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Un récit familial optimiste, pour les 5e / 4e

Macaron Citron, de Claire Mazard

Syros jeunesse, Les uns et les autres, 2001, 89 p., 7,5 €.

samedi 28 avril 2007

Le versant féminin et plus optimiste du Cahier rouge de la même auteure. Une chronique familiale au ton juste et parfois émouvant, même s’il n’est pas forcément recommandable de tout dire à ses parents de ses histoires d’amour, surtout avant de les vivre !

Résumé

Colline va avoir 17 ans. Elle s’apprête à annoncer à son entourage qu’elle est amoureuse de Sara, qu’elle a vu faire un exposé sur la mer d’Aral. Sa meilleure copine, Elsa, ne se rend compte de rien. Elle veut la pousser dans les bras de son vieil ami Ludovic, amoureux transi. Colline suit les conseils d’Anne Vaisman, elle écrit à son père (p. 13 à 15), mais avant même qu’il se soit passé quoi que ce soit avec Sara ! Par contre, elle n’arrive pas à écrire à sa copine Sarah (p. 41). Elle en parle à sa mère, qui réagit idéalement (p. 45). La charrue repasse derrière les bœufs à la page 61, puisque, enfin, Colline commence à parler de son « amour » à la première intéressée, Sara. Son père lui répond une belle lettre au ton mesuré, où il demande du temps pour accepter. Ludovic ne supporte pas qu’elle lui annonce qu’elle n’a « jamais été attirée par les garçons » (p. 75). Son verre se brise, « une amitié en éclats ».

Mon avis

Beaucoup de détails hérissent le lecteur tatillon que je suis dans ce livre. J’y trouve la caricature d’un défaut récurrent en littérature jeunesse, une sorte de propagande consumériste, doublée d’une certaine inconscience sociale. Sara est déclarée par l’auteur de « famille modeste » (p. 61), mais tous leurs rendez-vous auront lieu au café, à coups de chocolats chauds ou de sodas, dont on oublie rarement de citer la marque commerciale. Au prix des consommations dans les cafés parisiens, on se demande quelle conception se fait l’auteur d’une « famille modeste ». Que fait le malheureux Ludo pour dire à Colline qu’il l’aime ? Il lui laisse une quinzaine de messages sur le répondeur de son portable. Un seul, ça aurait fait radin. Que reçoit-elle pour son anniversaire ? Un livre de poche ? Non : une chaîne hi-fi. Quelle est la première remarque de la gentille maman quand Colline lui annonce que son amoureuse s’appelle Sara ? « Elle n’a pas de portable, cette Sara ? » (p. 46). Tout est dit. Abstraction faite de ces détails, il y a quand même des passages émouvants, et la chronique familiale est sans doute juste, même si l’on peut s’étonner de cette manie de certains ados de raconter des histoires d’amour à leurs parents avant de les avoir vécues. On aura donc intérêt à conseiller la lecture en parallèle du documentaire d’Anne Vaisman, qui déconseille un « coming out » prématuré. La lecture des deux textes autobiographiques de Claire Mazard montre que cette complicité entre parents et enfants est sans doute une revanche littéraire prise sur sa propre adolescence.

 Cet ouvrage bénéficie du label « Isidor ».

Label Isidor HomoEdu

 De la même auteure, retrouvez le thème de la difficulté de s’exprimer dans la fiction Le Cahier rouge, et deux récits autobiographiques : Avec toi, Claire, j’aurais aimé la vie, et On s’était dit : pour la vie. Voir l’avis d’Isabelle B. Price sur Univers-L.com.

Lionel Labosse


Voir en ligne : Site de Claire Mazard


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