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Un débat nécessaire et utile pour des élèves de 2de

Une intervention du MAG contre l’homophobie

Débat sur l’homosexualité au lycée

jeudi 5 avril 2007

Récit d’une intervention mouvementée du MAG (Mouvement d’affirmation des jeunes gais et lesbiennes) auprès d’une classe de 2de d’un lycée public de la proche banlieue parisienne. Où l’on voit que, notamment à cause de préjugés religieux, ethniques ou sexistes, l’homophobie est fortement ancrée dans l’esprit d’une partie de la jeunesse, et qu’il est nécessaire de multiplier ce genre de débats.

Cette intervention a fait l’objet d’un excellent compte-rendu détaillé d’Élodie, l’une des intervenants. Nous ne ferons que compléter ce point de vue.

L’intervention avait eu lieu à la demande d’élèves, en étroite collaboration avec la C.P.E., qui a tenu à être présence. En accord avec le proviseur, une information avait été donnée à tous les collègues professeurs principaux pour étendre l’intervention à d’autres classes, mais sans résultat. Il s’agit d’un lycée-collège public de proche banlieue parisienne, en Seine-Saint-Denis, et la classe de seconde concernée est une classe de niveau faible, dans laquelle il est difficile de faire régner la discipline. Les insultes homophobes y sont quotidiennes, les insultes racistes ayant moins de chance de passer, d’où une demande discrète d’élèves que cet état de fait trouble passablement. Pire que ces insultes qui peuvent être tenues pour un jeu, les élèves se plaignaient de propos tenus en cours, du type : « il faut rétablir la peine de mort pour les homosexuels ». La C.P.E. a commencé par rappeler le contexte d’une récente projection de S 21, pendant laquelle des élèves s’étaient permis des réactions blessantes sur la façon de s’exprimer des Cambodgiens. Au premier trimestre, des réactions de rejet avaient été remarquées à l’encontre d’une élève d’origine chinoise. Cette intervention ne se situait donc pas seulement dans le cadre de la Deuxième journée mondiale de lutte contre l’homophobie, mais aussi et surtout dans le cadre du programme de français, c’est-à-dire la question « Etre autre », sur laquelle nous avions commencé à travailler avec entre autres un texte de Montesquieu.

Rappelons les problèmes techniques inhérents à nos lycées : nous avions réservé la dernière salle disposant d’un lecteur de V.H.S., dont la C.P.E. avait vérifié le fonctionnement. À l’arrivée des intervenants, plus rien ne fonctionnait, d’où un bon quart d’heure de bricolage devant 30 élèves déchaînés, pendant lequel j’en ai profité pour aller faire les copies des documents apportés par les intervenants sur une des deux photocopieuses qui, coup de chance, n’était pas en panne. Nous commençons enfin, après x demandes de calme, par visionner l’excellent documentaire du MAG consistant en témoignages de jeunes gens représentatifs du public varié de notre lycée, qui évoquent leurs difficultés au moment de la découverte de leur homosexualité, que ce soit vis-à-vis d’eux-mêmes ou de leurs parents, de leurs amis, de la religion… Des « Oh ! » sonores d’indignation ou du moins de surprise ont fusé lorsqu’une jeune fille a dit qu’elle était kabyle, évoquant le tabou dans sa famille. De même lorsqu’un gay puis une lesbienne noirs ont témoigné. L’une de nos élèves avait la mâchoire sur la poitrine, en écho à la déclaration du témoin : « l’homosexualité n’existe pas en Afrique, et pourtant je suis homo, donc elle existe ! ». Même chose lorsqu’un garçon déclare qu’il est gay et musulman : tollé dans la salle.

Après le documentaire, le débat est donc lancé sur le thème de la religion, dont on aura du mal à sortir. « Je ne suis pas contre l’homosexualité, mais je suis choquée qu’on puisse se dire à la fois gay et musulman », dit une jeune fille d’origine mi-maghrébine, mi-italienne. « Dieu a créé un homme et une femme. Pour nous les musulmans, l’homosexuel ira en enfer », dit une jeune arabo-musulmane, Kadija (Je suis désolé de cet aspect politiquement incorrect de mon compte-rendu, mais si l’on veut agir en connaissance de cause il faut appeler un chat un chat. Par contre, les prénoms sont changés). « Il n’y a pas de rapport, rétorque avec finesse Safia, une jeune fille turco-maghrébine : il y a aussi des hétéros non-croyants ». « S’il était vraiment éduqué dans l’islam, dit une autre, il ne pourrait pas être homo ». « Ils ont le même sexe, ça ne coïncide pas », remarque un garçon d’origine algérienne. Safia rétorque tout aussi finement : « Ce n’est pas lui qui va décider « tiens, aujourd’hui, si je devenais homosexuel » ». « Je ne suis pas d’accord, c’est un très grand péché, il faut faire une croix sur la religion, dit Yasmine, une élève particulièrement irrespectueuse du règlement et de l’autorité des professeurs ; qu’on ne croise jamais sans son MP3 autour du cou.

Première intervention d’Élodie et Timothée, qui rappellent que les textes religieux, s’ils contiennent des condamnations de l’homosexualité entre hommes, contiennent aussi des apologies de l’esclavage ou de façons de vivre unanimement réprouvées de nos jours. De plus, tous les musulmans ne respectent pas tous les préceptes à 100 %. Donnons une précision par rapport au dépliant distribué à la fin de l’intervention : « Dans le Coran, on ne trouve aucun message concernant les relations sexuelles entre personnes de même sexe ». C’est inexact, les versets VII, 78 et XXVII, 56 entre autres rapportent l’épisode biblique de Sodome et Gomorrhe, et parlent d’égarement ou de perversion selon les traductions, mais il n’y a pas, il est vrai de condamnation à mort comme dans le Lévitique, XX, 13. Réplique entendue dans la salle alors qu’il est question de l’esclavage prôné par les textes religieux : « c’est pas la même chose ».
 On ne peut pas avoir de relation sexuelle avec les femmes avant le mariage, alors ce serait absurde avec les hommes, remarque un garçon d’origine algérienne, avec une grande naïveté.
 C’est un péché contre la nature, ressasse Yasmine, imaginez que tout le monde soit homo.
 Les prières ne vont pas être acceptées. Il est pas propre. Il faut être un saint pour que les prières soient acceptées, dit Kadija.
 La plupart des gens qui sont là ne savent même pas faire la prière, alors qu’ils ne parlent pas de ce qu’ils ne savent pas, tranche une Malienne coquette, musulmane et tolérante qui ne s’en laisse pas conter. Un certain silence accueille ses propos. Quelques jours plus tard, je la croise en compagnie de sa mère, cette dernière toute voilée de noire, sauf les yeux…
 Si un frère ou une copine devient homo, j’aurais plus le même regard, je ne pourrai plus la prendre dans mes bras comme ça (geste). C’est pas propre, renchérit Maryse, antillaise chrétienne.
 Elle a raison, opine une Ivoirienne chrétienne.
 Dans notre éducation, on a été élevés comme ça par nos parents, dit Kadija.
 L’homosexualité est une maladie, estime Yasmine ; c’est de l’amitié et ils croient que c’est de l’amour. L’amour ce n’est que pour le sexe opposé. Il y a même des gens athées qui sont contre.
 Deuxième intervention. Élodie rappelle l’absence d’explication de l’origine de l’homosexualité. Personnellement, elle aurait préféré être hétéro (réflexion étonnante vu l’équanimité avec laquelle elle encaisse !) On enchaîne sur les thème des enfants.
 C’est l’horreur d’avoir un parent homo, dit une jeune fille d’origine algérienne.
 C’est dur pour les enfants parce qu’ils sont durs entre eux en général, dit Safia.
 C’est dur parce que les autres vont se moquer de lui, et il ne va pas connaître sa famille (sous entendu qu’il ne faut pas que les homos aient d’enfants), dit un de nos élèves les plus perturbateurs, d’origine algérienne, le premier à sortir des insultes homophobes.
 L’enfant prend toujours exemple sur ses parents. Il ne va pas grandir comme un enfant normal, il va avoir un malaise dans sa tête, dit Maryse.
 L’année dernière on avait parlé de ce sujet avec le professeur de S.V.T. Il m’a dit que je n’avais pas l’esprit assez large. C’est quelque chose que je me demande : est-ce que je manque de largeur d’esprit ? dit Kadija.
 Si on ne sait pas que la personne est homo, on l’accepte. C’est l’homosexualité qu’on n’accepte pas, pas la personne, dit Maryse.
 Troisième intervention : Élodie fait le point sur l’adoption, en référence à « des études scientifiques » sur l’influence de l’homosexualité des parents. Je m’interroge sur la valeur de ce genre d’arguments en l’absence de sources précises. Des témoignages personnels ne valent-ils pas mieux, si on les oppose aux a priori des élèves, qui ne se basent en général sur aucun cas précis ? On aborde maintenant la question de la sexualité.
 On a du mal à accepter que nos parents aient des rapports sexuels. C’est pire pour des parents de même sexe, déclare Kadija.
 Élodie l’intervenante lance les élèves sur une liste des choses inacceptables selon eux. Inévitablement vient la prostitution des enfants et la pédophilie. On s’enfonce !
 Ils ne doivent pas en parler comme si c’était quelque chose de normal, insiste Yasmine, très remontée (cette élève rêve de devenir avocate !) Ça me fait pitié des gens comme ça, un homme qui n’aura jamais de femme, il n’aura pas de famille, comme la famille idéale d’après l’INSEE. Elle se rend compte à qui elle s’adresse et tente de modérer son propos : « Je sais que le jugement des autres les touche. Les garçons sont efféminés (Timothée ne l’est pas, mais cela ne change rien à l’idée reçue). C’est comme si on voyait des prostituées dans un pays musulman comme l’Arabie Saoudite ». Yasmine est une des plus coquettes jeunes filles du lycée ; elle ne ferait pas trois pas dehors dans ce pays.
 Dans nos familles, s’il y a quelque chose de sexuel à la télé, même deux personnes qui s’embrassent, on change de chaîne. C’est une honte la sexualité par rapport à nos parents ; c’est une question d’éducation, dit Kadija.
 Je voudrais poser une question qui m’a toujours intriguée, dit notre jeune Malienne : comment les homos et lesbiennes font-ils pour avoir des rapports ?
 Les intervenants évoquent la notion de partage du plaisir. Un élève souligne la nécessaire complémentarité des corps (homme / femme). Un autre élève, celui qui avait fait la remarque sur l’absurdité, dit que dans la vie il faut tout mélanger, mais qu’on ne mélange pas de l’eau avec de l’eau. Il ne peut pas expliquer cette métaphore. Les intervenants rappellent que, du moment que c’est entre adultes consentants, la sexualité est libre. Cela me gêne, car en principe il n’y a pas besoin d’être adulte, la majorité sexuelle est fixée à 15 ans en France (en dehors des « personnes ayant autorité », bien sûr), même si l’ère de glaciation morale que nous traversons rend quasiment ce droit inexistant. Pour ne pas être accusés d’éluder, les intervenants évoquent la fellation. Bien évidemment des élèves se disent « choqués », mais comment voulez-vous réfuter l’argument infantile de la « complémentarité » sans entrer dans ce genre de précisions, et encore, nos intervenants sont restés « soft » !

Voici donc quelques propos relevés en vrac pour constater l’ampleur du problème. Il n’est pas question de stigmatiser une religion : on le constate, les croyants les plus sincères sont les plus tolérants ; et les musulmans et les rares chrétiens présents partagent les mêmes préjugés du moment qu’ils sont élevés dans le même milieu. Cependant, avant de conclure hâtivement, il faut s’interroger sur l’effet groupe, les interactions, le mélange de filles et de garçons dans la même classe. Interrogés à ce propos deux jours plus tard, quelques élèves reconnaissent que la parole aurait été plus libre dans un groupe non mixte. Quant à mon intimité d’une année avec cette classe particulièrement pénible mais où, pris individuellement, tous les élèves ont des aspects attachants, elle m’a donné la conviction que plus le blabla d’apparat est virulent, plus il cache mal des doutes intérieurs que pressent mon intuition, que ce soit sur la religion ou sur la sexualité. Beaucoup de nos élèves sont d’une grande naïveté, et conçoivent la parole comme un masque de carnaval. Je suis persuadé que beaucoup de masques tomberont avant longtemps, et que plusieurs viendront nous voir d’ici leur bac, pour nous dire qu’ils ont évolué sur la question. Une élève d’origine chinoise, bouddhiste, m’a pris à part pour me dire qu’elle ne subissait pas le même poids de la religion, et que ça l’avait étonnée cette année de constater combien les autres élèves étaient bloqués. Personnellement, je ne pensais pas que le problème était si prégnant. Les élèves ne s’étaient pas exprimés aussi crûment en ma présence, et je croyais que seules quelques grandes gueules lançaient des fusées, mais qu’il n’y avait rien derrière. Si l’on veut bien comparer avec les observations faites dans mon Journal de Bord d’une action en collège, on constatera les fortes disparités qu’il peut y avoir selon le milieu, dans un même département. Mais vu ce que l’on constate en seconde, on peut craindre le pire pour la grande proportion d’élèves qui n’ont pas été orientés en lycée général. Mon avis est corroboré par cette nouvelle expérience : c’est bien en collège, qu’il faut faire porter le maximum de notre effort, pour plusieurs raisons : parce que l’on touche une plus grande proportion de la jeunesse ; parce qu’il vaut mieux prendre les préjugés à leur racine, parce que c’est l’âge des premiers désirs et des premières blessures.

En parlant de préjugés, je ne veux pas jeter la pierre à mes élèves pour deux raisons. À l’âge de quatorze ans, juste avant l’abolition de la peine de mort, je me souviens que j’étais pour la peine de mort. Impossible de me souvenir pourquoi. Juste je crois parce qu’il était bien vu d’être contre. J’avais changé d’avis très vite, mais ce souvenir m’a toujours protégé de la tendance des nouveaux prosélytes à donner des leçons. Deuxièmement, juste après cette intervention du MAG, j’arrive en retard à une réunion des profs de français du lycée. Et me voilà, à propos des fameux crédits, à proposer l’achat de livres de littérature jeunesse pour nos élèves de seconde. Levée de bouclier de la vieille garde, avec des arguments qui, mutatis mutandis, valent bien le « c’est pêché » de nos gamins. « C’est quand même le travail du collège de donner le plaisir de la lecture » ; « On a le bac à préparer » me dit une collègue à l’article de la retraite qui se plaint de ne pas passionner les élèves avec Lambeaux de Charles Juliet, qui pour elle est déjà une concession extraordinaire à la modernité. « Il y a beaucoup de déchet, ce n’est pas souvent de qualité » me dit une autre, qui me demande de citer des titres mais est incapable, elle, de citer ce qui l’a déçue. Je lui fais remarquer qu’il y a aussi beaucoup de déchet dans ce qu’on tente de nous faire passer pour de la littérature adulte en France. Elle en convient, mais reste sur son idée reçue. Je distribue une liste d’une dizaine de titres, à la demande des collègues. Trois jours plus tard, la première collègue m’aborde. Ayant vu dans ma liste la marque « L’école des loisirs », elle est d’accord pour cette concession de donner Notre Dame de Paris ou Les Misérables dans la version abrégée de cette maison. Elle se rappelle, c’était il y a bien longtemps, elle enseignait au collège, elle donnait ces oeuvres à lire, même Madame Bovary, et elle rencontre encore des anciens élèves, âgés de quarante ans, qui lui disent qu’elle leur a donné le goût de la lecture. Au moins, mes élèves ont-ils l’âge des préjugés…

Le résultat complet des questionnaires laisse apparaître des fossés inquiétants, mais aussi des aspects rassurants, selon qu’on est optimiste ou pessimiste. En effet, si 11 des 22 filles ont déclaré qu’elles étaient déjà tolérantes, et 3 que leur regard sur les homos va évoluer, un seul des 9 garçons dit qu’il était déjà tolérant, et 8 cochent que cela les dérange toujours autant. Pourtant, pendant le débat, seules deux filles se sont exprimées pour défendre le point de vue de la tolérance. Que faut-il en conclure ? Que les grandes gueules terrorisent les autres ? Non, puisque deux musulmanes n’ont pas eu peur d’exprimer un avis divergent. Ce qui me semble certain, car je l’ai appliqué à moi-même, c’est que l’ambiance générale ne pousse pas un élève à faire son coming out, ni un prof, dans ce genre de lycée. Et pourtant, il le faudrait, de façon à continuer à faire reculer les préjugés. J’ai commencé au cours suivant, en conseillant quelques livres à mes élèves non pas sur l’homosexualité (c’était déjà fait), mais sur la sexualité et / ou l’islam. Je leur lis le compte rendu du MAG, et les élèves continuent à réagir. Je rappelle les paroles de la C.P.E. : « Avant de voir ce qui nous sépare, voyons ce qui nous rassemble ». Maryse jette : « Rien ne nous rassemble, c’est impossible. On a l’esprit trop différent ». Pour souligner son propos, elle touche son front avec son doigt. Je lui fais remarquer que le hasard, quand elle fait ce geste, amène son doigt à un doigt d’un piercing à l’arcade, et que ce sont les homosexuels qui ont apporté la mode du piercing. Elle pousse un cri d’horreur comique, se prend la tête dans les mains, mais je ne l’entends plus jusqu’à la fin de l’heure.

Nous organisons un débat en demi-groupe lors des derniers cours après les conseils de classe. Seuls 8 élèves sont présents. Apparemment, tous figurent parmi les « tolérants », y compris le seul garçon. Les filles disent que les garçons sont romantiques en tête-à-tête, mais se sentent obligés de faire des surenchères viriles dès qu’ils sont en groupe (Voir Les Jeunes et l’amour dans les cités, d’Isabelle Clair). Safia estime que ça ne changera jamais. Je lance un message optimiste en faisant remarquer qu’on pouvait penser la même chose dans l’Europe chrétienne il y a 50 ans, et que pourtant les mentalités ont bien évolué. On parle un peu vacances. Safia va en Algérie, elle va assister à un mariage. Je la plaisante : tu ne sais pas encore que c’est le tien ! Elle répond, amusée : « Alors là vous ne me connaissez pas, je suis capable de boxer tout le monde », et ajoute : « Je ne me marierai pas avant longtemps, et si mon mari me demande d’arrêter le travail pour garder les enfants, je lui dis d’en faire autant ». Une autre élève va au Maroc et annonce qu’elle va s’y fiancer avec un homme de 30 ans, avant de revenir terminer son bac, pour retourner définitivement au Maroc. Je me demandais pourquoi elle était si peu motivée… [1] Une élève d’origine tchadienne, ravissante et branchée, dit qu’elle n’aura jamais d’enfants. Elle aime bien ceux des autres, mais pas pour elle… J’apprendrai l’année suivante, qu’elle a proposé à une élève lesbienne, d’essayer une fois avec elle, pour voir ! En tout cas, pour terminer, il y a du pain sur la planche. Je suis persuadé que l’image de machos que les élèves se sentent obligés de projeter est en partie responsable de l’échec scolaire de ces classes de seconde. Malheureusement, la seule collègue sur laquelle je savais pouvoir compter, la jeune CPE d’origine algérienne particulièrement dynamique et motivée pour ce « combat », m’apprend qu’elle doit quitter, à son corps défendant, l’établissement. Je venais de prendre contact avec un slameur pour créer un atelier d’écriture avec son soutien à elle. Encore une fois les contingences ont raison de nos efforts.

 Voir aussi Interventions de l’association Contact sur les discriminations et une intervention de l’association Estim’.

Lionel Labosse.


Voir en ligne : Le site du Mag


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[1L’idée tournera court ; 4 ans après, elle est toujours au lycée !