujita assiste à son enterrement ; Ray refuse de communiquer des photos à la presse. Le livre se termine sur cette pleine page représentant Man Ray dans son atelier, plongé dans la douleur, entouré de toutes les œuvres représentant Kiki, sauf en haut, À l’heure de l’observatoire, les amoureux, qui correspond plutôt à la période Lee Miller. Cela nous donne bien sûr envie d’une activité pédagogique très simple, consistant à faire identifier les œuvres par les élèves.
La bande dessinée est complétée par 36 pages de chronologie détaillée et de notices sur les principaux personnages, puis d’une impressionnante bibliographie témoignant du sérieux de la documentation, et permettant de préciser qui sont certains personnages seulement désignés par un prénom au fil des pages.
– Dans notre article sur le contexte artistique des années 30, vous trouverez mention de plusieurs artistes mentionnés dans le présent article, dont on peut voir les œuvres notamment au musée d’art moderne de la ville de Paris. On peut y admirer la très originale sculpture en laiton de Pablo Gargallo représentant la tête de Kiki (1928), avec son nez et, visible du côté gauche, sa coupe garçonne si caractéristiques. L’accrochage malicieux a placé cette sculpture dans une vitrine, de profil, à équidistance du Nu couché à la toile de Jouy de Foujita à sa gauche, et de deux Soutine à sa droite, comme si elle regardait l’avenir flanquée de ses deux amants-peintres. Voilà ce que cela donne côté Soutine.
– Il existe aussi un court métrage d’animation, Mademoiselle Kiki et les Montparnos, réalisé par Amélie Harrault (2012).
– Voir un important article en espagnol sur Kiki, avec beaucoup de liens.
– Enfin, lire notre article sur l’Autoportrait de Man Ray, qui a été utilisé comme source.
Voir en ligne : L’excellent site de MemeMad consacré en partie à Kiki et Man Ray
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[1] Man Ray n’est pas l’inventeur de cette technique préhistorique de la photo appelée photogramme, mais l’un des premiers à l’avoir utilisée dans un but de création artistique, avec l’allemand Christian Schad, dont Tzara baptisa les œuvres obtenues par ce procédé « schadographies », jouant sur l’homophonie avec l’anglais « shadow », ce qui a peut-être donné l’idée à Man Ray d’utiliser à son tour le terme « rayographies ». Dans les années 1840, des quantités de photogrammes furent réalisés sous des noms divers (par exemple cyanotypes) plutôt dans un contexte scientifique ou de découverte des possibilités de ce nouveau médium. L’artiste hongrois László Moholy-Nagy, de son côté, ré-inventa également ce procédé quelques mois après Man Ray, sans qu’on sache si oui ou non il avait connaissance de ses recherches.