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Coq imbu de sa personne vs renarde futée, pour les petits
Le Mariage de Coquet le Coq, de Juan Alfonso Belmontes & Natalie Pudalov
OQO editora, collection O, 2010, 40 p., 14 €.
samedi 20 décembre 2014
OQO editora est un éditeur galicien sis à Pontevedra, qui publie en plusieurs langues, et cet album en est un bon exemple, car il est disponible en galicien, basque, anglais, français, italien, portugais, en plus de la version originale parue en 2010 en espagnol (castillan). Le titre original La boda de Gallo Pinto, donne en galicien A voda do Galo Pinto, et en français Le Mariage de Coquet le Coq. Dans les autres langues susnommées, cela donne Pinto Oilarraren Ezteiak ; Le nozze di Gallo Romano ; O casamento do Galo Pinto ; Speckled Cockerel’s wedding… À vous de choisir, à moins que vous ne commandiez toutes les versions pour favoriser le polyglottisme. L’éditeur propose aussi du polonais. À part cet intérêt collatéral, l’histoire est assez banale parmi l’offre d’albums en langue française, mais il n’y a rien à redire sur la qualité. Le niveau linguistique, s’agissant d’un album pour les petits, est assez élevé : moi qui atteins péniblement le niveau 2 ans en espagnol, j’ai eu du mal à comprendre le texte (je suis tombé sur la version en castillan) ! La traduction française est due à Maud Huntingdon.
Coquet le Coq est un tantinet présomptueux, avec sa belle traîne de plumes bleues. Il fait sa cour à Juliana la Laitière, qu’il trouve à son goût. La vache fait l’entremetteuse, tant et si bien que la jeune laitière accepte la main du Coquet. Toute la basse-cour se prépare à la noce. Mais Renarde s’en trouve triste, elle qui aime en secret la belle Juliana. Elle a honte d’être si sale, à force d’errer parmi les buissons, et de n’avoir aucune richesse à offrir à sa bien aimée. La Renarde espionne le Coq, qui fait de vaines promesses à tous les animaux de la basse-cour en échange de leurs futurs cadeaux pour ces noces, à l’image de la Laitière de la fable (et justement, la Laitière, c’est elle qui doit payer les cadeaux aux invités, dans les rêves du Coq…). Ayant accès de plus aux pensées intimes du Coq, la Renarde en conclut que celui-ci ne veut pas une épouse, mais une bonne ; il envisage de se laver les pattes dans son tablier ! La Renarde conseille à Juliana de demander à Coquet une de ses fameuses plumes bleues. Lors de la fête, la laitière demande donc cette plume, et le Coq de répondre, après avoir tout promis, qu’elle ne vaut pas une seule de ses plumes ! Le présomptueux est puni de son orgueil, et la Renarde récompensée, file le parfait amour avec sa Laitière, et récupère même la belle plume bleue !
Une histoire fort simple, qui joue sur l’ambiguïté des genres de noms d’animaux. L’apologie du libre choix de l’orientation sexuelle n’est pas exhibée, elle demandera un dialogue avec les apprentis lecteurs pour être dénichée. On pourrait reprocher un léger sexisme à cette histoire, puisque le personnage qui désigne l’homme est croqué d’une façon univoque, et que c’est sa nullité, et non le désir de la Laitière, qui décide de son orientation sexuelle. Mais nos petits lecteurs n’iront sans doute pas jusque-là ! L’un des principaux intérêts de cet album est son aspect polyglotte.
– Le Mariage de Coquet le Coq bénéficie du label « Isidor ».
– Voir un article sur le site La mare aux mots.
Voir en ligne : Le site de l’éditeur OQO
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