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L’Espagne, un pays de l’UE où l’on peut encore vivre
Notes sur une folle semaine à Bilbao & Madrid
Guggenheim, Copa del Rey, Pintxos et beaux Basques
samedi 15 juin 2024, par
Aux vacances de printemps 2024, j’ai pris l’avion pour Bilbao, où j’ai passé 3 nuits avec une escapade rapide à San Sebastian, avant de prendre le train pour Madrid, 4 nuits pour redécouvrir une ville passionnante où le flux touristique est moindre qu’à Barcelone. Voir mes articles précédents : Notes de voyage en Espagne (Madrid & Andalousie), « Barcelone, la baleine qui avala Jonas » et « Valencia, la Barcelone de rechange ».
Voici quelques aperçus de ce séjour. Je m’attendais à un voyage pépère pour lequel je n’aurais pas à rédiger d’article, eh bien c’est mort dès mon arrivée, car le hasard m’a fait atterrir par l’avion du matin dans un Bilbao en effervescence où tous les Basques étaient venus acclamer leur équipe de football vainqueur de la Copa del Rey. Un million de Basques et moi et moi… fantastique ! Dans ce monde en décomposition, il faut avoir l’œil, et il se trouve que je l’ai un chouia. Les 147 photos de ce séjour sont dans le lien ci-dessous, et vous pouvez revoir mes autres photos d’Espagne (Barcelone, Madrid, Andalousie).
Plan de l’article
Copa del Rey et Gabarra
Musée Guggenheim
Promenade à Bilbao
Promenade à San Sebastian
Promenade à Bilbao
En route vers Madrid
Les Musées de Madrid
Autres balades à Madrid
Retour à la civilisation : Paris !
Copa del Rey et Gabarra
L’aéroport de Bilbao est accessible par un vol Air France décollant de l’Aéroport Macron… Pardon : Aéroport Charles de Gaulle (imaginez !) Le terminal 2G est très éloigné du reste de l’aéroport, ce qui nécessite une navette chronophage, mais la déco est classe, et l’enregistrement rapide, juste à l’entrée où vous dépose la navette ou le taxi. Sauf les toilettes, comme d’habitude. Très étroites, alors que dans un aéroport, on se sert parfois des toilettes pour se changer… un architecte digne de ce nom pense aussi les toilettes ! Avant de décoller, j’ai photographié une boutique avec une tonne de colifichets à l’effigie des JO qui à mon avis finiront à la poubelle.
À peine descendu d’avion, vous achetez pour 3 € un billet de bus qui vous amène en 20 minutes en ville, où vous entrez par le magnifique pont de la Salve en passant sous l’arche rouge de Daniel Buren, qui fait partie du musée Guggenheim sur lequel vous avez une vue d’enfer. Bref, autre chose que l’arrivée à Paris par la Porte de la Chapelle et son musée du crack à ciel ouvert !
Je suis étonné par l’ambiance football à Bilbao. Dans le guide que j’avais lu dans l’avion selon ma bonne vieille habitude de ne pas préparer mes voyages, je m’étais étonné de la disproportion du stade de football de Bilbao (San Mamés) inauguré en 2013, capable d’accueillir 53 000 spectateurs pour une ville de 350 000 habitants. Le hasard extraordinaire qui m’a fait tomber en ce jour historique (jeudi 11 avril 2024) m’a fait comprendre mon erreur. Bilbao est la capitale de la province de Biscaye, et métropole de la communauté autonome du Pays basque, qui compte 2 autres provinces, l’Alava, et le Guipuscoa, soit en tout à peu près 2,2 millions de Basques au couteau entre les dents. Vitoria-Gasteiz, la capitale de la province d’Alava est le siège de la communauté autonome, mais Bilbao en est le cœur.
Il faut donc être capable d’accueillir tous ces Basques lors des grands matches. Comme j’avais l’intention de visiter San Sebastian, à peine posé mon bagage à l’hôtel (en fait un appartement dans un hôtel bien situé pour moins de 100 € par nuit), je m’étais rendu à la gare routière très moderne située à côté du stade (et pour cause !), alors qu’en France les gares routières sont dignes de Bamako. Et là j’ai vu cette hémorragie de rouge, ce qui m’a semblé normal au début ; je me suis dit « Il y a un match ce soir ». J’ai longtemps erré pour trouver un restaurant qui m’accepte seul à déjeuner, et plus je m’éloignais du stade, plus il y avait de polos rouges et blanc.
En arrivant devant le musée Guggenheim que je voulais visiter l’après-midi, j’ai fini par comprendre qu’il se passait un truc de plus spectaculaire qu’un match de foot. Les gens se massaient au bord du Nervion, le fleuve qui coule à Bilbao à quelques kilomètres en aval de son embouchure. J’ai vu des articles comme celui-ci de El Mundo évoquant une mystérieuse « Gabarra ». Cette Gabarra est une barcasse qui ne sert que dans ces rares occasions. Ça faisait 40 ans que Bilbao n’avait pas remporté la coupe du roi, et la bonne nouvelle datait d’une semaine auparavant. Du coup, je me suis étonné d’avoir trouvé une chambre d’hôtel libre, alors que je ne l’avais réservée que deux jours avant mon départ pour cause de perte de ma carte bancaire juste au moment où je devais réserver, et comme il se doit selon la loi de l’emmerdement maximum au début du week-end prolongé de Pâques… Bref, j’imagine que la plupart des Basques ont de la famille à Bilbao, et il y avait des bus et des trains pour le retour, prévu assez tard. Non, je n’en ai pas hébergé une brochette, mauvaises langues !
Il y avait une drôle d’ambiance, les gens avaient des visages tout blancs comme des sauvages, j’ai eu peur ! La proportion de visages noirs comme chez nous était à la louche de 1 pour cent ! Très exotique ! J’ai pris pas mal de photos, vous pourrez voir par vous-même. Il y a une règle pour l’Athletic Club : « de ne compter dans son effectif que des joueurs nés au Pays basque (communauté autonome du Pays basque, Navarre ou Pays basque français), ou ayant une ascendance basque ou formés dans un club basque ». Vous voyez que les Basques sont carrément des nazis. Cependant à la télé, un joueur black prend la parole en premier, qui doit être le capitaine. C’est que la règle a été assouplie d’une part, et que d’autre part, avec le temps certains immigrés ou fils d’immigrés satisfont aux critères. Mais à l’instar de Valencia, la région n’est pas gangrenée par une population de traînards de contrebande comme les mondialistes nous en importent par wagonnées dans toutes les grandes et petites villes européennes. C’est la chance résiduelle des pays fédéraux. Du coup, s’ils ne voyagent pas, les Basques ne sont pas conscients du danger que représente l’UE ; ils doivent pouvoir s’imaginer que ça va durer comme ça. Attention, il y a un quartier exotique, qui était justement à côté de mon hôtel, vers la Gare de Zabalburu, une petite station située à 500 mètres au sud de la gare de Bilbao, ce qui évite aux gens de faire l’aller-retour à pied, exactement ce qui me manque à Paris où les édiles n’ont pas imaginé de faire pour la population de migrants et de crackers qu’ils nous amènent à la Porte de la Chapelle, un équivalent, alors qu’il en existe au sud de Paris (Cité Universitaire). Je veux parler d’une station de RER à la Porte de la Chapelle, qui ferait gagner bien du temps à la population laborieuse du 93 et du Nord de Paris. Et il y a des noirs à Bilbao, mais disons que les Basques n’ont pas encore l’impression d’être dans un endroit hors-sol. J’ai tourné une petite vidéo pour l’ambiance, en plus des photos, mais je n’ai pas réussi à capter les moments magiques où la foule lançait des chants.
J’ai remonté les quais du Nervion jusqu’à la vieille ville, de plus en plus bondés au fil des heures. C’était comme la gay pride ou la techno parade, les gens étaient massés comme ils le pouvaient, sur les abris de tramway, et surtout sur le moindre balcon, mais aussi sur les arbres, pour tenter d’apercevoir la coupe et la Gabarra. Voyez mes photos. Au bout d’un moment j’ai lâché l’affaire, car j’avais peu dormi, et cela devait durer encore des heures.
Le lendemain 12 avril, j’ai assisté à un concert au Palais Euskalduna, qui contient une magnifique salle de concert. Architecture sublime, salle surdimensionnée pour la ville, donc places bon marché, salle à moitié vide. Le jeune chef et compositeur Samy Moussa n’est pas dégueu ! Le même programme était donné le 11 et le 12 avril, avec un concerto pour violon, œuvre du chef jouée par le Bilbao Orkestra Sinfonikoa. La Septième symphonie de Dvorak est un monument annonciateur de la 9e. L’orchestre m’a fait vibrer comme rarement. Le 3e mouvement est un must, j’en avais les larmes aux yeux. Écoutez-moi ça ! À l’entracte, dans l’immense bar, j’ai dégusté une bière pression goûteuse pour 3 €. À Paris cela m’aurait coûté 15 €, ou plutôt non, je n’aurais eu pour 10 € qu’une vulgaire Kro. Qui se met la différence dans la poche ? En bis, l’orchestre symphonique de Bilbao a célébré la Coupe du Roi en interprétant l’hymne de l’Athletic Club, qui est sans doute une des plus belles musiques de club sportif, comme vous pouvez le constater sur cet article : Himno oficial del athletic club de Bilbao. J’avais pris des places à 32 € je crois, et j’étais situé au 6e rang, en plein milieu, c’est-à-dire les meilleures places. Au rang de devant il y avait des personnes âgées qui ont attendu les premières notes du concert pour consentir à éteindre leur smartphone. Au moment du bis, j’ai mis quelques secondes à réagir. Là, tout le monde avait sorti son smartphone et enregistrait ce moment historique n’importe comment. Donc j’ai réalisé qu’il s’agissait d’un moment historique, que j’étais assis à la meilleure place de la salle, et que je sais filmer avec un smartphone d’une façon à peu près correcte. Donc voici la fin de ce bis mémorable, le chef ayant arboré l’écharpe du club. Je croyais que c’était un chef local, mais pas du tout, c’est un musicien cosmopolite qui n’a rien à voir avec le pays basque, mais il a tenu à participer à cette fête historique. Voici ce petit film :
Musée Guggenheim
J’ai changé mes plans pour visiter le Musée Guggenheim de Bilbao le lendemain (il était exceptionnellement fermé à 17 h pour l’occasion). Je dois reconnaître que le fameux Puppy de Jeff Koons qui monte la garde devant le musée en toutou woke, m’a bluffé. C’est en fait le principe d’optimisation commerciale de la fondation Guggenheim : choisir des artistes consensuels peu connus, sans rien qui gratte, les rendre célèbres en exposant leurs œuvres dans leur écrin prestigieux, et rafler la mise en percevant des droits démultipliés. Du coup, cela permet de financer des œuvres qui sont techniquement bluffantes, même si le concept est infantile. C’est tout à fait le cas de Jeff Koons, dont j’ai photographié les fameuses Tulipes dans une des salles, devant une autre œuvre kitsch de Gilbert & George. En fait il n’y a actuellement que 2 musées Guggenheim au monde, celui de New York (que j’ai visité en 98) et celui-ci, plus la collection Peggy Guggenheim à Venise, que j’ai visitée. Un autre doit ouvrir en 2025 à Abu Dabi. Le musée de Bilbao, inauguré en 1997, est un rare exemple de bâtiment moderne qui a bouleversé une ville à lui tout seul (même si on découvre qu’il faisait partie d’un vaste projet de promotion de la ville avec d’autres constructions et infrastructures). Sans la renommée de ce musée, je n’aurais sans doute pas eu envie de visiter Bilbao. Et c’est un chef-d’œuvre en soi, bien plus intéressant que ce qu’il abrite, et qui n’a pas pris une ride. Il s’étend à l’extérieur avec l’arche de Buren, l’Araignée de Louise Bourgeois, le Puppy de Koons, etc. La collection et les expositions ne m’ont pas intéressé à quelques exceptions près. Une grosse merde wokiste pour commencer, Mer montante de El Anatsui dont le concept semblé créé exprès pour faire pleurer les auditeurs lecteurs de Télérama-Rance Inter ! J’ai en revanche photographié une œuvre magnifique de Roberto le carreleur : « Urinoirs » ! Messieurs les complotistes daltoniens pourraient la maculer de confiture en la prenant pour une œuvre LGBTiste !
J’ai en revanche assisté à une performance très amusante et instructive dont j’ai conservé plusieurs photos. L’artiste était équipé d’une poutre, et faisait participer le public à ses facéties, qui consistaient à démontrer qu’à plusieurs on peut agir, et sans doute qu’un olibrius peut facilement manipuler une foule, enfin chacun voit midi à sa porte… La palme de l’œuvre la plus idiote était détenue par « sans titre (structure qui mange) » de Giovanni Anselmo, granit, cuivre et laitue, 1988. C’était une exposition provisoire, rassurez-vous. Vous avez « Volant mou » de Claes Oldenburg & Coosje Van Bruggen, qui représente un gros volant de badmiton. Bon… Pourquoi pas « Bite » ? La visite de La matière du temps (The Matter of Time) (1994–2005) de Richard Serra (1938-2024) m’a inspiré cette œuvre cinématographique prophétique que je vous propose en exclusivité mondiale : « Peut-on sortir de la matrice ? » C’est une œuvre intéressante, un « Paragone » à l’instar de l’œuvre de da Volterra, une « comparaison » de deux arts, sculpture & architecture. Le musée a été construit autour de cette œuvre qui est en soi une construction ; c’est une sorte de mise en abyme.
Je n’ai lu qu’un roman lors de ce voyage, Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria Larrea (Grasset, 2022, 224 p., 20 €). C’est un roman dans le sens du vent, qui n’apporte rien de confondant sur Bilbao. L’héroïne avorte comme elle respire, par exemple une 3e fois pour ne pas rater son entrée à une école de cinéma. Elle raconte sa rencontre avec Alejandro Jodorowsky, qui tire le tarot gratuitement dans un bistro parisien, et ne peut s’empêcher une saillie de haine de soi car elle est « fille du pays d’Isabel la Catholique et des salauds de conquistadors » (p. 95). Une brève scène la montre errant dans Matter of Time : « En marchant dans le circuit de plaques d’acier massives de façon aléatoire, dans cette boucle d’acier rouillé, je voulais croire à une renaissance, à mon propre accouchement » (p. 172). Cela confirme que l’œuvre est inspirante, et que chacun y trouvera ce qu’il veut.
Promenade à Bilbao
J’ai photographié des cartes postales chez un marchand, en pensant à un message personnel de la part d’Ursula von der Leyen à ceux qui espéraient recevoir de ma part une carte postale d’Espagne : « Allez vous faire voir chez les Grecs » ! On en arrive à un prix de timbres délirant, dont l’objectif est évident : supprimer le service de courrier matériel, et nous interdire de communiquer de façon privée, nous obliger à utiliser uniquement les moyens technologiques, ce qui revient à donner toutes nos idées au psychopathe pédophile Bill Gates et à l’État. J’ai visité en vitesse le Musée des Beaux Arts, qui est actuellement en travaux pour une extension et ne propose qu’une poignée d’œuvres dont pas mal de foutage de gueule qui bouffe beaucoup du peu de place. J’ai photographié deux pendus dans une cage d’escalier, j’ai oublié de qui. Un beau vitrail signé José Arrue : « ¡ Ené… que sasqueles… ! » qui représente une enfant et sa mère passant devant la plage de San Sébastian, et la mère se scandalise de la tenue indécente des baigneurs en s’exclamant « Quelles créatures éhontées ! ». Un bas-relief du début du XXe de Nemesio Mogrobejo représente Ugolin s’apprêtant selon la légende à mordre dans sa progéniture ; mais ce que l’on voit se prête à d’autres interprétations. Il y avait aussi dans le musée des objets technologiques, une articulation de hauban de pont je crois ; et l’art français était à l’honneur, avec par exemple Femme nue lisant de Robert Delaunay (1920).
La gare de Bilbao-Abando-Indalecio-Prieto, où j’ai pris le train pour Madrid, est une petite gare ancienne, ornée d’un magnifique vitrail polychrome de 15 mètres sur 10, réalisé en 1948. Au fil des rues j’ai admiré la statue « Mercure enfant » de Casto Solano. Il y a aussi une sympathique statue d’une petite fille footballeuse, située en face du stade de San Mamés. J’ai photographié des feux de piétons dont le design m’a semblé original. L’un des édifices connus de la ville est le Azkuna Zentroa, un bâtiment totalement redessiné par Philippe Starck. Il est censé inclure une piscine, dont j’ai fini par trouver l’entrée, malheureusement en grève ! Ils doivent avoir une Annie Dingo ! Le tramway est sympathique, je l’ai pris deux fois je crois, dont une fois en passager clandestin sans le savoir : j’avais acheté mon billet et comme le train arrivait, je n’ai pas su comment le valider, j’ai cru le faire sur une borne, mais en descendant j’ai mieux regardé et j’ai compris que je n’avais pas accompli tout le rite… du coup le billet était encore valable ! Cela dit, la ville n’est pas bien grande. On se perd un peu dans les méandres du Nervion, strié de ponts, dont la passerelle de Calatrava nommée Zubizuri (1997). Un funiculaire mène à un belvédère où l’on peut se balader si on a du temps à perdre. En fait j’ai passé presque trop de temps dans la ville parce qu’il n’y avait qu’un train disponible en fin d’après midi. J’ai vu dans deux endroits des tapis roulants pour parcourir une rue en pente, chose assez rare. J’ai photographié une église avec des écrans comme dans un stade pour voir la tronche de l’officiant. Est-ce un progrès ? Peut-être un héritage démoniaque des confinements ? Dans les rues j’ai photographié un simple graffiti sur l’arnaque du climat. Il y a au moins un Bilboquet (hum ! Il faut dire « Bilbayen » !) qui pense comme moi !
J’ai fait une excursion au Nord Ouest de la ville, par le métro, pour voir le fameux Pont transbordeur (Pont de Biscaye). Vous avez deux stations de métro à égale distance, sur les deux rives, pour vous y rendre. Sur la rive Ouest, c’est un peu en hauteur. On peut monter sur la passerelle par un ascenseur pour une somme modique, qui inclut la traversée aller-retour par la nacelle. Du coup, je ne l’ai fait que dans un sens, puisque j’ai décidé de retourner par l’autre ligne. Sur la rive droite, on peut admirer une sculpture étonnante, hommage à l’ingénieur Evaristo de Churruca. Dans l’Église de Notre Dame de la Merci du quartier las Arenas, j’ai admiré une Passion du peintre Alfonso Ramil, que j’ai incluse dans mon article sur la sur la Crucifixion. Je suis allé au fameux marché de la Ribera, un des plus grands marchés couverts du monde, transformé en restaurant collectif, sur le même modèle que le Time Out Market de Lisbonne, ce qui nous fait regretter la scandaleuse destruction des pavillons Baltard à Paris. J’ai aussi jeté un œil sur la basilique Notre-Dame de Begoña, qui se trouve bien en hauteur, si l’on n’a pas peur d’user ses souliers. Je n’ai pas pris de photo.
Promenade à San Sebastian
L’un des buts de ce voyage était d’admirer le Peigne du vent (Peine del viento) d’Eduardo Chillida (1924-2002) à San Sebastian, dont j’avais vu un petit frère au palais de l’Unesco à Paris. Les deux villes sont distantes de 100 km, mais le trajet en train est pour l’instant chronophage. Le Y basque est prévu pour 2027, un projet pharaonique qui va considérablement modifier l’offre de transports dans la région, et jusqu’à Madrid. J’ai donc emprunté l’un des bus privés, dans les terminaux très bien organisés, à faire rougir notre pauvre France gérée par des nuls. Vous avez le choix entre plusieurs compagnies, avec des prix qui varient du simple au double, il suffit de prendre votre billet en avance pour payer moins cher, mais en gros c’est entre 6 et 12 € le trajet, et il dure 55 minutes, ce qui permet une visite dans la journée. San Sebastian est une station balnéaire chic popularisée par sa plage de la Concha, à la réputation d’une des plus belles plages du monde (attention, vous trouvez des tas de palmarès très différents les uns des autres en ce domaine !) Depuis la gare routière située près du centre, il faut traverser la rivière Urumea par l’un des magnifiques ponts, puis traverser les quartiers résidentiels de la rive gauche, et rejoindre l’immense Concha, qui se longe sur plus d’un kilomètre au fil des belles demeures. Tout en regardant le spectacle des bobos promenant leurs toutous, on aperçoit tout à l’ouest un petit truc qui grossit au fil de notre avancée, c’est le Peigne du vent, un ensemble de trois structures de fer rouillé entées dans la roche, agrémenté d’une sorte de fontaine censée jaillir quand le temps s’agite, ce qui n’était pas le cas le jour de ma visite, avec un soleil magnifique. Bon, c’est sympa, voilà, je suis content de l’avoir vu.
J’ai emprunté le Funiculaire du Mont Igeldo pour admirer la vue depuis ce monticule occidental, avec le parc d’attraction vieillot qui était fermé. Le long de la Concha on peut entrer dans le parc du Palais de de Miramar, construit pour Marie-Christine d’Autriche, qui a contribué au succès de la station balnéaire à la fin du XIXe. Dans la vieille ville au lacis de ruelles en quadrilatère, j’ai visité la Basilique Sainte-Marie-du-Chœur de Saint-Sébastien, bel édifice baroque. On peut y voir un petit musée sympathique où j’ai photographié un tableau anonyme du XVIIe-XVIIIe : « Repos de la Sainte Famille ». Les ponts sont beaux à voir, comme le pont Kursall, qui mène au très moderne Palais Kursaal avec ses énormes réverbères en forme de phares, ou le lourdingue Pont María Cristina.
En route vers Madrid
J’ai pris un tortillard à grande vitesse de la Renfe qui relié Bilbao à Madrid en 4h35 chrono, avec un départ vers 17 h30, arrivée à la gare de Chamartin, au nord de Madrid à 22h et des cacahuètes. J’avais réservé mon billet une semaine en avance, marri qu’il n’y ait que cet horaire, en ajoutant un panier repas, ne sachant pas si je pourrais me procurer quelque chose sans réserver. Le train se met à rouler à 5 km/h. Le repas m’a été apporté à 18h10, alors que nous arrivons en principe à 22h10 ! Pourtant on ne dîne pas tôt en Espagne ! Arrivé finalement à Madrid avec seulement 10 minutes de retard. Pour le métro, maintenant il faut acheter une carte à 2,5 € que l’on conserve à vie, augmentée d’un billet ou d’une carte de 6 billets à tarif réduit, puis indiquer la station où l’on se rend, car le prix en dépend. Les mondialistes n’ont pas envisagé l’idée qu’on change son fusil d’épaule en cours de route. Dans le moindre détail les fascistes font de la vie moderne un enfer. En fin de séjour, j’ai constaté qu’il me restait deux trajets sur ma carte de 6, alors que j’en avais fait 6. Je suppose qu’il y a des bouts de chandelles dans le tarif qui aient excédé mes capacités de compréhension de l’espagnol, et qu’en réalité ce que j’ai dénoncé ci-dessus soit fait sous prétexte de faire des économies aux usagers. Où sommes-nous tombés ?
J’avais emprunté à la bibliothèque le guide Lonely Planet « Madrid et Espagne du centre ». Hélas, aucune information pratique. Rien sur les modalités et tarifs des transports publics. Il faut recherche sur Internet, alors pourquoi donc prendre un guide papier ! On vit une époque de merde. Plus personne ne fait le boulot pour lequel on le paie !
J’ai réservé pour un prix correct (moins de 100 € la nuit) un appart-hôtel très bien situé, Gran via, avec gardien de jour et de nuit, donc comme un hôtel. J’ai mis 5 minutes à comprendre le fonctionnement de la douche (photo), comme sans doute 90 % de mes prédécesseurs, donc le dispositif branle du manche car tout le monde tire dans tous les sens pour trouver la solution (il fallait délicatement tordre le truc tout en l’inclinant vers l’arrière). En revanche, le flexible est usé jusqu’à la corde. Il n’y a pas que les gouvernements qui sont incompétents !
Au petit déjeuner, servi dans un autre hôtel à disons 400m sur la même rue, au 10e étage, nous avons droit à deux machines à café pas prévues pour tant de monde, le même genre de trucs qu’on peut avoir chez soi où l’on se pose dix questions techniques avant de réussir à faire un café, sauf qu’au bout d’une semaine on finit par comprendre, quand on est chez soi. Au lieu de déjeuner en paix en profitant d’une magnifique vue sur la ville, on fait la queue et on s’énerve pour des machines déficientes… Existe-t-il en Espagne comme en France des écoles où l’on apprenne le bon sens, des choses comme « Dans les lieux accueillant du public, les matériels proposés doivent être les plus basiques et robustes possibles, avec un fonctionnement le plus intuitif possible ». Détail amusant, lors de mon dernier petit-déjeuner, une deuxième machine comme la plus simple des deux (mais avec un réservoir familial et non de collectivité) était installée, ce qui améliorait un chouia les choses. Juste à côté de l’hôtel il y avait un supermarché ouvert 24h/24, avec interdiction de vendre de l’alcool entre 22 h et 8 h. Heureusement, j’avais un réfrigérateur !
Pendant mon séjour, un scandale a éclaté à propos d’un jeune conseiller municipal d’une commune proche de Tolède, contraint de démissionner après la fuite de vidéos le montrant en train de manger « ses propres excréments » (j’adore la précision, qui émane sans doute de journalistes d’investigation). Je ne comprends pas. Tous nos « journalistes » se pourlèchent les babines du caca de Macron et de ses sbires (imprégné de cocaïne), et on n’en fait pas six caisses !
Par rapport à Bilbao, je tiens à vous rassurer : l’arrivée à Madrid, c’est le retour à la civilisation. Le long de Gran via, on a un ou 2 Roumains positionnés sur des matelas tous les 10 m, jour et nuit. On se sent comme à Paris. Vive l’UE ! Dans un kiosque, j’ai photographié la couverture d’un mensuel satirique Eljuves n° 2398. La presse de milliardaires désigne les têtes à couper. Tiens, étonnant, ce ne sont pas celles des milliardaires, seulement les « Rois, reines et autres parasites » !
Les Musées de Madrid
Je ne dirai pas grand chose sur Madrid, car le sujet a déjà été traité dans cet article : Notes de voyage en Espagne (Madrid & Andalousie). J’ai commencé par revisiter les 3 grands musées sur lesquels je n’avais d’ailleurs pas écrit grand-chose dans mon article de 2016.
J’ai l’esprit lent. J’avais vu lors de ma première visite au Prado (je veux dire première 2e visite) que la gratuité était accordée aux « enseignants ». Je m’étais dit : les enseignants espagnols. Le lendemain au Thyssen-Bornemisza, en faisant la queue, je me fais la remarque que ce n’est pas précisé « espagnols », et que l’UE nous pourrit suffisamment la vie pour qu’une fois de temps en temps on en tire un avantage. Mais j’avais laissé ma carte de prof à l’hôtel ! Donc le 3e jour j’ai présenté ma carte au Reina Sofia, et j’ai obtenu un billet gratis ! Je me souviens que la dernière fois, mes parents avaient eu un tarif réduit comme retraités, mais pas moi… vive Ursula ; je vote pour la bécasse Hayer aux européennes ! J’en ai profité subséquemment pour revisiter gratos le Palais royal, et découvrir le tout nouveau musée des collections royales.
Au musée du Prado j’ai fait la queue une demi-heure. Je me rends compte d’ailleurs que nous sommes nombreux, y compris des gens à tronches de geeks, à ne pas acheter les billets en ligne. Les gens ont dû finir par voir l’arnaque, tant mieux ! Une demi-heure de queue pour sauvegarder nos libertés, ça vaut le coup, et d’ailleurs, souvent avec une réservation en ligne, on fait la queue quand même. Le musée est bondé de groupes scolaires et de familles, avec une prééminence pour les Français, ce qui est logique. Les mômes ont l’air de se faire chier comme des rats morts et tirent la patte. Ce musée est un musée de vieilleries, qui n’intéressent pas les enfants. Pourquoi les embêter avec ça ? Il faudrait un conférencier qui propose un parcours sur des œuvres savamment choisies. Je me suis fait un tour complet, en je ne sais plus combien d’heures. J’ai revu et apprécié tous les Goya, bien sûr. Pour le reste je n’ai photographié que deux œuvres. L’Ommegang de Bruxelles (1616), par Denis van Alsloot, tableau entier et détail. C’est impressionnant de voir comment, il y a 400 ans, cette gay pride des corporations était réglée comme du papier à musique dans ce petit pays d’Europe. La civilisation a-t-elle vraiment progressé depuis ? Voir les images des manifestations à Bruxelles ces derniers temps. Et puis je me suis étonné de retrouver la Nature morte aux cruches de Zurbaran (1650), dont je croyais que l’exemplaire du MNAC devant lequel je me pâme à chaque visite, était le seul ; eh non, il existe deux versions, et celle du Prado est magnifique ! La voilà :
Le Musée Thyssen-Bornemisza est un incontournable, sans doute plus agréable à visiter en famille que le Prado car plus moderne. J’étais étonné de ne pas avoir de souvenir précis de ma précédente visite. Dans les premières salles chronologiques, j’ai dégoté une Crucifixion de Vitale da Bologna de 1335, l’une des plus anciennes de ma collection, un magnifique Bronzino, Portrait d’un Jeune homme en Saint Sébastien de 1533. Ces images sont quand même bluffantes : les projectiles qui blessent le saint sont considérés comme des bijoux : même pas peur ! C’est nous face aux flèches des mondialistes ! J’ai aussi photographié un Dürer, Jésus au milieu des docteurs (1506), de Hans Cranach (1513-1537), Hercule à la cour d’Omphale (1537), dont 5 autres versions sont connues. Parmi les œuvres phares on trouve aussi Les Vessenots près d’Auvers (1890) de Vincent van Gogh, mais la collection est somptueuse.
Ma visite du musée Reina Sofia (que j’avais déjà visité il y a quelques années) a commencé par une exposition consacrée à Antoni Tàpies (1923-2012), qui permet de constater que c’était un grand peintre, avant d’être connu surtout pour les provocations de la seconde partie de son œuvre. Son Personnage avec chats (1948, ci-dessus) est un dessin d’enfant qui représente notre Chibritte de façon très visionnaire ! Son Autoportrait de 1945 est superbe, et j’ai aussi photographié un tableau plus récent (le genre qui plaît aux gens biens) que j’ai intitulé Le règne de macron, ce qu’il en restera (1970), huile sur toile, rognures d’ongles, déjections humaines. Après tout, c’est le regardeur qui fait le tableau ! J’ai apprécié un étrange tableau de grand format de Ángeles Santos Torroella, Un monde (1929), réalisé alors que cette peintre n’avait que 17 ans ! Sa biographie est étonnante !
J’ai photographié un ensemble d’affiches de propagande de 1936. 88 ans après, on ne peut toujours pas porter un regard objectif sur cette période car des deux côtés les gens veulent tirer la couverture à eux. Pour la propagande de 2024, attendons 2112 ! Plusieurs salles du musée sont consacrées aux architectes français majeurs des XIXe et XXe siècles. Une salle évoque l’exposition universelle de 1937. On peut voir une affiche de l’exposition des artistes français à Barcelone en 1917. J’ai été bouleversé de voir un livre très grand format (genre un mètre de haut) reproduisant les plans complets de Victor Baltard pour les Halles centrales de Paris, dont peu de gens savent que c’est Napoléon III qui lui a soufflé l’idée (voir cet article). Mais l’extension de Jean Nouvel, inaugurée en 2008 est un brillant exemple de la vacuité clinquante de l’architecture française mondialiste. Un immense vide entouré de terrasses désertes et interdites d’accès, avec une seule expo dans tout ce vide, de fausse provoc wokiste. Le seul intérêt est sans doute que cela propose une 2e entrée à l’arrière du bâtiment, où l’on fait sans doute moins la queue…
J’ai donc visité le nouveau musée des collections royales (Galería de las Colecciones Reales), gratuitement grâce à ma carte magique de privilégié du régime (enseignant bien pensant et participant de bon cœur à la propagande pour le formatage de la génération montante de moutons). C’est un bâtiment grandiose, on pourrait dire cyclopéen. Des rampes disproportionnées permettent de descendre (si l’on accède depuis le parvis du Palais Royal et de la cathédrale) aux étages de hauteur disproportionnée permettant d’exposer les immenses tapisseries de Bruxelles. Le luxe et la variété des objets nous rappellent que pendant une poignée de siècles, l’Espagne fut à la tête d’un empire qui ramenait des caravellées d’or dans les caisses. Si le Palais royal de Madrid, reconstruit sur les ruines de l’Alcazar royal ravagé par un incendie en 1734, n’est par force pas aussi époustouflant que d’autres palais européens, les collections semblent avoir échappé aux flammes. Certes, les rois ont pillé les peuples, mais contrairement aux milliardaires, leurs richesses sont toujours visibles et appartiennent à l’État. Bientôt pour rembourser les dettes de la république, les laquais des milliardaires leur donneront nos biens royaux, pour les enfouir dans leurs coffres. Voici (ci-dessous) un carton de (ou d’après) Michiel Coxcie représentant L’embarquement dans l’Arche de Noé. (avant 1559). Du même, vous verrez dans mes photos une tapisserie représentant Noé construit l’Arche (Bruxelles, 1563). Les femmes travaillent comme les hommes à la construction !
Un féministe de la Renaissance ! Le Paysage avec Saint Christophe et l’enfant de Joachim Patinir (ou Patinier) est peut-être le tableau le plus connu de la collection. J’ai aussi photographié Herodias et Salomé avec la tête de Jean Baptiste de Gerard Seghers, v. 1630, L’Académie de dessin de Michel-Ange Houasse (1728), et une tapisserie d’après le célèbre tableau du Prado El pelele de Goya (1793), qui était en réalité un carton pour tapisserie, aux multiples interprétations. Il y avait lors de mon passage une exposition de carrosses. J’ai bien sûr jeté un œil en passant à la Cathédrale de l’Almudena qui fait face au Palais. Dans celui-ci, j’ai photographié la Lettre d’abdication de Juan Carlos I, en 2014. Ce qui m’a estomaqué c’est qu’ils ont imprimé ça sur du vulgaire papier A4, avec juste les signatures manuscrites. La monarchie n’est plus ce qu’elle était ! Plusieurs guides susurraient dans un micro relié aux oreillettes de leur auditoire. Le seul qui hurlait sans procédé moderne était un Français ! Pour une fois qu’une technologie nous adoucit l’existence… J’écris ça sur Telegram dans le métro à côté d’un Espagnol et d’un Allemand qui hurlent dans leur téléphone ! Cela dit comme j’ai fait une sortie au Louvre avec une conférencière à la rentrée, je lui ai posé la question, et elle m’a expliqué qu’on pouvait soit acheter un kit conférencier si le lycée a le budget, soit le louer, et que le musée auparavant prêtait le lot gratuitement, mais plus maintenant. C’est vrai qu’il s’agit d’une volonté globale qui doit être incluse dans le tarif d’entrée (sauf pour les profs !)
Autres balades à Madrid
J’ai visité en passant l’église Saint Sébastien, rue Atocha, avec de jolies statues, un saint Antoine avec son cochon en plus d’un Saint Sébastien extatique. J’ai fait un passage éclair au parc du Retiro, où j’ai photographié la fontaine de L’Ange déchu. Il y avait des tripotées de tortues dans un bassin. J’ai visité l’Imprenta Municipal-Artes del Libro, qui était signalée dans mon guide, dans le quartier de la rue Atocha. Belle collection de machines à imprimer, plus ou moins anciennes, avec un atelier qui permet d’en faire fonctionner certaines, mais qui n’a pas été utilisé pour la Lettre d’abdication de Juan Carlos Ier (ci-dessus). Je me suis dit que vu le nombre de ce type de machines rangées au fond d’anciens ateliers que leurs propriétaires encore vivants doivent toujours savoir faire fonctionner, il doit être facile de constituer des faux journaux qui ont l’air vrai, par exemple pour donner du crédit à un faux mariage pour une femme qui serait en réalité un homme… Je suis passé Calle del Grafal, où j’ai photographié une fresque d’hommage à Arturo Pérez-Reverte. Je me suis encore baladé au Madrid Rio, qui n’est pas évident à trouver depuis le centre ; il faut prendre le métro. Les Espagnols ont un drôle de rapport avec le soleil. La plupart du terrain de cette promenade très large est en plein cagnard. Ils ont planté beaucoup de buissons, et des peupliers isolés, enfin pour la plupart des arbres chiches en ombre.
À l’aéroport, d’immenses verrières laissent passer le soleil sans filtre, les places à l’ombre sont chères. Pour rien au monde je ne viendrais ici en été ! De nombreuses études scientifiques revues par les pairs prouvent que lorsque vous cherchez un bon glacier vous n’en trouvez pas ou alors que des chimiques, et au contraire lorsque vous n’en cherchez pas, ils pullulent sur votre chemin. Je m’apprêtais à publier ceci sur Telegram quand in extremis juste à côté de mon hôtel j’en trouve enfin un passable ! Donc c’était une fake news ! Bon c’est fini les vacances. 8 jours de soleil et de temps juste au point. Ascoumounie ! En plus j’ai eu ma glace ! Faut que je me méfie, la chance va tourner ! Et elle tourna : depuis mon retour, le réchauffement climatique nous glace les os !
Ah comme d’habitude en queue d’article, un petit point sur les lieux récréatifs pour garçons. Eh bien, à l’exact opposé de ma déconvenue cinglante à Londres en février dernier (Le milieu gay à l’avant-garde du fascisme bankstériste), et même de mes constats à Paris et ailleurs, Madrid et même Bilbao sont des contre-exemples de la disparition et de la brutalisation des saunas ou autres lieux de rencontres pour gays. À Bilbao il y a un seul sauna, mais il est vaste et agréable, avec un gros bémol, l’autorisation de fumer partout et n’importe comment. La loi française est quand même correcte, car dans chaque établissement de ce type existent des fumoirs. En revanche à Madrid ce n’est pas pareil, je ne me souviens même pas avoir vu de fumoirs. Non seulement il existe toujours un nombre de saunas correct pour la ville, mais leurs tarifs sont attractifs ; il y en a même un dont je me souvenais comme un lieu glauque, m’apprêtant à le voir fermé, qui a été entièrement rénové et qui est fréquenté à mon goût. J’ai déjà avoué dans mon précédent article un goût coupable pour les beaux bruns barbus ibères, et mon penchant donjuanesque à la liste des « mil e tre ». Bon, je n’en dirai pas plus, mais de façon générale, j’ai apprécié une relative liberté de payer en espèces ou pas, à son choix. Pour un pays de l’UE, c’est notable. Peut-être est-ce un avantage du fédéralisme, dont nous ne bénéficions pas en France.
Retour à la civilisation : Paris !
À l’aéroport Barajas de Madrid, je suis comme un mouton l’énorme pancarte « T2 » juste à la sortie du métro, sans voir un truc écrit en petit que je n’ai jamais vu nulle part dans mon expérience de voyageur : il y a deux entrées séparées, avec, et sans sac de soute. Il doit y avoir 500 personnes par jour qui se trompent, mais ces connards au niveau du scanner, me voyant arriver, me font sortir le liquide et l’ordinateur du sac avant de comprendre que non, mon ENORME sac n’est pas un petit sac cabine. C’est la 2e fois de ma vie que je m’énerve à un aéroport. 2 fois à Madrid ! Je confirme qu’ils sont casse-couilles car lorsque j’eus rebroussé chemin, à l’autre entrée, l’employé au scanner a fait sortir à deux braves dames à l’air innocent devant moi une tablette, et un petit objet touristique métallique. Comme si le matériel actuel ne savait pas différencier un couteau d’un souvenir en métal. En fait c’est inquiétant s’ils ont un matos obsolète ! Sinon, j’ai acheté sans voir le prix le sandwich le plus cher de ma vie. Juste leur putain de jamon iberico dans du pain aux céréales, même pas de beurre : 12 € ! Ils ne se torchent pas avec le cul de la chemise, ces bouffeurs de chorizo !
Nous venons d’atterrir. Superbe vue dégagée sur tout Paris ! De la tour Eiffel à la foire du Trône dont on distingue une énorme colonne colorée ! Alors bienvenue en France. Délivrance des bagages très rapide. Après que j’eus traîné mon bagage pendant 20 minutes du terminal 2F à la gare RER, j’eus l’honneur d’apprendre qu’il n’y avait pas de RER. Je vous le donne en mille : pour cause de « travaux » ! On n’aurait pas pu le dire avant ! Chance, j’ai chopé un bus de remplacement juste avant son départ. Pas prévu pour des bagages. Tout vient de se casser la gueule. Pas de doute, on est prêts pour les JO ! Dire que dans les musées que j’ai visités on célèbre la gloire du Paris de 1925 ou 1937 ! Nous traversons avec ce bus le 93 pour desservir chaque gare du RER dans un road movie interminable. Valérie Pécheresse n’a pas prévu une offre variée d’omnibus et de directs pour ceux qui vont dans le 93 et ceux qui vont à Paris ou au-delà de Paris. Les rares touristes sont édifiés ! Cerise sur le gâteau, le bus pour remonter de gare du Nord à chez moi était détourné également pour travaux (des travaux qui s’éternisent depuis plus d’un an…). 2h40 entre l’atterrissage de mon avion et home sweet home, et encore, j’habite tout près. Poutine vite, délivre-nous de macronpecressehidalgo !
Voir en ligne : 147 Photos de Bilbao et Madrid
© altersexualite.com, 2024. Les photos sont de l’auteur.
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