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Charpente de Notre-Dame : la leçon de Guédelon.
mercredi 31 juillet 2019
Ayant visité le chantier de Guédelon en juillet 2019, je publie cette brève pour contribuer à la lutte contre les idées reçues au sujet de la charpente. On a pu lire tout et n’importe quoi, et moi-même j’ai cru à une info qui semblait sérieuse. Mieux vaut faire circuler les informations les plus sûres. L’un des ouvriers du site nous a expliqué que les poutres d’une charpente de cathédrale n’étaient absolument pas trempées dans l’eau et durcies pendant des années, ce qui est une aberration selon lui. En effet, le bois ne peut se travailler à la main que quand il est vert. Il n’y a pas besoin de forêts entières. On n’utilise sauf exceptions que des arbres de taille modeste, car on se contente d’ôter les couches extérieures, et on conserve le cœur du bois, qu’il n’est pas nécessaire de traiter, car les parasites ne s’attaquent qu’aux parties externes. Les pièces courbes de la charpente sont réalisées tout bêtement avec des pièces de bois naturellement courbées. Voyez ce court reportage : Le savoir-faire des ouvriers de Guédelon au service de Notre-Dame et lisez surtout cet article de fond de Frédéric Épaud pour le journal du CNRS : « Charpente de Notre-Dame : stop aux idées reçues ! », qui confirme les propos de l’ouvrier de Guédelon (selon la leçon de Fontenelle : « on commença par faire des livres, et puis on consulta l’orfèvre »). Voici une photo de la taille d’une poutre à Guédelon.
J’ai d’autre part apprécié de mes yeux, dans un des bâtiments achevés du chantier, la qualité de facture de la charpente d’une grande salle. C’est paraît-il un travail assez simple, et en formant le nombre de charpentiers nécessaires, ce ne serait pas un problème de refaire cette charpente, tout en mettant en valeur le savoir-faire français en matière de patrimoine. J’en profite pour publier une photo des outils des maçons de Guédelon. J’ai appris le mot « archipendule », qui désigne l’ancêtre du niveau, spécialement pour les charpentiers.
Espérons que la raison l’emportera, et que dans le débat nécessaire, nos amis journalistes & politiciens consulteront aussi les orfèvres.