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Alzheimer, Épilepsie, Jankélévitch, Platel, Kaddour Hadadi

« La musique contribue-t-elle toujours à notre bien-être ? »

Corpus pour une Écriture personnelle : les effets de la musique.

samedi 19 février 2022, par Lionel Labosse

Ce corpus n’est pas construit pour une synthèse mais comme un cours permettant de traiter la question (en plus des autres documents étudiés pendant l’année).

Écriture personnelle.
Sujet : « La musique contribue-t-elle toujours à notre bien-être ? »
Vous répondrez à cette question d’une façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, sur vos lectures de l’année et sur vos connaissances personnelles. »

Je suis parti d’un corpus proposé dans l’ouvrage de Bruno Rigolt et Élise Chedeville (GF étonnants classiques), p. 186, refait à ma sauce.
Une proposition de corrigé partiellement rédigé vous est proposée.

☞ Corpus : « Les effets de la musique. »

Document n° 1. Atteinte d’Alzheimer, une ancienne ballerine écoute “Le Lac des cygnes” et tout lui revient.

C’est une vidéo que tout le monde a vue, avec un extrait d’un article de Courrier international.

« Les images sont bouleversantes. On y voit une dame âgée, Marta C. Gónzalez, casque sur la tête. Elle est en chaise roulante et atteinte d’Alzheimer, mais quand elle entend les premières notes du Lac des cygnes, tout revient en mémoire de cette ancienne ballerine. […]
Au début de la séquence, la vieille dame est assise dans sa chaise roulante. On lui a posé un casque sur les oreilles. Elle fait signe pour que l’on augmente le volume. Et peu à peu, tout lui revient. La chorégraphie, l’émotion dans le visage, et jusqu’au port altier de la ballerine. Et puis elle décrit : “Là, c’est le corps du ballet… Il y a davantage de jambes… cinquante danseuses”.
La vidéo a été enregistrée au printemps dernier dans une maison de retraite d’Alicante, en Espagne […]. Mais “l’association Música Para Despertar [Musique pour l’éveil] qui promeut l’utilisation de la musique comme approche thérapeutique dans le traitement des démences et d’autres maladies, vient de la rendre publique à l’occasion de l’anniversaire de sa mort”. Le fondateur de l’association, Pepe Olmedo, explique qu’ils étaient en train de donner une formation dans cette résidence lorsqu’ils ont rencontré Marta, une dame dont on ne sait pas grand-chose, sinon qu’elle a été première ballerine dans les années 1960, sans doute au ballet de New York :
« C’était impressionnant. Elle pouvait encore se mouvoir. Elle n’avait qu’un déclin cognitif léger et pouvait parler. Mais elle était toujours très triste, très négative. On voit très bien comment elle se connecte soudain à la musique. » »

Question : Qu’apporte la musique à cette personne âgée ?

Document n° 2. « Épilepsie : on sait enfin comment une sonate de Mozart permet d’apaiser les crises » (France-Soir).

Bref article de France-Soir.

« Le pouvoir de la musique sur le cerveau est connu depuis longtemps. Les médecins ont également constaté que certains morceaux ont un effet bénéfique sur les personnes atteintes d’épilepsie. À commencer par Mozart, et tout particulièrement sa sonate baptisée K448 [1].
[…] Le mystère semble enfin résolu, si l’on en croit une étude publiée il y a quelques jours dans la revue Scientific Reports.
L’article relate une expérience des chercheurs du département de neurologie de l’université américaine Dartmouth College. Ceux-ci ont fait écouter la sonate K448, mieux connue sous le nom de « sonate pour deux pianos en ré majeur » à 16 patients équipés d’implants crâniens. Ils pensent avoir ainsi identifié les régions du cerveau sur lesquelles la musique agit : il s’agirait des zones liées aux réponses émotionnelles.
Selon leurs conclusions, écouter cette sonate pendant au moins 30 secondes permet de réduire un phénomène électrique cérébral caractéristique de l’épilepsie, notamment chez les patients pour qui les traitements ne fonctionnent pas. Certains passages de la sonate, notamment les moments de transition entre les phrases musicales de plus de dix secondes, semblent avoir un effet accentué.
Après ces recherches, les scientifiques comptent aller plus loin en tâchant de concevoir de la « musique anti-épileptique ». Elle pourrait permettre d’améliorer la vie de nombreux patients : selon l’OMS, 50 millions de personnes dans le monde sont atteintes de cette maladie neurologique. »
☞ Écoute de quelques minutes de l’interprétation de cette sonate par Daniel Barenboim & Martha Argerich : Mozart, sonate pour deux pianos en ré majeur, K.448.

Question : Cette expérience vous semble-t-elle sérieuse ? Êtes-vous d’accord avec sa conclusion ?

Document n° 3. Vladimir Jankélévitch, Quelque part dans l’inachevé.

Le philosophe français Vladimir Jankélévitch (1903–1985) explicite sa conception de la musique dans Quelque part dans l’inachevé (en collaboration avec Béatrice Berlowit, Gallimard, 1978).

« La musique, à la différence du langage, n’est pas entravée par la communication du sens préexistant qui déjà leste les mots ; aussi peut-elle toucher directement le corps et le bouleverser, provoquer la danse et le chant, arracher magiquement l’homme à lui-même. Les plis et replis du souci s’effacent d’un seul coup dès que chantent les premières mesures de la sonate ou de la symphonie ou du quatuor. Les fronts ridés redeviennent lisses et unis comme le front d’un petit enfant. La musique fait oublier le temps vide, et rend de même insensible le temps de la morosité introspective : c’est le remède miracle pour les hommes malades d’ennui. Une sorte d’exaltation soulève parfois l’auditeur et semble le transfigurer, l’arracher momentanément à la pesanteur ; il est devenu tout élan et toute lévitation. Auditeur et créateur, ils participent, chacun à sa manière, de cet élan commun. Une sublime évidence éclate soudain quand le temps maudit, tâtonnant, laborieux, le temps de l’impatience et de l’expectative, est touché par la grâce de la temporalité enchantée. »

Question : D’accord ou pas d’accord avec Jankélévitch ?

Document n° 4. Suzana Kubik, « La musicothérapie : la connaissons-nous vraiment ? », Radio France, 5 juillet 2016.

Article extrait du site de France Musique.

« La musique soigne-t-elle vraiment et comment ? Y a-t-il des musiques qui ont plus d’effets bénéfiques sur certaines pathologies que d’autres ? À l’occasion de la Journée européenne de la musicothérapie, le neuropsychologue Hervé Platel donne quelques éléments de réponse.
Nous l’associons un peu rapidement à l’hypnose, à la sophrologie, ou à la simple relaxation. Mais au fait, savons-nous exactement ce qu’est la musicothérapie, comment elle est pratiquée et quelles sont ses applications ? Le simple fait d’écouter la musique au casque dans le métro bondé en rentrant à la maison, par exemple, est-ce de la musicothérapie ? Hervé Platel, professeur de neuropsychologie à l’Université de Caen, est l’un des premiers à avoir identifié les réseaux cérébraux impliqués dans la perception et la mémorisation de la musique, et notamment sur les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Par rapport à la définition de la musicothérapie, il est catégorique :
« La simple exposition d’un sujet à l’écoute de la musique n’est pas de la musicothérapie. On parle de la musicothérapie lorsqu’il s’agit de l’application des soins dans un contexte thérapeutique, avec l’intervention d’une personne qualifiée – d’un musicothérapeute. Trois paramètres sont importants : l’histoire du patient et les spécificités de sa pathologie, les caractéristiques de la musique choisie et la relation avec le thérapeute. »
Utilisée à l’origine pour apaiser les souffrances psychiques, la musicothérapie était surtout un moyen de relaxation ou de renforcement de l’estime de soi. Avec l’évolution de la discipline, son champ d’application a été élargi : aujourd’hui elle est largement utilisée pour stimuler les fonctions intellectuelles ou cognitives.
« On rencontre aujourd’hui deux applications principales : une application active, lorsque l’intervenant travaille avec des sujets en groupe ou en individuel autour de la pratique instrumentale, et une application réceptive, qui est basée sur la relaxation par la musique avec la médiation du thérapeute. La première technique favorise l’expression de soi, facilite la communication ou peut participer à la resocialisation de certains sujets. La technique réceptive est surtout utilisée dans le traitement de la douleur, de l’anxiété et de la dépression par le biais de la relaxation et la détente et par le détournement de l’attention. En relation avec le thérapeute, la musique peut être aussi utilisée comme déclencheur d’un échange verbal sur les émotions qu’elle provoque, elle sert à analyser et prendre conscience des pathologies développées dans une démarche psychanalitique. »
La musique soigne-t-elle vraiment ?
Depuis longtemps, les effets bénéfiques sur un champ très vaste de pathologies ont été démontrés de façon empirique [2]. Mais depuis vingt ans, l’évolution des techniques de neuro-imagerie permet d’identifier précisément les effets et les modifications que la musique peut provoquer dans notre cerveau :
« La musique capte facilement notre attention : dès qu’il y a de la musique dans l’environnement, le cerveau se synchronise très naturellement. Les voies d’entrée de la musique dans le cerveau sont beaucoup plus complexes que celles de la parole, par exemple, et sollicitent différentes régions cérébrales : la musique stimule, relaxe, calme la douleur, mais a aussi la capacité d’augmenter la plasticité du cerveau et de provoquer les modifications au niveau des connexions synaptiques. Chez les personnes autistes, qui ont une hypersensibilité à la musique, outre sa fonction de médium de communication, elle a un impact considérable sur les capacités d’attention et de concentration et par conséquent, diminue les troubles de comportement. Dans les cas des patients en rééducation neurologique suite à un traumatisme crânien ou un accident vasculaire cérébral, la musique peut accélérer la récupération de certaines fonctions intellectuelles endommagées : la simple écoute régulière de la musique augmente les capacités attentionnelles et améliore les fonctions défaillantes de la mémoire. »
Une méthode-miracle ? Hervé Platel tient à modérer ses propos :
« Dans le cadre des maladies neuro-dégénératives — du type Alzheimer — la musicothérapie va en effet retarder les effets de la maladie, mais elle n’a pas d’impact sur la guérison en elle-même, la progression de la maladie est inévitable. Par contre, seule la musicothérapie réussit à activer les capacités résiduelles de la mémoire : alors que l’on a l’impression d’avoir les patients qui n’ont plus aucune mémoire, ils arrivent à retenir les mélodies nouvelles et sont capables de les reproduire, alors qu’ils n’en mémorisent pas les paroles. » […]

Schéma de l’impact de la musique sur le cerveau.
© France Musique

Question : Dans quels domaines est utilisée la musicothérapie ?

Document n° 5. « HK, le chanteur de "Danser encore", l’hymne de ralliement des "non-essentiels" », Laure Giuily.

Article de LCI, 30/03/2021.

PORTRAIT – Connu pour sa chanson « On lâche rien » reprise dans toutes les manifestations, le chanteur du groupe HK et les Saltimbanks, Kaddour Hadadi alias HK, est aussi l’auteur de « Danser encore », l’hymne des partisans de la réouverture des lieux d’activité culturelle.
« Non essentiel » C’est cette petite phrase, restée en travers de la gorge de Kaddour Hadadi, qui a donné naissance à cette chanson vue plus de 1,6 million de fois sur YouTube, Danser encore. Le chanteur de 44 ans, plus connu sous le nom de HK, se souvient précisément du soir où il l’a composée. "C’était au moment de l’annonce du deuxième confinement, je répétais un spectacle dans une résidence à Avignon avec des amis et, de fait, notre spectacle a été annulé, car nous n’étions pas considérés comme essentiels."
Un texte écrit "comme un cri du cœur", face au mépris ressenti envers le milieu de la culture. "Nous, on pense au contraire qu’on est tous essentiels. C’est un message terrible qui nous est envoyé, comme si, en France, on ne pouvait que travailler et consommer. […]
Mis en ligne le 18 décembre 2020, Danser encore est devenu l’hymne de ralliement de celles et ceux qui demandent le retour des activités culturelles. "Il faut qu’on trouve un chemin pour continuer de vivre malgré cette pandémie. Nous sommes des êtres sociaux et nous avons besoin de nous réunir, de danser, de chanter", poursuit Kaddour Hadadi, pour qui "le mal-être généralisé" n’est pas moins important que la pandémie. Pour HK, "soigner les corps en négligeant les cœurs" n’a pas de sens.

Kaddour Hadadi (HK)
© Guillaume Cazenave-Lacrouts

Mais le chanteur était loin d’imaginer un tel succès. En quelques semaines, la chanson a fait le tour des mouvements de contestation des restrictions sanitaires et du confinement, à travers des opérations organisées, à Chambéry, Marseille, Clermont-Ferrand ou Saint-Brieuc. Le tube de la pandémie est aussi devenu le support de mobilisation en musique pour les artistes et personnes précaires qui occupent une partie des théâtres publics depuis désormais plusieurs semaines. […]
Des "rassemblements revendicatifs" où les gestes barrières et le port du masque ne sont pas toujours de coutume. La performance du groupe aux Vans en Ardèche le 20 mars dernier, qui a réuni 2000 personnes sur la place du marché, sans masques, avait particulièrement été remarquée à cet égard. Sans qu’aucun de ces rassemblements n’ait encore permis de remarquer l’émergence de cluster. […]
Un succès un peu malgré lui, qui rappelle celui de son titre On lâche rien, devenu l’hymne de toutes les manifestations, des retraites aux Gilets jaunes en passant par la loi Sécurité globale. Là aussi, le titre a une genèse politique. "C’était à l’époque où Sarko était encore président, il avait dit au sujet d’une grève : « Désormais, quand il y a une grève en France personne ne s’en aperçoit »." Un message qui avait heurté son âme de Roubaisien. "Je viens de Roubaix, ancienne ville ouvrière. J’ai vu cette ville florissante sombrer" à mesure que les usines fermaient.
"C’était un peu pareil, j’ai écrit la chanson d’une traite en réaction à cette phrase", se souvient Kaddour Hadadi qui confie avoir pour mantra le slogan de mai 68 : "L’action ne doit pas être une réaction, mais une création."
☞ Flash mob « Danser encore » gare de l’Est :

Questions : Quel est l’effet des chansons de HK sur lui et sur ses auditeurs ?
La photo de Kaddour Hadadi illustre-t-elle ses propos ?

Proposition de corrigé partiellement rédigé

Rappel du sujet : « La musique contribue-t-elle toujours à notre bien-être ? »

Chaque argument doit être appuyé par 1 ou 2 exemples, tirés du corpus, de ce qui a été étudié en classe ou d’autres références culturelles, comme le rappelle la consigne ajoutée au sujet. Il faut donc environ 8 exemples culturels pour faire un bon devoir. On utilise à la fois la méthode déductive pour trouver les arguments d’abord, lesquels nous inspirent des exemples, et la méthode inductive, en passant en revue les exemples culturels dont on dispose (on inventorie le contenu des cours), qui peuvent nous inspirer des arguments. Voici un plan détaillé hypertrophié pour vous montrer qu’il y avait largement de quoi faire dans les cours (les cours publiés sur ce site bien entendu).

[Introduction]
[amorce]
« Une sorte d’exaltation soulève parfois l’auditeur et semble le transfigurer, l’arracher momentanément à la pesanteur ; il est devenu tout élan et toute lévitation. » Cette affirmation du philosophe Vladimir Jankélévitch semble considérer la musique comme une panacée qui exalte l’homme et le soustrait quasiment à sa condition mortelle, ce qui rejoint l’intitulé du thème de BTS « De la musique avant toute chose ? » [problématique] Cette conception volontariste de la musique ne pèche-t-elle pas par optimisme ? N’y a-t-il pas des êtres, ou des moments dans la vie où la musique est impuissante à nous apporter du bien-être, voire nous renvoie à notre pesanteur ? [annonce du plan] Après avoir fait l’inventaire des apports primaires de la musique à notre bien-être, nous mettrons en lumière quelques objections à cette conception optimiste, puis nous nous demanderons quelles sont les conditions d’une musique réellement bienfaitrice pour tous.

[Développement] [1re partie : apport primaire de la musique au bien-être]
[sous-partie 1 : Plaisir viscéral.]
Chaos tournoyant à l’origine de la tragédie grecque (André Degaine). Aspect dionysiaque et « violence dominatrice » de la musique sur les mots (Nietzsche). Bouleversement des auditeurs (La Fille d’un soldat ne pleure jamais ; identification de Éric-Emmanuel Schmitt à Chérubin). Rapport des différents musiciens avec leur instrument dans Répétition d’orchestre. « Rockin’1000 » et musiques de masse.
[sous-partie 2 : Musicothérapie]. Expérience de Marta C. Gonzalez, maladie d’Alzheimer. Divers effets inventoriés dans l’article de France-Soir sur l’épilepsie et celui de S. Kubik avec H. Platel. V. Jankélévitch : « remède miracle pour les hommes malades d’ennui » ; effet positif sur le corps, lévitation, rapport avec la danse.
[sous-partie 3 : Défoulement et résilience]. Danses rituelles, haka, kecak, etc. Musiques partagées lors du confinement : plaisir réel ou pis-aller ? Blues et rap : expression du mal de vivre, colère, « souffrances ordinaires des gens modestes » (Helleu). Rôle paradoxal des musiques funèbres ou de funérailles (Requiem y compris) : participent de la consolation suite à la mort d’un proche (expérience perso). « Reste » de Claude François : comment transcender une rupture amoureuse par la musique. Chansons de J. Brel sur les relations h / f.

[2e partie : objection de conscience musicale]
[sous-partie 1 : Anhédonie, amusie]
. Insensibilité de H. von Colloredo à la musique de Mozart. Amusie et anhédonie selon H. Platel. Au café Nowoczesna, le Pianiste découvre que « tous les juifs [ne] savaient [pas] apprécier la musique ».
[sous-partie 2 : Musiques commerciales / musiques obligatoires]. Eminem : musique qui élève ≠ musique d’ascenseur. Évocation des musiques imposées dans l’univers urbain, qui contribuent souvent plutôt au stress (expérience perso). Musique d’ambiance au travail, au lycée : réactions violentes possibles. Les Temps Modernes, Chaplin : musique / bruitage ds l’univers professionnel.
[sous-partie 3 : musique pour faire du mal / faire du bien]. Le Pianiste : déception du protagoniste quand sa séance de musique coïncide avec la chute de Paris. Musique utilisée comme torture, scène du bal dans le ghetto. Stress possible engendré par la vitesse et la virtuosité : violon de Paganini, clavecin de G. Ligeti, etc. Tendance au ralentissement (article sur Davide Mattei). Comportement des musiciens de l’orchestre avant et après la catastrophe dans Répétition d’orchestre.

[3e partie : Les conditions d’une musique réellement bienfaitrice]
[sous-partie 1 : Plaisir émotionnel de l’éducation musicale]
. Aspect apollinien (Nietzsche). Imprégnation culturelle (Bigand). Liberté de l’interprétation de l’auditeur par rapport à l’idée du compositeur (Nietzsche). Salieri surmonte son dégoût pour Mozart grâce à sa culture musicale. Plaisir de décrypter le sens des paroles ou d’analyser la musique (J.-F. Zygel, Bashung, Claude François, Céline Dion…). Plaisir du décodage perceptif (H. Platel).
[sous-partie 2 : plaisir de la pratique musicale] « Derviche tourneur » de Marcel Dadi. Chorale, éducation des jeunes (La Route semée d’étoiles) ou cohésion des adultes. « Ce n’est qu’un au revoir ». Carnaval de Rio. « Danser encore » et HK (flash mob) ; aspect revendicatif. « Clapping » de Steve Reich : audition décevante ≠ pratique enthousiasmante. Enthousiasme de Salieri de participer à la création du Requiem de Mozart. Groupes de musique populaire au XXe siècle ; reconnaissance des jeunes à travers le succès de ces groupes. Mike Oldfield, Kraftwerk, etc. Jeunes musiciens classiques.
[sous-partie 3 : aspect social du bien-être musical]. Chœur et coryphée dans la tragédie antique ; catharsis. Chœurs classiques et leur sens social (« Viva la Liberta » de Mozart, IXe symphonie de Beethoven, « Va pensiero » de Verdi…), « Rivers of Babylon » de Boney M. Chansons de revendication et de lutte (« Chant des partisans », « L’Estaca »…). Chansons de cohésion nationale (« Dixie », « Bella ciao », « Ranz des vaches », Marseillaise).

[Conclusion]
[Bilan]
Pour conclure, la musique est incontestablement l’art le plus primaire qui fait du bien à l’homme, malgré quelques exceptions et certains usages pervers qui peuvent en être faits. Les progrès de la musicothérapie le disputent pour améliorer notre quotidien à la simple résilience que nous apporte la musique dans toutes les grandes étapes de notre vie, mais c’est dans la pratique musicale notamment collective que réside le plus grand apport de cet art au bien-être humain. [Élargissement du champ] Face à la menace du tout numérique et de l’éducation à la peur du contact interhumain que recèlent les mesures sociales disproportionnées que nous a valu l’épidémie de covid, la musique ne nous rappelle-t-elle pas que c’est en touchant autrui dans tous les sens du terme que nous resterons humains ?

Lionel Labosse


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[1Numérotation dans le catalogue Köchel, inventaire chronologique des œuvres de W. A. Mozart dressé par Ludwig von Köchel et complété après sa mort.

[2Fondé essentiellement sur l’expérience et l’observation, plutôt que sur la raison et la réflexion.