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Paragraphes sur l’homosexualité / identité de genre dans les livres pour ados.

Le « Que choisir ? » des livres pour ados (années 2000).

Quand l’altersexualité est noyée dans la masse.

vendredi 26 septembre 2008

Les livres chroniqués dans cette rubrique consacrée aux documentaires sont pour la plupart entièrement ou majoritairement consacrés à l’altersexualité homosexualité, lesbianisme, transgenre, bisexualité, etc. Quelques livres généralistes à destination des ados ont fait l’objet d’articles, souvent pour constater que les questions altersexuelles étaient carrément oubliées, ou mal traitées ; plus rarement fort bien traitées. Voir par exemple Antimanuel d’éducation sexuelle, de Marcela Iacub & Patrice Maniglier, Filles et Garçons, la parité à petits pas, de Carina Rouart, illustré par Pénélope Paicheler, Tabous et interdits, de Patrick Banon, Le Livre des garçons, d’Anne Vaisman, Filles et Garçons, la parité à petits pas, de Carina Rouart, illustré par Pénélope Paicheler, Ces intolérances « ordinaires », de Philippe Godard, Les Garçons et les filles, de Brigitte Labbé & Michel Puech, et Pas si facile d’aimer, d’Anne Vaisman. Mais il serait fastidieux (pour votre serviteur critique bénévole et militant) de rendre compte de tout ce qui s’est écrit dans ce domaine depuis des décennies. Voici donc un article pour lequel votre collaboration est requise. Fouinez dans les bibliothèques municipales, empruntez les ouvrages sur l’amour, la sexualité, la parité, la psychologie des ados, enfin tout ce qui risque de traiter les questions altersexuelles en passant ; regardez les mots clés dans les tables de matières et lexiques, et numérisez les paragraphes les plus significatifs, si possible numérisez aussi la couverture ou une illustration significative, et envoyez-moi le tout par courriel. Voici quelques ouvrages des années 2000, sans commentaire. HomoEdu compte sur vous pour la suite… Les ouvrages des années 1990, c’est ici.

Filles = Garçons : L’égalité des sexes

Texte de Béatrice Vincent, avec une histoire de Sophie Dieuaide, illustrations de Bertrand Dubois, Autrement Junior, série Société, 2001.

Filles = Garçons : L’égalité des sexes

Chapitre : Quelles différences entre les filles et les garçons ? (pp. 16-17).
Le corps : Le genre, masculin ou féminin, est déterminé par le sexe, c’est-à-dire par l’appareil génital. Pendant la petite enfance, les différences physiologiques sont faibles : elles s’accentuent progressivement jusqu’à la puberté. Les morphologies se transforment au cours de cette période et des changements psychologiques importants ont lieu. Filles et garçons ont un destin biologique différent. Mais la biologie ne suffit pas à déterminer les identités masculine et féminine. L’éducation que nous recevons de la famille et de la société fabrique aussi nos personnalités de fille et de garçon, malgré nous. La société crée des modèles de féminité et de virilité. Ces normes sociales ne sont pas forcément faciles à assumer.
Métamorphose : À la puberté, le corps devient capable de concevoir un enfant. La durée moyenne de la puberté est de 3 ans environ. Chez les filles, elle s’exprime par la croissance des seins et l’apparition des règles. Chez les garçons, les premières éjaculations surviennent et la voix mue.
Amour et haine : Dans l’espèce humaine, il y a un mâle et une femelle. Autour de la différence du sexe se jouent des relations compliquées entre les femmes et les hommes. L’intérêt et la curiosité de l’autre, l’amour, le désir les réunissent. La peur des différences et la volonté de dominer l’autre les séparent.
L’homosexualité : Une personne est homosexuelle lorsqu’elle est sexuellement attirée par les personnes de son propre sexe. Nos sociétés lui donnent souvent une connotation négative, mais cela n’a pas toujours été le cas. Dans l’Antiquité, en Grèce et dans l’Empire romain, les relations homosexuelles étaient valorisées, bien que soumises à certaines règles.

Le guide du zizi sexuel

Zep et Hélène Bruller, Editions Glénat, Collection Tchô !, 2001

Le guide du zizi sexuel


chapitre : Et le sexe dans tout ça ?
Le sexe ! C’est la grande question de la puberté ! La puberté est l’âge où on commence à avoir des désirs sexuels. C’est aussi l’âge où le corps est prêt à avoir des bébés (les hormones organisent très bien tout ça).
C’est quoi, avoir du désir pour quelqu’un ?
C’est quand on a envie de faire l’amour avec cette personne.
Est-ce qu’un garçon peut avoir du désir pour un autre garçon ?
Parfois certains garçons désirent des garçons et en grandissant ça change et ils se mettent à préférer les filles. Et puis parfois, certains garçons préfèrent les filles et en grandissant ils préfèrent les garçons.
Est-ce que c’est normal ?
Tout le monde se pose ces questions et avec le temps on trouve la réponse : si on laisse parler son cœur, on finit toujours par découvrir si on est hétérosexuel (c’est un garçon qui préfère les filles) ou homosexuel (c’est un garçon qui préfère les garçons ou une fille qui préfère les filles).
Est-ce qu’une fille peut avoir du désir pour une autre fille ?
Pour les filles, c’est comme pour les garçons.

 Voir aussi notre brève : L’expo « Zizi-Sexuel » à La Villette et les réacs..

DICO ADO. Les mots de la vie

Sous la direction de Catherine Dolto, Editions Gallimard, collection Giboulées, 2001.

Dico Ado, Catherine Dolto

Chapitre : Aimer : Question de préférence (p. 240)
À l’adolescence, il peut arriver qu’on se sente attiré par une personne du même sexe et qu’on vive même avec elle une relation amoureuse. Cela ne signifie pas forcément qu’on soit homosexuel. Cette période de la vie où l’on se sent fragile et où l’on trouve du réconfort auprès de ses amis est aussi une période d’exploration de la sexualité. Il arrive qu’une amitié entre garçons ou entre filles prenne un caractère plus intime. Ce n’est souvent qu’une expérience passagère. Il faut attendre quelques années encore pour être vraiment fixé sur ses préférences. Là encore, cela peut amener beaucoup d’angoisse ; il est nécessaire alors de se faire aider.

Chapitre : Ta sexualité, c’est perso par Israël Nisand ; « L’HOMOSEXUALITÉ, CE N’EST PAS UNE MALADIE » (pp. 306-307)
La psychologie médicale nous apprend que tous les enfants sont bisexuels à la naissance. Ils n’ont pas identifié qu’ils font partie d’un sexe, qu’il y en a deux. Mais très tôt vient l’éducation qui apprend aux garçons à s’habiller comme ci, à jouer comme ça, et à s’intéresser aux filles. Et aux filles à jouer de telle manière, à se coiffer ou à s’habiller de telle manière, et à s’intéresser aux garçons. On nous éduque à refouler ou à renoncer à ce qui est fille chez les garçons, et ce qui est garçon chez les filles. C’est l’éducation, qu’on peut appeler du « refoulement ». Chacun d’entre nous peut réagir positivement à une éducation et l’accepter, ou réagir négativement et la refuser. Ce refoulement est plus difficile chez les garçons que chez les filles. La preuve : quand ils se disputent dans la cour de récréation, l’insulte fréquente qu’ils utilisent montre bien qu’ils ne sont pas tout à fait sûrs d’échapper à cette bisexualité. Et ils n’en sont pas sûrs parce qu’il y a une trace de leur bisexualité dans leurs rêves. Tous les enfants, les garçons comme les filles, savent bien qu’ils ont été bisexuels, car dans leurs rêves il y a tout ça. Il y a des rapports avec des gens du même sexe, et même des professeurs. Quand je leur dis ça, ça les dégoûte, mais ils savent bien que cela correspond à une vraie réalité.

Chapitre : Peurs et violences par Pierre Kammerer (pp. 354-357)
« Quand je sors avec des mecs, je ne ressens aucun plaisir. Peut-être que je m’y prends mal ou que je suis trop jeune. Mais parfois je crains, plus tard, de préférer les filles aux garçons ». Pauline 13 ans.

PENSÉES INTÉRIEURES INQUIÉTANTES
À l’adolescence, d’autres peurs sont produites par des pensées intérieures inquiétantes et qui font violence, en particulier l’idée qu’on puisse être homosexuel(le). C’est une crainte que tout le monde rencontre un jour, plus ou moins fort ; certains rêves nous poursuivent au réveil et nous inquiètent parce que nous nous y trouvions dans les bras d’une personne du même sexe. Si cela revient souvent, il faut peut-être en parler à un psychanalyste, juste pour s’entendre dire que c’est très fréquent, tout à fait compréhensible, normal et transitoire. Car la puberté sexualise tout notre imaginaire et réactive les rêveries érotiques de la première enfance, dont les plus gênantes étaient oubliées ou inconscientes, c’est-à-dire refoulées. Plus tard, elles resurgissent parfois dans les rêves ou certaines pensées, et elles nous troublent, nous dérangent (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous les avions refoulées).
Parmi ces rêveries de l’enfance, il y a eu chez le fils l’idée de se faire femme (magiquement) pour être aussi bien que maman (ou sa belle-mère) dans les bras de papa. Et cette rêverie va se poursuivre à l’adolescence sous la forme d’une relation amoureuse ou physique entre garçons. La petite fille, de son côté, avait eu comme rêveries de prendre sa mère dans ses bras et de la caresser comme papa (ou son beau-père) la caresse quand ils sont dans leur lit, et d’être caressée par elle comme sa mère le fait avec papa. Ces rêveries-là, réanimées par cette sorte d’explosion de la sexualité qu’on appelle la puberté, produisent ces rêves et ces pensées intérieures inquiétantes. Mais il n’y a pourtant pas à les regretter. Car ce sont dans ces rêveries (dont on ne se souvient plus) où le petit garçon aurait aimé son père le plus charnellement possible, qu’il a trouvé de quoi vouloir devenir un homme, de quoi croire en l’amitié avec d’autres garçons et de quoi vouloir devenir père. Et c’est du fait de la tendresse entre fille et mère, tendresse qui va jusqu’aux rêveries d’un corps a corps mère fille, que la petite fille pose les bases de ce que sera l’amitié entre femmes et les bases du désir de devenir mère à son tour.

Quoi ? Pas féminine ? Dico Ado.

NE PAS PRENDRE NOS FANTASMES POUR DES RÉALITÉS
Ça ne veut pas dire que ces rêveries entraînent le projet de les réaliser. C’est là toute la différence entre une rêverie ou un fantasme qui relèvent de l’imagination, et un projet pensé pour le réaliser. Ces rêveries sont dans l’imaginaire, et peuvent trouver une expression dans les arts ou la poésie, et non dans la réalité. L’enfant qu’on a été a ressenti auprès de sa mère et de son père que, chez l’être humain, il ne doit pas y avoir de relations sexuelles entre les parents et les enfants… C’est ça l’interdit de l’inceste, homosexuel ou hétérosexuel, bien inscrit dans la tête de l’adolescent qu’on est devenu.
Si ces rêveries homosexuelles resurgissent, c’est qu’à la puberté, la fille sent que son corps appelle celui d’un garçon, et le garçon sent que son corps désire celui d’une fille : une pulsion nouvelle, passionnante mais inquiétante aussi. Alors, pour se protéger de cette inquiétude et des risques d’une relation avec l’autre sexe, on retrouve les « solutions » imaginées dans la petite enfance où l’on rêvait de ne pas prendre ces risques, en restant le partenaire amoureux du parent du même sexe.
La crainte de voir se réveiller des représentations homosexuelles est si forte parfois que la haine ou la violence peuvent servir de paravent à l’inquiétude. Quand un garçon hurle sa haine contre « les pédés », il s’attaque souvent au « pédé » qu’il craint de voir se réveiller en lui, conjurant ainsi, sans le savoir, sa propre peur d’être homosexuel.

QUESTION DE PRÉFÉRENCE SEXUELLE
Il arrive qu’on ait choisi d’organiser sa préférence sexuelle pour ceux du même sexe. Nous habitons dès notre naissance un corps biologiquement déterminé, mais nous ne savons rien de notre sexe. En grandissant, on découvre qu’on est dans un corps qui nous fixe comme garçon ou comme fille. Tous les discours nous proposent de nous imaginer dans un rôle de garçon, un avenir d’homme et de père, ou bien dans un rôle de fille, un avenir de femme et de mère. Sans y faire attention, nous organisons notre esprit et nos projets pour qu’ils rejoignent les rôles que notre corps biologique nous propose.
S’il trouve un père, un beau-père ou d’autres adultes masculins qu’il estime, le garçon pourra mener à bien ce travail d’habiter peu à peu son corps biologique en pensant à son rôle et à son avenir, vie sexuelle et paternité comprises. Si elle trouve une mère, une belle-mère ou d’autres femmes qu’elle estime, la fille pourra peu à peu habiter son corps et mener à bien ses projets, vie sexuelle et maternité comprises. Mais un empêchement, un traumatisme et bien d’autres motifs ont pu empêcher ce projet avec l’autre sexe. Une fille peut alors refuser le rôle sexuel attribué aux femmes et choisir son partenaire amoureux parmi les filles. Le garçon, pour les mêmes raisons, peut ne pas voir son avenir sexuel dans la rencontre hétérosexuelle, et se sentir consciemment attiré par des partenaires masculins. La fille comme le garçon se découvrent alors « homosexuels » et sont vus comme tels. Ce n’est ni bien ni mal ; les qualités de leurs amours homosexuelles ne sont pas inférieures (ni supérieures) aux amours hétérosexuelles. Les qualités humaines de bonté, de courage, de générosité ou d’intelligence se rencontrent autant chez les homosexuels que chez les hétérosexuels. On ne peut pas attribuer de qualités humaines ou de défauts particuliers aux uns et aux autres. Les homosexuel(le)s sont respectueux de l’interdit de l’inceste puisqu’ils (elles) ont des relations entre amant(e)s de la même classe d’âge. Ils n’ont rien à voir avec les adultes pédophiles qui se caractérisent par leur intérêt sexuel pour des enfants non pubères, donc d’une autre génération. L’homosexualité n’est pas un choix irréversible, et ce n’est pas un choix conscient (tout comme l’hétérosexualité d’ailleurs). Il ne s’agit donc pas vraiment d’un choix. C’est une solution inconsciente que certains découvrent avoir prise sans le savoir, avec laquelle ils ne sont pas forcément d’accord. Comme pour toute organisation inconsciente qui s’est produite en nous et malgré nous, nous pouvons nous réorganiser différemment, surtout à l’adolescence où tout est encore souple. Rien n’est définitivement figé en nous-même.

FAIRE LE POINT AVEC UN PSYCHANALYSTE
C’est pour cela qu’il est bon de rencontrer des adultes capables d’accepter tranquillement notre différence, sans s’affoler. Ensuite la personne la plus à même de te soutenir dans le remaniement d’une part de toi-même qui ne te convient pas, c’est un(e) psychanalyste. Pourquoi ? Le psychanalyste a été informé et formé pour cela, et il a fait une psychanalyse et donc retraversé les étapes de sa vie où il a pu être tenté par les mêmes solutions inconscientes que toi.
Il s’est « déconstruit » et « reconstruit », tout en restant lui-même, et il te soutiendra pour en faire autant si tu lui en fais la demande. L’homosexualité n’est pourtant pas l’équivalent d’une névrose. Elle peut participer d’une névrose, ou pas. Elle n’est pas en soi un trouble psychique qui demande des soins psychiques, mais elle peut en être le symptôme. Nous nous enrichissons et nous nous apaisons toujours lorsque nous pouvons aller questionner auprès d’un psychanalyste un fonctionnement de nous-même qui nous paraît énigmatique, quand il fait souffrir. Un travail psychanalytique pourra permettre aux uns de changer d’attirance sexuelle et à d’autres de se sentir plus en paix avec leur différence d’attirance. La psychanalyse n’est pas faite pour ramener à une norme sociale, elle est un pari de nous mettre au clair avec nos contradictions et nos conflits intérieurs inconscients.

Dico alpha sous la direction de Myriam Szejer (p. 421)
HÉTÉROSEXUEL :
Le mot vient du grec heteros « autre ». On est « hétérosexuel » quand le désir nous porte vers l’autre sexe : les hommes vers les femmes, les femmes vers les hommes. C’est la sexualité de la majorité des humains, et la seule qui permette de faire des enfants.
HOMOSEXUEL :
Le mot vient du grec homo, « même ». On est homosexuel quand le désir porte vers les personnes du même sexe : les hommes vers les hommes, les femmes vers les femmes. L’orientation sexuelle de quelqu’un n’est pas un choix délibéré, cela se fait en quelque sorte malgré lui, et on ne sait pas très bien ni comment ni pourquoi. Il ne faut pas se moquer d’un ou d’une homosexuelle, ni se sentir coupable si on se découvre homosexuel soi-même. Cette sexualité ne permet pas la reproduction, c’est en partie la raison pour laquelle elle n’est pas toujours bien acceptée dans notre société. Il peut exister, en particulier à l’âge de l’adolescence, des périodes d’homosexualité passagères dont il ne faut pas s’inquiéter, mais dans lesquelles on ne doit pas se laisser enfermer définitivement par le groupe, la bande ou notre entourage.
On peut être aussi bisexuel, c’est-à-dire se sentir attiré par les personnes des deux sexes. Ces attirances peuvent être ressenties tout au long de la vie, ou par périodes. C’est très difficile de se repérer précisément dans ces domaines, car tout le monde a des tendances homosexuelles plus ou moins développées, qu’il faut savoir reconnaître en soi. On peut transformer et dépasser ces tendances en entretenant des relations d’amitié très fortes, sans sexualité, ou encore en participant à des jeux collectifs réservés à un seul sexe (football, rugby, etc.).
Attention : il ne faut pas confondre homosexuel et pédophile.

Côté filles, côté garçons

Texte de Sylvie Baussier, dessins de Bruno Heitz, Casterman, collection Petit Citoyen, 2002

Côté filles, côté garçons
Sylvie Baussier, dessins de Bruno Heitz.

Aimer quelqu’un du même sexe (pp. 28-29)
En général, une fille naît fille du point de vue biologique, elle acquiert peu à peu le sentiment d’appartenir au genre social féminin, et tombe amoureuse des garçons. Un garçon naît garçon, il acquiert le sentiment d’appartenir au genre masculin, et tombe amoureux des filles. C’est ce que la société attend. Mais parfois les choses se passent autrement…
 Pas facile à assumer
Environ 3 % des Européens sont homosexuels : ils aiment et désirent physiquement une personne du même sexe qu’eux. L’homosexualité féminine se voit peu : il arrive que deux amies se tiennent par la main dans la rue sans que personne ne soit choqué. Du coup, deux femmes qui s’aiment peuvent passer inaperçues. Pour les garçons, le rejet est souvent plus radical dans les cours de récréation, « pédé » est déjà une insulte courante. Dans l’imaginaire, l’homosexuel a un caractère efféminé, il n’est donc pas vraiment un homme, même si les opinions changent doucement.
 Je dis, je ne dis pas ?
Il arrive que l’attirance pour des personnes du même sexe soit passagère, en particulier à l’adolescence. C’est une manière de se chercher. Il arrive aussi qu’elle soit durable. Christophe a 30 ans. Quand ses parents lui demandent : « As-tu une petite amie en ce moment ? », Christophe ne répond rien : il vit depuis 5 ans avec un jeune homme mais il n’arrive pas à le dire à sa famille, qui ne comprendrait peut-être pas.
 Coupable, non coupable ?
Dans de nombreux pays, les personnes homosexuelles sont persécutées, emprisonnées, parfois même mises à mort. Ces sociétés ne considèrent pas l’homosexualité comme un choix de vie personnel, mais comme une menace pour le groupe, voire une maladie. Pourtant, la liberté gagne du terrain. En France, l’homosexualité n’est plus punie par la loi depuis 1982. Au Danemark, en France et en Belgique, la loi autorise deux personnes homosexuelles à vivre sous le même toit et leur accorde des droits, comme à n’importe quel couple.

Je vous présente ma femme
Extrait de Côté filles, côté garçons de Sylvie Baussier, dessins de Bruno Heitz.


 Peut-on changer de sexe ?
Il arrive que des personnes identifiées comme « fille » ou « garçon » sentent au fond d’elles-mêmes qu’elles appartiennent à l’autre sexe. Pour soulager la souffrance morale de ces gens qu’on appelle transsexuels, les médecins leur proposent une psychothérapie ou, plus rarement, une opération des organes génitaux.
Après une opération et un traitement hormonal, Mathias a changé de prénom et est devenu Johanna. Un tribunal a accepté de changer son identité. Sinon, elle serait restée avec un corps et des émotions d’un sexe, et une carte d’identité de l’autre sexe. Pour Johanna, il est important de montrer son appartenance au genre féminin : elle met des robes, se maquille... Mais elle ne sera jamais une femme comme les autres, puisqu’elle n’a pas eu une enfance de petite fille et ne pourra jamais porter d’enfant.

 Des mots pour tous et toutes : (p. 44)
 Homosexuel(le) : Personne qui éprouve une attirance sexuelle pour une ou des personnes du même sexe. L’homosexualité peut être passagère ou non. Il ne s’agit ni d’une maladie ni d’une tare, comme on l’a longtemps prétendu. Même si la société évolue, les personnes homosexuelles suscitent encore souvent la réprobation sociale.
 Identité sexuée : Sentiment d’appartenir au genre masculin ou au genre féminin, qui est fondé à la fois sur des critères physiques et sur une identification aux modèles donnés par la société le droit de porter des robes, etc.). L’individu a donc la sensation intime d’appartenir au genre masculin, ou au genre féminin, et s’identifie aux rôles que la société attend de lui et aux modèles qu’il observe autour de lui.

 Extraits proposés par Jean-Yves. Merci à lui.
 Un très intéressant mémoire de Marion Deroin intitulé Documentaires pour adolescents sur la sexualité : quand le documentaire entre dans la sphère intime (à télécharger en format pdf à partir de ce lien) (Mémoire de littérature jeunesse, université du Maine, septembre 2008) consacre un chapitre à la façon dont l’homosexualité est traitée dans ces ouvrages, p. 58.


© altersexualite.com, 2008.

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