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Comment lutter contre l’homophobie à l’école

La lutte contre l’homophobie à l’Éducation nationale : c’est pour quand ?

tout en taisant l’existence des altersexuels ?

mercredi 16 mai 2007

Le 17 mai 2006, lors de la deuxième édition de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, le Premier ministre Dominique de Villepin avait promis de reconnaître cette journée mondiale. Cette promesse n’a pas été réalisée, et c’est donc sans soutien gouvernemental que s’est déroulé mercredi 16 mai 2007, dans le cadre de la 3e Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, un « Colloque contre l’homophobie et pour la diversité par l’éducation ». L’objectif de ce colloque était de faire mieux connaître cette thématique auprès du grand public, des professionnels de l’éducation et du secteur médico-social, à partir des expériences qui sont menées en France et d’établir un état des lieux des avancées institutionnelles au niveau international. Une seule journaliste était présente au colloque (Le Monde) ; aucun média gay, aucune radio, aucune télévision. En France, l’Éducation nationale est nettement en retard dans la lutte contre l’homophobie et la reconnaissance de la diversité sexuelle. Rien de neuf depuis un ouvrage de référence commandité par M. Luc Ferry et distribué à tous les enseignants par M. François Fillon, alors ministre de l’Éducation nationale. Ouvrage édifiant par son oubli pur et simple de la question. Rappel des épisodes précédents…

Le 17 mai 2005 avait eu lieu, à l’initiative de Louis-Georges Tin, la première Journée mondiale de lutte contre l’homophobie. À Paris, un colloque inter-syndical avait été consacré, à la lutte contre les « lgbt-phobies » en milieu scolaire. Le Monde de l’Éducation du mois de mai 2005 avait consacré un dossier audacieux à la sexualité. Ici ou là, quelques enseignants pionniers avaient osé organiser débats ou exposés, mais aucun signe venu d’en haut pour encourager quelque activité scolaire consacrée à l’homophobie, comme cela est régulièrement le cas quand il s’agit de la lutte contre l’antisémitisme, d’un tsunami ou autres thèmes plus consensuels et surtout plus payants électoralement parlant. Méfions-nous de ces incessantes injonctions à traiter tel ou tel thème médiatique, lacrymogène ou victimisant (cela concerne aussi l’arlésienne de l’apprentissage de La Marseillaise, qu’on nous ressort régulièrement au gré des modes électorales). C’est à nous enseignants de choisir les sujets que nous voulons traiter pour transmettre un kaléidoscope fidèle du monde dans lequel nous vivons. Le 17 mai 2006, lors de la deuxième édition de cette journée internationale de lutte contre l’homophobie, le Premier ministre Dominique de Villepin avait promis de reconnaître cette Journée mondiale ; promesse non tenue. Le 16 mai 2007, pour la troisième édition, dont le thème est « Non à l’homophobie, oui à l’éducation », un Colloque contre l’homophobie est organisé, sans soutien officiel de l’Éducation nationale. Seule une représentante purement administrative du ministère a essuyé les foudres des participants, se livrant à une exégèse funambulesque des textes, par exemple la circulaire du 17/02/2003, pour prouver que si, il y avait bien, caché entre les alinéas, de quoi pourfendre l’homophobie aux doigts de rose. Elle déclarait notamment que, avant d’aborder la question face aux jeunes, un « respect des paliers » s’imposait, et qu’il fallait attendre un « questionnement individuel ». Bref, la frilosité officielle, qui contrastait fortement avec les attentes des nombreux participants à ce colloque international !

Cette réticence et ce silence gêné sur les altersexuels ne date pas d’hier. En effet, dans sa Lettre à tous ceux qui aiment l’école, livre distribué naguère à tous les enseignants aux frais du contribuable, Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse entre 2002 et 2004, affirmait (p. 55) : « la République française a su jusqu’à présent préserver son école des intrusions inacceptables du racisme, de l’antisémitisme et du communautarisme. » Page 88, il dénonçait « les insultes sexistes, racistes ou antisémites qui se banalisent ». Pourtant, Jacques Chirac à Troyes en octobre 2002, appelait à la création d’une autorité indépendante « créée pour lutter contre toutes les formes de discriminations, qu’elles proviennent du racisme, de l’intolérance religieuse, du sexisme ou de l’homophobie. » Une catégorie d’intolérance, l’homophobie, avait disparu entre le discours de M. Chirac et celui de M. Ferry. Cinq ans plus tard, cette instance, la Halde, est effective. Reste à savoir comment elle luttera dans les actes contre les discriminations homophobes. Mais comment éradiquer l’homophobie si les élèves n’entendent quasiment jamais parler à l’école d’une sexualité non strictement hétérosexuelle ? Pourquoi préfère-t-on la répression à l’éducation et à la prévention ?

À Jérusalem, les autorités des trois religions monothéistes (qui a mon sens n’en font qu’une) avaient condamné d’une seule voix, et avec des propos clairement homophobes, la tenue en août 2005 de la World Pride dans la ville sainte. Qui rappellera à ces gens que, spécialement à Jérusalem, de tels propos sont plus que déplacés ? Les juifs et les homosexuels — sans parler des nombreux juifs homosexuels — voisins dans les camps de concentration nazis, ne peuvent-ils croiser leurs chemins dans la ville sainte ? Est-ce pour éviter de choquer les papes homophobes et leurs alter ego des religions monothéistes, que l’école, qui prône de plus en plus l’étude du « fait religieux », oublie d’y inclure l’étude de l’homophobie et du sexisme inhérents à toutes les religions anciennes ? Et pourquoi ne pas étudier le « fait sexuel », ce qui serait, à mon humble avis, un meilleur rempart contre l’intégrisme religieux, qu’une maladroite loi de laïcité perçue comme visant une seule religion.

Dix-huit mois après ce premier livre, ces termes ont fait une nouvelle apparition dans un livre qu’il avait commandité avant de quitter son poste, distribué de la même façon, « gratuitement » auprès du « système éducatif » par M. François Fillon, alors ministre de l’Éducation nationale (2004/2005). La quatrième de couverture de ce Guide républicain stipulait que : « cet ouvrage [est] un véritable outil de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les dérives communautaristes, pour que vive l’idée républicaine aujourd’hui. » C’était donc non seulement l’homophobie, mais aussi le sexisme qui avaient disparu de la liste des priorités.

Feuilletons cet ouvrage. Dans l’Abécédaire, riche d’une trentaine d’articles signés de l’habituelle communauté des intellectuels autorisés, vous aviez droit aux articles antiracisme, antisémitisme, racisme, comme il se doit ; mais nulle discrimination, nulle homophobie. Mieux, l’article Crime contre l’humanité évoquait tous les génocides connus, y compris — chose rare — le génocide arménien, à l’exception des victimes homosexuelles du nazisme. L’article Droits de l’homme ainsi que les articles Antiracisme, Égalité, Liberté, Racisme et Tolérance ignoraient délibérément, même par une infime allusion, la question de l’orientation sexuelle et du libre choix du genre. Seuls les articles Distinction du privé et du public et Individualisme utilisaient du bout de la plume soit le mot « homosexuel », soit la notion étonnante de « tolérance sexuelle », et ce plutôt dans un contexte restrictif. Voici une phrase significative tirée de l’article d’Élisabeth Badinter : « Je suis homosexuel, célibataire ou masochiste, c’est mon choix. » La promiscuité du mot « masochiste » n’était pas heureuse, c’est le moins qu’on puisse dire.

Dans le reste de l’ouvrage, il n’y avait aucun article, aucun texte cité consacré ou faisant allusion aux sexualités non-hétérosexuelles. Dans l’abondante filmographie commentée en fin de volume, on trouvait seulement deux films consacrés à l’homophobie, deux films très datés, comme si dans la production actuelle il n’y avait aucun film plus parlant pour les ados ! On trouve d’ailleurs le même refus caractérisé de programmer des films présentant des personnages altersexuels au sein du dispositif « Collège au Cinéma » [1]. Signalons au contraire l’excellente initiative déjà ancienne du ministère de l’agriculture, avec le programme de courts métrages « Qu’en dira-t-on ? ».

Ne cherchez pas dans le long discours de Jacques Chirac sur la laïcité, daté du 17 décembre 2003, qui ouvre ce volume, pas plus que dans la préface de François Fillon, la moindre allusion aux discriminations basées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Le Président de la République prônait : « un combat sans merci contre la xénophobie, le racisme, et en particulier contre l’antisémitisme. » Et pour M. Fillon : « voici que resurgissent certains des démons qui ont fait le malheur du passé : la violence, l’antisémitisme, le racisme ou encore l’égoïsme identitaire… » Il y a des intolérances moins intolérables que d’autres… Qui nous dira si dans l’esprit des rédacteurs de ces discours officiels et de leurs signataires, les altersexuels étaient rangés dans le tiroir « racisme », ou dans le tiroir « égoïsme identitaire » ? [2]

Une initiative positive dans ce domaine avait été, au contraire exprimée dans un texte publié dans Le Monde du 6 novembre 2004, signé de six responsables d’associations antiracistes ou éducatives, dont le MRAP, la FSU, la FCPE, la LDH : « ce qui compte, c’est que chaque organisation ait pris l’engagement de lutter contre l’antisémitisme, le racisme, le sexisme et toutes les discriminations, notamment en raison de l’orientation sexuelle. » Au niveau européen, une étape a été franchie quant à la reconnaissance officielle des persécutions contre les altersexuels. Ainsi, le 15 décembre 2004, l’Espagne reconnaissait « la souffrance, la persécution et les peines de prison endurées par des personnes pour leur orientation ou leur identité sexuelle sous le régime franquiste » ; quant au chancelier allemand Gerhard Schröder, il déclarait le 25 janvier 2005 (selon Libération, 27/01/05) : « Je veux ici dire ma honte aux assassinés comme à ceux qui ont échappé à l’enfer des camps, juifs, gitans, homosexuels, opposants politiques, prisonniers de guerre et résistants de toute l’Europe, exterminés avec une perfection froide et industrielle, ou asservis jusqu’à la mort. »

Pourtant, en France, il semble qu’au niveau de l’intelligentsia proche du pouvoir, une discrimination s’instaure de plus en plus entre les types d’intolérances. La cérémonie fortement médiatisée du « 60e anniversaire de la libération des camps » (le 25 janvier 2005) aura été consacrée presque uniquement à la catégorie des victimes la plus nombreuse. Mieux, l’affiche et le dépliant officiels de l’Éducation nationale distribués en nombre dans les établissements scolaires avaient pris pour titre « Journée de la mémoire de l’holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité ». Le dépliant distribué aux élèves, dans ses trois volets pourtant riches d’informations, ne faisait pas la moindre allusion aux gitans ni aux homosexuels victimes du nazisme et massacrés dans les camps. Ce n’était pas faute de place, car d’autres génocides et crimes contre l’humanité du 20e siècle étaient mentionnés (Arméniens, Tutsi, ex-Yougoslavie). Mme Simone Veil, en tant que présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, déclarait pourtant dans ce dépliant : « La mémoire de la Shoah nous oblige, en effet, à rester vigilants, non seulement pour les juifs, mais pour tous ceux qui sont victimes d’ostracisme en raison de leur identité, de leur ethnie ou de leur religion. »

Il est bien sûr hors de question de critiquer Mme Veil et les autres personnes qui, comme elle, ont œuvré par le passé pour la reconnaissance de la spécificité des persécutions contre les juifs. (Sauf quand elle s’était servi de cet argument pour prôner le Oui au référendum, au mépris de la neutralité attendue d’un membre du Conseil Constitutionnel). Il convient au contraire de se souvenir de cette époque pas si lointaine où ce militantisme passait — comme le militantisme altersexuel aujourd’hui — pour du prosélytisme, et où il s’opposait à d’odieux discours révisionnistes ou négationnistes, qu’il a réduits à néant. Ce qui est contestable, c’est l’attitude de l’État, et notamment de l’Éducation nationale, qui pour des raisons électoralistes, se sert de la bannière de l’antisémitisme comme cache-sexe de toutes les autres discriminations. N’est-on pas en train de dresser les communautés les unes contre les autres ? Gardons-nous de tomber dans ce piège !

Il n’est plus que très rarement question par exemple, du racisme anti-maghrébin, comme dans les années 80, ni du racisme contre les noirs. Il semble qu’on se soit servi de quelques cas de terrorisme musulman pour disqualifier toute velléité de dénoncer ce racisme dont les effets sont pourtant fortement ressentis par toute une frange de la jeunesse. On a gommé ce racisme sous l’accusation sibylline de « communautarisme » et de « prosélytisme ». Comment s’étonner dans ces conditions que certains jeunes Français d’origine étrangère ressentent dans leur chair ce glissement du discours, ce passage irrésistible de « Touche pas à mon pote » à « Halte au communautarisme », et le muent en violence contre ceux qu’ils perçoivent comme étant à l’abri du racisme, et par la même occasion de la pauvreté, qui est la discrimination la plus insupportable, même si elle est rarement désignée comme telle ?

Ce qu’il faudrait faire, dans toutes les communautés qui « sont victimes d’ostracisme », c’est suivre la voie indiquée par Mme Simone Veil, et militer pour leur reconnaissance spécifique. D’autre part, il faut prendre conscience et faire prendre conscience de la nécessité, justement pour éviter tout prosélytisme et tout communautarisme, de traiter, notamment dans les établissements scolaires, de toutes les discriminations, sans se servir des unes, celles qui donnent bonne conscience et flattent l’électeur, pour gommer les autres, celles qui utilisent les peurs comme un levier pour donner libre cours à la haine et à l’exclusion sociale. Le meilleur moyen, bien sûr, ce n’est pas d’abonder dans la victimisation et la culpabilisation, mais de refléter l’histoire et la géographie humaines de la société dans laquelle nous vivons sans omettre aucune communauté. C’est avant tout le fait de ne pas être reconnus comme faisant partie de la communauté nationale qui nous pousse au communautarisme. C’est ce que dénoncent les « Indigènes de la République ».

Pour ne prendre que ces deux exemples, les homosexuels et les gitans doivent-ils regretter d’avoir été si peu nombreux (quelques centaines de milliers seulement) à périr dans les camps nazis ? (sans parler des persécutions et massacres perpétrés par à peu près tous les régimes passés et de nombreux régimes présents). Leur faut-il souhaiter un nouveau totalitarisme génocidaire pour faire pleurer les foules dans 50 ans ? N’y a-t-il plus en Europe ou par le monde aucun ostracisme, aucune discrimination envers les homosexuels ou les gitans ? Les élèves savent-ils même ce que c’est au juste qu’un gitan, un tzigane, un transsexuel ou un homosexuel ? L’Éducation nationale fait-elle son travail éducatif à ce sujet ? N’y a-t-il en France aucun élève de collège à qui il serait nécessaire d’enseigner le refus des crimes et idées homophobes, le refus des préjugés contre les tziganes ? Doit-on croire que cette tolérance est tellement de mise dans toutes les familles que ce serait perte de temps d’y consacrer ne fût-ce qu’une heure de cours dans toute une scolarité ? Les gitans qui émigrent en nombre en France actuellement ne sont-ils pas, mutatis mutandis, les frères des émigrés juifs du début du siècle tels que les évoquait Apollinaire dans Zone ?

« Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants […]
Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare […]
Quelques-uns de ces émigrants restent ici et se logent
Rue des Rosiers ou rue des Écouffes dans des bouges […]
Il y a surtout des Juifs leurs femmes portent perruque
Elles restent assises exsangues au fond des boutiques. »

Faut-il considérer que les homosexuels, qui par définition n’ont pas de descendants, ou plutôt dont les descendants ignorent souvent ou ne reconnaissent pas l’histoire de leurs parents, doivent être poussés pour cette raison dans les oubliettes de l’histoire ? Ne doit-on pas au contraire, à l’encontre du « communautarisme » se considérer tous collectivement comme les descendants de ceux qui sont morts avant nous et ont apporté leur pierre au monument de notre peuple, je dirai même de nos peuples ? Le fait de contester le génocide des juifs par les nazis a un nom, il est même devenu un délit, c’est le « révisionnisme ». Comment appelle-t-on le fait de nier, de cacher, de taire, de surtout ne pas dire aux élèves ce dont les descendant des nazis n’ont désormais plus honte d’avoir honte ? Quel est cet étonnant crime contre l’humanité qui fait honte aux descendants des coupables, mais qui est nié, caché, tabou chez les descendants des victimes ?

On s’interrogera sur le sens du discours de Nicolas Sarkozy prononcé dimanche 6 mai 2007, salle Gaveau, après la nouvelle de son élection : « je vais en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi et la concurrence des mémoires qui nourrit la haine des autres » (Libération a entendu « je veux en finir », tandis que Le Figaro et Le Monde « je vais en finir » ; en tout cas personne n’a entendu « finissons-en » !). Doit-on comprendre que, pour M. Sarkozy comme pour ses prédécesseurs, la seule lutte contre l’antisémitisme, appuyée par la légitime charge émotive qu’elle entraîne, étouffera les autres discriminations ? Est-il conscient que, sur la question de l’homophobie en particulier, on est bien loin de toute idée de « repentance », et qu’au contraire de nombreux politiciens de gauche comme de droite persistent à afficher une homophobie viscérale , en tout cas demeurent insensible à la violence causée, comme le dit Éric Verdier, non pas par la souffrance, mais par « le déni de cette souffrance ».

La vérité est que les ultra-rarissimes enseignants qui osent casser ce tabou, qui osent dire à leurs élèves que les altersexuels existent, et qu’il serait bon, peut-être, de leur faire une place au soleil, ce sont ceux-là qui se voient taxer de prosélytisme par ceux qui se taisent, par ceux qui nient, par ceux qui ne font pas le « travail de mémoire ». Alors si ce silence vous pèse, permettez-moi ce conseil : lisez ou relisez le discours d’Himmler sur l’homosexualité [3]. Et si vous êtes enseignant, élève, parent d’élève, élu local, n’attendez pas qu’on vous y invite pour parler de l’altersexualité et de l’homophobie en classe ou demander qu’on en parle, et ne perdez pas une occasion d’agir pour que dans les années qui viennent, la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie ne soit plus ignorée par l’Éducation nationale (dans les établissements privés autant que publics). Laissons la parole pour terminer à José Bové, qui répondait ainsi au questionnaire envoyé par le comité organisateur de la Journée mondiale à tous les candidats à l’élection résidentielle : « on peut craindre que, sur une question aussi sensible que l’homosexualité ou le transsexualisme, des enseignants hésitent à mener des travaux avec leurs élèves : la reconnaissance officielle de la Journée leur donnerait la caution institutionnelle qui leur permettrait de faire, avec leurs élèves, ce travail d’éducation à la citoyenneté et de promotion des diversités. » Il déclarait également : « Enfin, il existe de nombreuses œuvres artistiques (dont quelques-unes en littérature de jeunesse) liées à la question de l’homosexualité, mais elles restent sous-utilisées dans les classes ». Je ne dirais pas mieux, moi qui milite au sein du Collectif HomoEdu pour l’utilisation de la littérature jeunesse dans le cadre de la lutte contre l’homophobie.

 Voir les 10 Propositions altersexuelles d’HomoEdu. Voir l’évolution importante apportée par la circulaire de rentrée 2008 et notre chronologie de l’Éducation nationale et la diversité sexuelle en France.

Par Lionel LABOSSE, auteur de Altersexualité, Éducation & Censure (Publibook, 2005).


© altersexualite.com 2007.
Ce texte a été publié le 7 novembre 2004 sur le site du Collectif HomoEdu puis a été régulièrement mis à jour. Voir aussi la circulaire du 17/02/03. La vignette vient d’un programme canadien : « L’homophobie, pas dans ma cour » initié par le G.R.I.S..


[1Cf. Journal de bord à la date du vendredi 10 décembre 2004.

[2Voir également un discours édifiant du Ministre de l’Éducation Nationale : Tolérance zéro en matière de violence raciste et antisémite au sein des établissements scolaires, qui prouve bien que la violence homophobe est tolérée.

[3Discours publié dans l’ouvrage de Jean Boisson : Le triangle rose, la déportation des homosexuels (1933/ 1945), Robert Lafont, 1988.