Accueil > National-covidisme > Courriel de protestation contre une incitation à la vaxination en milieu (...)
Courriel de protestation contre une incitation à la vaxination en milieu scolaire.
mardi 4 janvier 2022
Voici une lettre que j’ai imaginée pour répondre à un courriel d’un chef d’établissement adressé à toute la communauté éducative. Les moyens modernes de communication permettent de « répondre à tous » ; c’est la loi de la communication. Attention, je ne le conseille pas forcément aux enseignants, mais aux parents d’élèves et étudiants majeurs.
« Madame /Monsieur le proviseur / principal / directeur
J’accuse réception de votre message rela tif aux mesures sanitaires.
Je voudrais réagir sur ces deux phrases suivantes :
« Vous trouverez ci-dessous les nouvelles modalités en vigueur à compter d’aujourd’hui concernant l’éviction de chacun d’entre nous selon que l’on dispose ou non d’un schéma vaccinal complet, en cas de contamination ou de cas contact. Ce message est l’occasion d’inviter plus de jamais ceux d’entre vous qui ne seraient pas encore vaccinés à le faire rapidement pour vous éviter notamment d’être isolés 7 à 10 jours alors que nous allons au devant d’échéances majeures. »
En effet :
1. Pouvez-vous préciser sur quels critères légaux précis vous, chef d’établissement, êtes habilité à vérifier le fait que, je cite, « l’on dispose ou non d’un schéma vaccinal complet » ?
2. Dans la 2e phrase, vous passez du « nous » et du « on » au « vous » : « Ce message est l’occasion d’inviter plus de jamais ceux d’entre vous qui ne seraient pas encore vaccinés à le faire rapidement pour vous éviter notamment d’être isolés 7 à 10 jours alors que nous allons au devant d’échéances majeures. »
Pouvez-vous nous préciser si le verbe à l’infinitif « inviter » a pour agent vous M. Odin, ou le ministère et donc l’État français ?
Je m’explique :
Voici un extrait d’une tribune signée de deux parlementaires parue dans Le Figaro le 2 janvier :
« Ce que craint l’État dans l’ordre international, il le craint ensuite au titre de la protection mesquine de ses finances publiques. Toute vaccination à caractère obligatoire par la loi aurait une conséquence : l’État devrait en assumer les éventuels préjudices qui pourraient en résulter. C’est le principe à la fois de solidarité nationale, lorsqu’une sujétion est imposée à tous par l’autorité de la loi, comme aussi le principe de responsabilité de l’État du fait des lois. Ces grands principes ont trouvé à se traduire dans la reconnaissance, grâce à l’œuvre législative sous le général De Gaulle, avec la loi n°64-643 du 1er juillet 1964, du principe de réparation de tout dommage imputable directement à une « vaccination obligatoire ». Puis, en 2004, cette obligation assumée par l’État fut confiée par lui à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam). »
Suite à la lecture de cette tribune, j’ai pu vérifier sur le site de l’Oniam en question :
« Les dommages imputables à des vaccinations qui ne sont pas obligatoires relèvent de la responsabilité des acteurs de santé, notamment du régime de responsabilité des producteurs de produits de santé. »
Ce qui signifie que les conseilleurs ne sont pas les payeurs : tant que cette « vaccination » n’est pas obligatoire, ceux qui nous y « invitent » se défaussent sur les « acteurs de santé » de leur responsabilité.
Enfin, je me, permets de rappeler un communiqué du syndicat enseignant Action & Démocratie en date du 6 septembre 2021 :
« Nous rappelons en effet que ce qui vaut pour les personnels vaut aussi pour les élèves : aucun d’entre eux n’est soumis à une quelconque obligation vaccinale, et la décision de se faire vacciner relève de la responsabilité des parents, au moins pour les élèves de moins de 16 ans. Il n’appartient pas davantage aux personnels de l’éducation d’user de leur autorité auprès des élèves pour y inciter les uns ni les autres : les campagnes menées en faveur de la vaccination sont le fait des autorités sanitaires et les personnels de tous les corps de l’Éducation nationale, en particulier les enseignants, n’ont pas mission ni vocation d’en être les relais ou « les ambassadeurs » comme il a été dit. A tous ceux, notamment parmi les personnels de direction, qui outrepassent leurs prérogatives en encourageant les familles à faire vacciner leurs enfants et les professeurs à faire la promotion du vaccin auprès de leurs élèves sous couvert de « faire de la pédagogie », Action & Démocratie rappelle que nous ne sommes pas plus les conseillers médicaux de nos élèves que leurs directeurs de conscience, notre seul devoir consistant à les instruire. »
En ce qui me concerne, jusqu’à nouvel ordre, en tant qu’enseignant, je respecterai scrupuleusement le conseil de ce syndicat, et ne me ferai en aucun cas le conseiller médical de mes étudiants. Je relève d’ailleurs que la seule raison que vous invoquez pour participer à cet essai thérapeutique ne me semble pas relever du domaine médical : « pour vous éviter notamment d’être isolés 7 à 10 jours alors que nous allons au devant d’échéances majeures. »
Je vous prie donc, [adresse], de bien vouloir préciser si c’est vous-même, qui « nous » invitez à nous livrer à cet essai thérapeutique que vous désignez par la périphrase « le faire rapidement », ou bien si c’est le gouvernement, qui en ce cas, comme le disent les deux parlementaires, en assumerait les « éventuels préjudices qui pourraient en résulter ». Le cas échéant, pouvez-vous nous indiquer la référence précise au BO ou dans une circulaire d’une « obligation vaccinale », assortie de l’assurance d’une réparation en cas de « préjudices qui pourraient en résulter » ?
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, [adresse], en l’assurance de mes meilleurs sentiments.
Untel, professeur. »
En dehors de ce message, pour faire de la pub au syndicat Action & Démocratie, voici son vice-président René Chiche lors d’un comité scientifique indépendant avec Louis Fouché. J’en ai dit ce que j’en pensais dans mon journal à la date du 16 septembre.
Épilogue
Bon, je passe aux aveux, je n’ai pas seulement « imaginé » cette lettre, je l’ai envoyée. J’ai bien sûr été convoqué par le chef d’établissement, je m’y suis rendu avec une déléguée du syndicat Action & Démocratie. J’ai fait amende honorable sur la forme (j’aurais dû venir en parler dans le secret du confessionnal, et pas le proclamer urbi et orbi, bla-bla). Le chef d’établissement conclut qu’il enverrait le rapport au rectorat en précisant que j’avais fait amende honorable. Cela le 11 janvier. Je suis convoqué au rectorat le 14 avril 2022 ; je m’y rends après avoir longuement préparé ma défense (ce qui m’empêche de consacrer toute mon énergie à la défaite de macron), accompagné de la même déléguée syndicale (parfaite & pugnace). On essaie de faire valoir la disproportion de la riposte, et le DRH reconnaît d’emblée que lui-même avait « zappé » mais que le chef l’avait relancé. On explique bien que tout cela se passe dans un contexte où, bien que super bien noté par les inspecteurs et chefs d’établissements au cours de ma carrière, je suis spolié par ce chef alors que je suis arrivé au top de ladite carrière (je ne suis plus promouvable à rien, je suis arrivé en haut du podium !) J’ai bien expliqué que j’avais réagi face à ce que j’avais perçu comme une discrimination, ayant consacré beaucoup de mon énergie à la lutte contre les discriminations au cours de ma carrière (ce dont on me félicite dans les appréciations). Évidemment, pour leur faire reconnaître que la différence de traitement entre vax et non-vax constitue une discrimination, il faut se lever de bonne heure, car ils sont bien obligé de tenir leur rôle de défendre la hiérarchie, mais j’ai renvoyé à la position de mon syndicat et de son vice-président René Chiche. Bref, j’ai suggéré une porte de sortie, une mutation qui résoudrait le problème de façon utile pour le bien de tous, et on a pris note (ce qui ne présume de rien bien sûr ; il ne s’agirait nullement d’un passe-droit, mais d’un élément d’appréciation supplémentaire de mon dossier). À suivre ! En tout cas je pense à nos amis médecins et soignants qui eux ont subi des convocations cent fois plus graves que ça. C’était bien le moins que je leur devais de prendre ma part symbolique de ce combat contre le délire pseudo-sanitaire qui s’est emparé de la France.
– Article repris par Profession gendarme.
© altersexualite.com, 2022.