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Exclusivement maternel, pour les petits

Mes mamans se marient & Pourquoi tu as deux mamans ?, de Nathalie Sizaret & Daphné Dejay

le-monde-de-gritie.com, 2011, 2 x 24 p.,2 x10 €

jeudi 5 avril 2012

Ces deux petits albums ne révolutionneront pas l’éventaire déjà bien fourni des albums pour les petits évoquant l’« homoparentalité ». Les illustrations attrayantes et colorées de Daphné Dejay donnent du goût à un texte un peu naïf de Nathalie Sizaret. On reprochera à Mes mamans se marient d’oublier totalement la mention d’un père, effleurée au contraire dans Pourquoi tu as deux mamans ?

Résumé

Pourquoi tu as deux mamans ? porte la parole d’un enfant de deux mamans s’adressant à un narrataire enfant. Ses deux mamans veulent avoir un bébé, « mais tu sais il faut une graine de maman et une graine de papa ». Elles envisagent trois solutions : un ami donneur, deux « messieurs qui s’aiment », ou un « donneur ». L’enfant naît, c’est « maman blonde » qui le porte, et « tous les jours elles remercient dans leur cœur celui qui leur a permis de connaître ce grand bonheur ».
Mes mamans se marient est le rêve d’une petite fille de voir sa « maman brune » et sa « maman blonde » se marier. Il y a le discours du maire et une fête avec toute la famille et tous leurs amis.

Mon avis

Ces albums très courts et joliment illustrés nous laissent sur notre faim. On préfère bien sûr celui qui ne fait pas l’impasse sur l’existence d’un père biologique, et lui rend même un bel hommage, Pourquoi tu as deux mamans ? S’adressant à des enfants, on s’étonne de trouver en 4e de couverture des deux albums un texte militant plutôt destiné aux parents. Étonnamment, c’est Mes mamans se marient qui annonce : « ce livre est dédié aux homo-parents qui désirent s’unir pour célébrer leur amour et protéger leur famille », alors que Pourquoi tu as deux mamans ? est dédié exclusivement « à tous les enfants nés dans des familles où « maman » s’écrit au pluriel ». Erreur marketing, non seulement d’oublier les « papas » au pluriel, mais aussi de suggérer qu’un tel album ne s’adresserait qu’aux enfants de couples dits « homoparentaux », en limitant de plus ce concept à « deux mamans » ou même « deux papas », alors que dans la réalité les choses sont bien plus diverses (raison pour laquelle nous préférons parler d’« alterparentalité », à supposer qu’il faille un mot), et l’une de nos convictions est que les livres que nous défendons, s’ils ont un intérêt éducatif, s’adressent à tous sans distinctions ! Enfin, que signifie, s’adressant à des enfants, le terme ambigu « s’unir » ? Qu’il faut distinguer « se pacser » et « se marier » ? Que peuvent en avoir à faire des bambins qui, à mon humble avis, doivent être tarabustés davantage par un questionnement sur le mystérieux « donneur » qui complète leur parentèle, que par cette distinction jésuitique sur les différents avatars d’état civil que peut désigner le verbe « s’unir » ! D’ailleurs, s’agissant de rêver, voilà le rêve que nous ferions, nous, si nous étions le rejeton d’un couple de femmes et de « deux messieurs » : c’est que le « mariage » de nos « parents » soit un mariage élargi à quatre personnes, et non le mariage étriqué à deux que revendiquent comme un seul homme les apparatchiks du mouvement gay qui parlent en notre nom !
Mais ces considérations tatillonnes ne nous font pas oublier que ces livres font partie d’un ensemble d’objets pour la maison désignés par Daphné Dejay sur son site le-monde-de-gritie.com. Qu’on y coure ! On peut également admirer les photos de Daphné Dejay. Enfin, il existe un cahier de coloriages sur le même thème que ces deux albums, qu’on peut acheter à la librairie Les mots à la bouche.

Lionel Labosse


Voir en ligne : Le site du « monde de Gritie »


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