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Un documentaire qui devrait figurer dans tous les C.D.I.

L’Homosexualité à l’adolescence, d’Anne Vaisman

De La Martinière, collection Hydrogène, 2002, 110 p., 11 €.

jeudi 5 avril 2007

Un documentaire de référence pour les adolescents à partir de 13 ans (voire plus jeunes s’ils sont curieux), écrit par une spécialiste de la psychologie des adolescents, auteure de nombreux autres documentaires pour adolescents, notamment sur la sexualité. Anne Vaisman, c’est Dolto purgée des préjugés religieux. L’antidote parfait à Antier et toute la clique réaque.

Compte rendu

Ce livre, fait remarquable, s’adresse directement aux « jeunes concernés », loin du ton condescendant qui était de mise jusqu’alors, où l’homo était toujours désigné avec les pincettes de la non-personne. Oui, il y a des jeunes de 13 ou de 15 ans qui errent désespérément entre les rayons du C.D.I., et qui cherchent un livre tel que celui-ci. Comme il est dit en intro : « [les] jeunes qui pensent être gay ou lesbienne […] continuent bien souvent de se torturer l’esprit ». Quelques extraits remarquables : évocation d’une coutume initiatique des îles du Pacifique selon laquelle les jeunes garçons doivent ingérer du sperme (p. 19). L’encadré très juste sur la bisexualité (p. 23). Les stéréotypes sur les folles et les sources de l’homophobie (p. 27 à 30). L’encadré sur le silence de l’école, dans lequel HomoEdu est cité (p. 37). Les citations homophobes du rappeur Eminem (p. 38). Le manque de modèles à qui s’identifier (p. 48). Un conseil salutaire : écrire une lettre à sa famille si on a du mal à parler : « il est bon de ne pas se mettre en position d’avouer, mais de dire » (p. 78). Le ton est franc, et la question de la sexualité est abordée sans pudeur déplacée : masturbation, sodomie, drague gay stakhanoviste. Un conseil excessif me fait sourire, mais risque de disqualifier l’ensemble du discours prophylactique auprès des ados : « En cas de pénétration digitale, il convient d’utiliser un préservatif que l’on enfile sur le ou les doigt(s) qui vont pénétrer » (p. 98). L’auteure semble appuyer l’idée reçue selon laquelle les filles seraient plus romantiques et les garçons plus branchés sexe. Je n’y crois pas trop. Et vous ? L’encadré sur la pédophilie m’inspire quelque réticence : le mot « enfant » devrait être précisé, soit en nommant la barre légale des 15 ans, soit en évoquant la puberté. Ce qui est le plus remarquable est sans doute les pages consacrées à la psychologie de l’ado découvrant son attirance homosexuelle. Le processus d’exclusion semble analysé de l’intérieur, jusqu’aux conséquences dans le choix du métier (p. 57). On signalera enfin les illustrations de Daniel Maja, qui valent le détour.

 De la même auteure, voir Le livre des garçons et Pas si facile d’aimer. Voir l’entrevue que nous a accordée Anne Vaisman.

 Cet ouvrage bénéficie du label « Isidor ».

Label Isidor HomoEdu

Lionel Labosse


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