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Le procès d’Edwige Antier : une fragilité de son environnement ?
jeudi 5 juillet 2007
« La très médiatique pédiatre a péniblement répondu, mardi 3 juillet 2007, de recel d’escroquerie devant la 13e chambre du tribunal de Paris. Elle a expliqué qu’elle ne s’était absolument pas aperçue que son mari avait falsifié pendant deux ans des chèques à hauteur de 151 992 euros, pour gérer leurs menues dépenses quotidiennes. » (Franck Johannès, Le Monde, 5/07/07)
Pour une fois, ce n’est pas elle qui fait un mauvais procès aux auteurs, ou aux prescripteurs qui présentent l’altersexualité aux enfants sous un jour favorable. Elle s’était fait connaître pour ses propos virulents à propos de l’album Jean a deux mamans, d’Ophélie Texier. Le Collectif HomoEdu avait publié un communiqué dénonçant le mélange des genres de cette responsable de l’UMP chroniqueuse sur les ondes publiques et y déversant sa morale partisane sur l’éducation des enfants. Edwige Antier est également lauréate 2004 de la « Noix d’or de l’homophobie » décernée par SOS Homophobie.
Quant au débat actuel sur le durcissement de la justice pour la petite délinquance, on savoure mieux à l’aune de ce procès les contorsions de la ministre de la justice : « La ministre doit convaincre les parlementaires de l’UMP que son texte sera vraiment « dissuasif » pour les délinquants. Depuis 2003, une partie des députés de la majorité pousse à la surenchère sur ce sujet, réclamant de véritables peines automatiques qui ont été promises par Nicolas Sarkozy. Cette volonté a déjà abouti, en décembre 2005, au vote d’une loi limitant les peines de sursis et les sorties anticipées de prison. Mais pour que le projet reçoive l’assentiment du Conseil constitutionnel et des milieux judiciaires, Mme Dati ne cesse d’insister sur le fait que les peines minimales instaurées par le projet de loi ne seront pas automatiques afin de préserver le principe de l’individualisation des peines : par une motivation spéciale, sur la base de « garanties exceptionnelles d’insertion » fournies par le récidiviste, le juge pourra toujours descendre sous la peine minimale. » (Nathalie Guibert, Le Monde, 4/07/07).
On savoure cette autre info dans l’article de Franck Johannès : « Elle a été rétrogradée de France-Inter à France-Info ». Ne s’agirait-il pas là d’une « garantie exceptionnelle d’insertion » ? Sur son Site, on apprend que la pédopsychiatre a commencé ses études de médecine en 1959. Un rapide calcul pourrait suggérer aux responsables d’une radio de service public, que l’âge de la retraite pourrait avoir sonné pour cette « Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur et Officier dans l’Ordre national du Mérite », comme on l’apprend également sur le site à la rubrique « parcours ». Je vous laisse déguster les propos d’Edwige Antier sur la meilleure façon de lutter contre la délinquance dès la prime enfance :
« Ne vaudrait-il pas mieux avoir prévenu très tôt cette délinquance ? Le débat autour du dépistage des « troubles des conduites » a provoqué un recul par rapport aux vraies questions : oui, en tant que pédiatre depuis plus de 30 ans, je peux dire que certains jeunes enfants sont « en danger de délinquance ». Ils agressent et transgressent plus que la moyenne. Ces comportements ne sont pas génétiques mais provoqués très tôt par des maladresses éducatives et une fragilité de leur environnement. »
L’environnement de notre pédopsychiatre préférée, le VIIIe arrondissement et l’UMP, serait-il cause de ses petits arrangements avec l’honneur ? Il est peu glorieux de tirer sur une ambulance, je sais, mais celle-ci, cela fait si longtemps qu’on subit ses leçons de morale, que ça défoule…
– Comparez l’article du Monde à celui du Figaro, dans lequel ne figurent ni le mot « UMP », ni « France-Inter », et qui est très flou sur les responsabilités politiques de la prévenue, résumées par l’expression : « suppléante du député Pierre Lellouche ».
– Le verdict a été rendu le 10 juillet 2007. Voir l’article du Figaro. Mme Antier déclare qu’elle divorce, et fait appel de la décision. À suivre.
– En novembre 2009, les journaleux de France Inter n’ont pas honte d’inviter cette vieille femme, toujours députée UMP, qui, malgré les casseroles qu’elle traîne, vient toujours nous donner des leçons de morale et nous culpabiliser. Le nouveau combat de cette [censuré] ? Faire une loi contre la fessée. Voir ici. Comme par hasard en même temps, on apprend que cette sale [censuré] aurait trouvé une nouvelle façon de se remplir les poches de pognon. Voir ici. Qu’une truande soit députée UMP, on finit par s’y habituer dans notre république bananière. Mais que les journaleux de France Inter lui tendent complaisamment un micro, il y a de quoi gerber, vraiment.
Voir en ligne : L’article du Monde
Messages
1. Le procès d’Edwige Antier : une fragilité de son environnement ?, 6 juillet 2007, 10:04, par Jean-Yves
J’avais lu l’article du Monde avant ta brève. Le rapprochement entre cette escroquerie et ses positions sur l’homoparentalité me paraît maladroit. Il utilise la morale comme elle le fait pour parler de l’éducation des enfants. Est-ce la meilleure position ?
Peut-on défendre une cause en s’appuyant sur une faille - sans rapport - de son adversaire ?
1. Le procès d’Edwige Antier : une fragilité de son environnement ?, 6 juillet 2007, 19:08, par Lionel Labosse
Tu as raison Jean-Yves, et j’avoue que la colère me fait parfois sortir de la stricte rigueur ataraxique, et que j’ai honte de m’attaquer à une personne faible et sans défense. Mais souvenons-nous de l’affaire Garfieldd : ce proviseur révoqué du jour au lendemain sans la moindre décision de justice, parce qu’il avait révélé son homosexualité sur son blog. N’y a-t-il pas de quoi être en colère ?
2. Le procès d’Edwige Antier : une fragilité de son environnement ?, 6 juillet 2007, 19:48, par Jean-Yves
La colère, Lionel, est compréhensible et même parfois justifiée, je te l’accorde. Et pourtant, je persiste à penser, « pas sous cette forme » : il me paraît important, dans un argumentaire, de rester aux niveaux des idées.
La défense de l’homoparentalité n’a rien à gagner en utilisant l’affaire actuelle « Edwige Antier » comme une aubaine.
Malgré la scandaleuse révocation de Garfieldd, il me semble important de ne jamais utiliser les armes de ses adversaires, surtout quand celles-ci sont contraires à un vrai débat citoyen, basé sur l’argumentation et non pas sur la « moralité » des personnes.
Je suis utopique. Sans doute.
2. Le procès d’Edwige Antier : une fragilité de son environnement ?, 15 juillet 2007, 22:44, par Gérard
un peu d’humour ne peut pas nuire ...
Edwige Antier cumule , sur le fond , les postures les plus réacs que puisse tenir un médecin , de surcroit médiatique :
– hyper maternaliste
– anti parentalité homo
– anti résidence alternée ( qualifiée par elle de "bombe à retardement" )
– repression au plus précoce dans l’enfance
voir l’article de l’association [ les papas = les mamans ] }cliquer ICI
à ce stade de désinformation médicale , peut on encore parler de possibilité de débat ?
Michel Foucault avait bien évoqué le role des médecins dans les repressions de genre ( et parentale par jeux croisés ) ...
on va probablement voir émerger d’autre figures en remplacement ...
en tout cas , son "pilori" médiatique ne peut etre qu’une bonne nouvelle ...
son role de censeur s’effondre avec ce fait divers
adieu les "leçons" de Madame Antier