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Itinéraire de Découverte 4e / diversité sexuelle

Journal de bord d’une action pédagogique en collège contre l’homophobie (10)

Développement durable ; genre et discriminations sexuelles

mardi 7 novembre 2006

Du jeudi 26 mai au vendredi 3 juin 2005
Retour à la séance précédente.

Jeudi 26 mai 2005

Bel enterrement dans ce petit village de Haute-Saône d’où vient la moitié de ma famille. Le curé se la joue un peu moderne, tutoie d’emblée, flatte les jolies femmes, trouve — vous m’excusez, hein — celles-ci plus belles que leurs frères ou maris. Après m’avoir attribué par erreur une liaison pour une jolie femme qui est en fait la nouvelle épouse de mon cousin — quel beau choix ! — il veut rattraper sa bévue en se tournant vers moi : « Et toi aussi, tu as bien choisi, tu as une jolie femme ? » Comme il me gonfle, je lâche du tac-au-tac : « Moi, je suis homosexuel, et je crois avoir bien choisi. » Comme il reste sans voix, j’ajoute : « Quand on pose des questions, il arrive qu’on obtienne des réponses. » « Ça fait réfléchir. » conclut-il. Au moment où j’écris ces lignes, le rapprochement se fait de lui-même avec la victoire du NON au référendum sur le traité constitutionnel européen. Une réponse a été donnée à une question. La seule différence, c’est que ça n’a pas vraiment fait réfléchir dans les sphères des moules accrochées aux bouchots du pouvoir.

De retour à la maison à minuit et demie, j’apprends par un message que la journaliste de France 5 est venue assister à la restitution du projet à Bobigny, qu’elle a apprécié le travail de mes élèves. Celles-ci ont paraît-il très bien expliqué certains concepts sur l’homophobie par exemple, ce qui témoigne selon elle d’un travail en profondeur. J’en suis d’autant plus flatté que cette restitution a été totalement improvisée par mes élèves, avec l’appui de Colette Broutin. Elle veut filmer un débat avec mes élèves, au collège. Dans l’urgence j’imprime l’autorisation parentale qu’elle m’a envoyée, prépare un document pour les parents, et m’endors avec difficulté pour une nuit fort courte.

Ce matin à 8h, c’est parti pour une journée marathon. Un dernier contrôle en première heure. En deuxième heure, arrivée des militants de SOS homophobie pour cette classe de 3e. Un élève me dit qu’il est convoqué par le principal. J’apprendrai par la suite qu’en fait ses parents ont demandé qu’il n’assiste pas à la séance. Je ne peux pas développer ce point par respect du secret professionnel. La première heure de la séance se passe bien, c’est devenu une routine. Je note juste un débat intéressant autour d’un élève, à propos de sa réaction possible si un camarade de sexe masculin lui faisait une déclaration. Réagirait-il de la même manière si c’était une fille, étant entendu que dans les deux cas il rejetterait la déclaration ? L’élève aurait tendance à mettre fin à l’amitié dans un cas, pas dans l’autre. Un autre élève, maghrébin, alors que nous parlons des insultes, dit qu’en ce qui le concerne il ne se sent pas blessé d’entendre le mot « bougnoul » ! On sent qu’il y a un vrai débat. Une élève lance : « Il faut dire les choses comme elles sont ». Bref. Je passe le relais à mon collègue prof d’histoire et éducation civique. (Il était important symboliquement que cette intervention soit partagée entre deux matières).

Je file auprès du Principal, pour lui expliquer le souhait de la journaliste. Sans aucun problème, il donne son accord, et fera tout pour faciliter les choses. (Par contre j’aurai à me heurter à quelques remarques aigres de la part d’autres personnes.) Nous appelons la journaliste, qui de son côté sollicite l’autorisation, indispensable, de l’Inspection académique. Malgré les efforts considérables de Colette Broutin, l’accord sera finalement refusé. Dommage pour les élèves, mais la journaliste, Lætitia Allemand, décide de m’interviewer seul.

Je propose une rédaction aux sixièmes, en piochant dans leur manuel un sujet sur un conte parodique. Le résultat est médiocre. Suite au cours sur l’homophobie de la semaine dernière, sans doute, une élève a fait allusion à l’homosexualité dans une parodie de Cendrillon. Un roi organise une fête pour marier son fils. Extraits : « Pierrette et ses fils étaient très contents (Pierre et Claude sont homosexuels). Pierre et Claude crièrent : « Oh mon Dieu ! Il faut qu’on se fasse beaux pour le roi ! Je me demande s’il est comme nous. » [Ils exigent que leur sœur les aide à s’habiller.] Pierre et Claude coururent vers le Prince. Mais le prince s’en foutait et leur dit : « Dégagez de là ! Je ne suis pas homosexuel. Il courut vers Claudette et la demanda en mariage. »

Le reste de la journée se passe en courant pour distribuer sous réserve les autorisations qui finalement s’avèreront inutiles, s’informer si l’autorisation est donnée, faire les moyennes d’une classe et les entrer sur la base de données. En fin de journée, plusieurs élèves de mon autre classe de 3e viennent en délégation me demander si eux aussi pourraient bénéficier d’une intervention de SOS-Homophobie. Quel triomphe ! Je leur explique que ce n’est plus possible, mais que nous pourrons organiser un court débat à l’occasion de la lecture de l’extrait des Confessions dont j’ai parlé plus haut…

J’ai organisé ce débat une semaine plus tard. Pas très intéressant, il faut dire que je me sentais mal à l’aise pour faire un exposé, or j’ai vite compris que ces élèves avaient besoin d’informations sur le monde actuel plus que d’un débat sur un texte. J’ai lu le texte de Rousseau, en demandant en quoi il pouvait être considéré comme empreint d’homophobie. Il a fallu établir un parallèle, et demander s’il serait logique qu’une fille victime d’une sorte d’abus sexuel en vienne à détester les hommes hétérosexuels, ou à devenir forcément lesbienne. Il n’est pas courant sans doute, qu’un auteur étudié soit mis en cause. Les élèves ont posé des questions sur le mariage entre personnes de même sexe. Je me suis efforcé de répondre aux questions posées, mais comme j’avais l’impression de sortir de mon rôle, j’ai fait en sorte d’écourter la séance. Non que je n’aie été capable de fournir les informations demandées, ni que j’aie eu peur d’une question indiscrète (au point où j’en suis !), mais je tiens à rester enseignant face à mes élèves. Même si je ne suis pas toujours à 100 % d’accord avec la vision de l’homosexualité donnée par les intervenants extérieurs, justement par respect de l’altérité, je refuse de faire primer mon discours, qui n’est sûrement pas plus légitime que le leur. (Sauf à intervenir dans une classe en tant qu’auteur de L’année de l’orientation). Par exemple je n’ai pas voulu développer la question sur le mariage, car j’ai pris position publiquement contre. Cela m’aurait entraîné dans des développements difficiles à maîtriser avec des élèves de troisième.

Un petit moment chaud

Après les cours, je reçois un couple de parents d’élèves qui avaient pris rendez-vous. Après avoir contesté la notation d’un devoir daté du mois de décembre, ils me reprochent d’avoir organisé la venue de SOS-Homophobie, et de « parler trop d’homosexualité ». Le monsieur déclare : « Moi j’aime pas les pédés. » Vu la tournure que prenait l’entretien, j’ai signifié à ces deux personnes que j’y mettais fin immédiatement. Ils ont protesté, je les ai adressés au Principal. Ils ont tenté de me bloquer le passage. L’homme me menace de « porter plainte » contre moi, sans préciser de motif. Je réussis à aller jusqu’au bureau du Principal, la femme bloquant la porte du secrétariat avec son pied. L’homme en vient aux menaces physiques. Il projette de me casser la gueule. J’arrive enfin à me dégager avec l’aide du Principal, qui les reçoit dans son bureau.

Le lendemain, après avoir consulté SOS-Homophobie et l’Autonome des enseignants, je dépose une main courante au commissariat. En effet, comme je fais chaque jour à pied un long trajet entre la gare et le collège, je ne souhaite pas tomber sur ce monsieur. Je demande qu’il soit convoqué et qu’on lui explique ce qu’il lui en coûterait de s’attaquer à un enseignant ! Cette altercation peut paraître banale, surtout en Seine-Saint-Denis où ces faits sont fréquents, mais imagine-t-on qu’un parent déclare « J’aime pas les juifs », puis menace de s’en prendre physiquement à un enseignant qui aurait consacré « trop » de temps de cours à l’antisémitisme ? Dans cette relation, j’ai bien sûr supprimé certains détails relatifs à l’élève, pour respecter le secret professionnel.

Cet incident a le mérite de clarifier la « Tempête dans un encrier » du mois de janvier. On ne tourne plus autour du pot pour critiquer mon action, on ne prétend plus qu’elle troublerait des élèves. On joue au paradoxe du sorite : il y a un tas de blé, et on a beau enlever un grain après l’autre, le tas demeure un tas. À quoi bon tenter de démontrer que le tas de « trop d’homosexualité » est en réalité constitué de quelques grains jetés ici ou là ? Il y a donc des gens qui « n’aiment pas les pédés », pour lesquels un grain constitue déjà un tas, et des profs qui agissent contre l’homophobie. Gageons que pour certains, ce type de réactions pousserait à la politique de l’escargot : rentrons dans notre coquille et attendons quelques années qu’il n’y ait plus d’homophobie avant de traiter la question… En ce qui me concerne, je sais pourquoi j’agis. Je ne trouve pas sain pour des adolescents de grandir dans un milieu familial où règnent ce genre de propos d’une part, d’autre part cette violence. [1]

Le même vendredi, je tourne dans une brasserie l’interview pour France 5. Ce sera en principe un reportage de 2 minutes, ce qui laisse quand même le temps de dire des choses. Cette fois, je suis considéré comme enseignant, et comme écrivain. Un travail sérieux a été fait en amont, la journaliste est non seulement allée à Bobigny pour rencontrer mes élèves, mais elle a lu les documents que je lui ai transmis. Mes livres sont montrés et cités. Lætitia Allemand me permet de développer mes idées avec des questions ouvertes. Évidemment, rétrospectivement, je trouve certains de mes propos maladroits. C’est terrifiant, vu de ce côté de la caméra, la responsabilité qu’on a quand on vous donne la parole pour si peu de temps, avec tout ce stress qui vous empêche de vous concentrer, vous fait prendre un mot pour un autre, etc. On me demande même de tourner une scène où je rentre dans la brasserie, mon livre en main, et m’assois à la table. La première prise est la bonne ! Il s’agit d’une émission de 52 minutes traitant l’ensemble des questions LGBT. Et France 5 est un gage de sérieux… À voir le 19 juin…

Lundi 30 mai 2005

Je ramasse quelques compte-rendus de la séance avec SOS-Homophobie. Ce travail était facultatif vu que j’avais presque bouclé les moyennes. Quelques points de bonus seront attribués à ceux qui ont produit un travail sérieux. Voici quelques phrases piochées dans les 12 copies rendues (sur 23 présents), très différentes. Le canevas proposé était en trois parties : relation de la séance, ce que vous avez appris, est-ce que ça a changé votre perception des choses, notamment par rapport aux insultes. C’est un type de travail auquel les élèves sont habitués en cours d’éducation civique.

 « Non, ça ne me permet pas de modifier ces choses. Et à propos de ces insultes j’y peux rien, je n’ai jamais insulté quelqu’un de pd en le pensant, et si j’entends un de mes potes insulter un pd je serais capable de le frapper parce que je trouve que ça se fait pas. Chacun a ses goûts. Le mariage des homos me dérange quand même. Et puis les homos sont hyper bien, je l’ai découvert y a deux ans grâce à mon pote, et alors ils sont efféminés c’est pas pour ça qu’on va les mettre hors de la société.
 Personnellement ça n’a pas changé mon point de vue. Pour moi, nous sommes tous différents. Ce n’est pas la peine d’en parler autant.
 L’association SOS homophobie regroupe des volontaires qui ont décidé de témoigner de ce qu’ils ont subi. Tout d’abord, un acte homophobe peut se manifester de façon physique : les personnes frappent l’homosexuel, le font souffrir… ensuite, il y a la façon morale qui se manifeste par des insultes verbales, des remarques visant à rabaisser la personne, à la blesser. Les témoins nous expliquent qu’il y a aussi le regard des gens souvent méprisant lorsqu’ils voient des homosexuels se balader dans la rue. Ensuite, pour un homosexuel, le plus dur c’est de le dire à son entourage et surtout à ses parents. D’après eux il faut préparer le terrain avant de le dire et ne pas y aller en un seul coup.
 Les lesbiennes et les gays ont la possibilité d’accéder au pax (sic) mais pas au mariage. Lorsque a été abordé le sujet d’adoption par les homosexuels, il y a eu beaucoup de réponses négatives, donc qui s’opposaient à ce genre d’adoption. En effet, les arguments sont les suivants :
— Ce n’est pas équilibré pour l’enfant.
— Il faut qu’un enfant soit éduqué et élevé par un couple de sexes différents et non pas par deux hommes ou deux femmes.
— Ce n’est pas « humain »…
— L’enfant peut se sentir différent des autres enfants car il aurait deux papas ou deux mamans alors que ses camarades avaient un père et une mère.
— L’enfant peut se sentir gêné vis-à-vis de ses parents.
Pendant ce débat il n’y a eu qu’une personne qui s’est opposée à ses camarades en disant que si l’enfant était placé dans un foyer homosexuel et qu’il y avait beaucoup d’amour et de tendresse ça ne changeait rien, c’était pareil que dans un couple de sexes différents.
[…] Personnellement, les homosexuels ne m’ont jamais dérangé et je ne les rejette pas, ils font partie de notre société.
 J’étais assez pressé de pouvoir rencontrer l’association. J’avais beaucoup de questions à leur poser, et ils ont su répondre à toutes mes questions. […] Ils assument leur homosexualité et j’apprécie. La question qui me rongeait le plus est celle du pacs. […] Je trouve que leur association est bien car elle a pour but d’aider les gens. C’est d’ailleurs une association comme n’importe quelle association, mais tout le monde ne le comprend pas.
 Cette intervention m’a été très utile. J’ai appris que l’on ne choisissait pas sa sexualité, que cela venait naturellement. Nous avons fait un petit débat sur le sujet : si ton meilleur ami t’avoue son homosexualité, restes-tu comme avant son meilleur ami ou le fuis-tu ? Pour moi, je reste son meilleur ami, qu’il soit homosexuel ou hétérosexuel cela ne change rien, c’est un ami avant tout.
Je trouve que le droit d’adoption est très délicat, chaque individu a son caractère, son émotivité propre, cela peut poser des problèmes pour certains enfants, pour d’autres non.
Il y a aussi le débat sur le mariage gay. L’importance pour les homosexuels est qu’on les laisse tranquille, vivre ensemble, sans insulte, sans critique. Que leur famille, et leurs proches les acceptent comme ils sont. Quand on aime quelqu’un on veut son bonheur.
 Ils nous ont donné la parole et ça m’a plu ; on a donc pu donner notre avis et s’exprimer, poser nos questions et répondre aux leurs. Ils nous ont expliqué que les insultes lancées aux homosexuels leur font beaucoup de mal et que même si ils ne le montrent pas ça les touche beaucoup.
Nous avons aussi discuté du mariage et de l’adoption. J’ai dit que je n’étais pas contre le mariage, mais contre l’adoption.
Je ne suis pas déçue de cette intervention, ça a apporté des informations sur nos connaissances et a permis à certains de changer leur perception des choses.
 J’ai appris que l’homosexualité ce n’est pas que deux personnes de même sexe. C’est des sentiments et de l’amour comme deux personnes hétérosexuelles. […] Je pense qu’il est temps que les homos fassent un « coming out » pour pouvoir s’afficher sans aucune honte et peur.
Cette intervention a plutôt renforcé ma perception des choses. Je pense que tout le monde peut faire ce qu’il veut à partir du moment où il assume son choix.
 Je n’ai pas trouvé normal et décent que Sylvie entre dans la classe pour se présenter en disant « Bonjour, je m’appelle Sylvie, lesbienne… » car les hétérosexuels ne se présentent pas ainsi, ainsi que les autres homosexuels. […] Je n’ai jamais eu quelque chose contre les gens n’ayant pas les mêmes sentiments que moi (homosexuels ou bisexuels), mais je suis d’accord que ce n’est pas normal qu’ils subissent des insultes, des dégradations et menaces allant jusqu’au suicide ou même jusqu’au meurtre.
 Cette intervention m’a permis de modifier ma perception sur les insultes homophobes, de percevoir les homosexuels comme des personnes ayant des droits. Ces interventions dans le cadre de la scolarité permettent aux élèves de découvrir toutes sortes de discriminations notamment l’homophobie.

Commentaire
Il est intéressant de rapprocher des remarques diamétralement opposées, par exemple le fait de trouver indécent qu’une militante dise qu’elle est lesbienne, avec le souhait que les homos fassent leur coming out. J’ai l’intention de lire ces extraits anonymes aux élèves, pour mettre en évidence leurs différences de perception, et les encourager à débattre et argumenter sur des sujets de société, ce qui sera moins abstrait que sur des sujets scolaires. En tout cas certaines phrases sont sacrément encourageantes, et donnent l’impression que les élèves ont appris quelque chose.
Je n’ai assisté qu’à la première moitié de l’intervention, mais les compte rendus — à supposer qu’ils soient fidèles — me suggèrent une seule critique. Il me semble réducteur et contre-productif de faire porter un débat sur la revendication du droit à l’adoption. Je préférerais qu’on explique la notion d’« homoparentalité », plus large que l’adoption, qui place l’enfant au centre de la réflexion et favorise l’identification du public. Tout en précisant que ce qu’on entend par « homoparentalité », ce n’est pas forcément deux parents homos, mais un éventail de situations particulières, qui bousculent les notions de norme et de tolérance [2]. Assortir les témoignages vidéos de gais et lesbiennes de celui d’enfants issus de l’« homoparentalité », faisant état de leur perception de l’homophobie ambiante en milieu scolaire. Et puis au lieu de spéculer sur la réaction du jeune si son meilleur ami lui annonce son homosexualité, lui demander par exemple, s’il ou elle rejetterait sa mère devenue lesbienne…

Pour compléter, voici, brut de décoffrage (sans correction orthographique)), quelques commentaires des élèves de 4e qui ont bénéficié de l’intervention du 19 mai (à laquelle je n’ai pas assisté). À les relire, la réitération de l’expression « j’ai appris » a quand même quelque chose d’exaltant pour un enseignant, non ? (Elle figurait dans la question posée, certes, mais les élèves ne reprennent pas forcément les termes des questions.)

 Nous avons poser des questions au de « gay » et il nous ont répondues. En bref si il le pouvait il préférerait être hétérosexuel mais sa leur est tombé dessus. Il ont beaucoup de mal à s’axepter même eux même et on du mal à dire cela à des proches. Les lois en France n’autorise pas trop les PD à être comme les hétéro alors que dans les autres pays on les accepte plus. Mais les enfants de couple PD souffre d’insulte mais ils ont plus d’affection que les autres enfants en général. [J’ai respecté pour une fois l’orthographe originale. Ce témoignage, comme d’autres, rappelle la distorsion qu’il peut y avoir, pour une intervention comme pour tous les cours, entre le discours savant et sa réception, d’où l’utilité des compte rendus écrits différés.]
 Nous avons aussi vu des témoignages de personnes homosexuelles qui étaient opprimées par les autres, et parlé de ce qu’il pouvait y avoir comme oppression. Il y a : les insultes (nous avons donné une liste que je ne donne pas), la violence et dans certains cas le vol d’objets personnels. Après nous avons posé des questions anonymes qu’on écrivait sur de petits papiers. Il y a eu plein de questions intéressantes, je vais vous en citer quelques-unes évidemment. Comment les homosexuels se rencontrent-ils ? réponse : il y a des quartiers exprès où il y a des boîtes de nuit pour ça. Dans un couple homosexuel comment s’organisent les tâches ménagères ? Dans un couple homosexuel les deux partenaires se partagent les tâches (en général). Comment réagissez-vous au regard des autres ? Réponse personnelle de l’homme qui faisait l’intervention : je réagis plutôt bien au regard des autres, bon c’est vrai que si quelqu’un nous regarde en nous montrant du doigt c’est vrai que c’est gênant, mai sinon ça ne me dérange pas.
J’ai bien aimé cette intervention car j’ai appris plein de choses, par exemple à quel point des hommes peuvent être méchants avec d’autres hommes juste pour une simple différence de point de vue sexuel. Je pense qu’il faudrait faire d’autres interventions de ce genre au collège car ça nous apprend beaucoup de choses.
 J’ai aimé cette intervention qui m’a fait comprendre mieux ce que c’était les homosexuels. Avant je croyais que tous les homosexuels étaient des hommes qui haïssaient les femmes et enfants. Maintenant j’ai appris que ce n’était pas comme ça et que les homosexuels n’étaient pas des « méchants » mais des gens qui aiment les gens du même sexe.
Pour les hommes tous les noms sont féminins et pour les femmes c’est plutôt masculin pour les rabaisser.
 Les homophobes sont des personnes qui aiment les personnes de même sexe (sic).
 L’homophobie c’est deux personnes de même sexe qui s’aiment (sic). Toute insulte contre les homophobes est sanctionnée de six mois de prison et d’une amende. Le mariage homophobe est interdit en France. Il y a différentes insultes contre eux exemple : « tapette, pédale… » La plupart des gays se font taper. Moi je trouve que ces gens sont normaux, mais je suis contre le mariage homophobe. [à noter qu’il s’agit de l’élève que j’avais repris lors du séjour en Allemagne, pour ses propos homophobes.]
 Je trouve qu’une intervention comme celle-là est très intéressante, que ça change de celles sur la drogue. J’ai pu apprendre beaucoup de choses à propos des homosexuels, mais aussi vis-à-vis de l’homophobie. C’est ainsi qu’à présent je réfléchirai avant de dire une insulte qui pourrait offenser, blesser quelqu’un d’une quelconque façon ou de dire un seul propos négatif à propos de l’homosexualité.
 On a parlé du problème d’être normal car les gens disent que les homosexuels ne sont pas normaux. Alors que ce sont des gens tout à fait normaux et que de toute façon personne n’est normal. Puis on a fait des questions sur des feuilles, auxquelles ils ont répondu. Comme l’homoparentalité (deux parents homos), insémination artificielle, adoption. […] Moi personnellement je trouve qu’il est très intéressant que ces personnes viennent car elles nous ont montré que pour les homosexuels il était dur de se faire accepter. Je pense aussi que les homosexuels sont des personnes normales et que si mon enfant devrait être homosexuel et bien que ça ne me dérangerait pas et au contraire je le soutiendrais et l’aimerais toujours autant.

Voici quelques résultats chiffrés qui m’ont été transmis par SOS homophobie. Sur l’ensemble des trois interventions réalisées au collège, elles ont été jugées inutiles par 5 % des élèves, peu utiles par 15 %, profitables par 45 % et très profitables par 35 %. Ce serait bien sûr à comparer avec d’autres types d’interventions, mais il est rare d’avoir en retour ce genre de statistiques. Par contre, notamment dans cette classe de 3e, il y a quelques commentaires négatifs que j’indique ici, parce qu’ils ne sont pas exprimés parmi les élèves qui ont rendu ce travail facultatif :
Regrets : « La vision que j’en ai a empiré. Nous sommes au courant, même informés à l’excès, nous n’avons que 14 ans ! Chacun fait ses choix et arrête le phénomène qu’est l’homophobie. » « À vous entendre, les homosexuels sont toujours persécutés, malheureux… Mais ce n’est pas tout le temps la vérité. » « Je n’ai pas eu de réponse à mes questions. » « C’est de la pure incitation. » « Que l’on nous pousse à être d’accord avec l’adoption. »
Commentaire sur « pure incitation » : ce mot ne figure pas dans le vocabulaire de ces élèves, il me semble émaner directement des parents. Il m’est d’autre part arrivé lors d’une intervention de la brigade des mineurs sur « les drogues », de trouver que cela pouvait inciter à consommer du cannabis. Ces interventions ne font jamais l’objet d’évaluations. Cependant le cannabis est encore interdit, ce qui n’est pas le cas de l’altersexualité !

Vendredi 3 juin 2005

Quelques réflexions sur l’actualité. Dans Le Monde du 29 mai 2005, on apprend que le parquet de Nanterre « s’oppose à l’union des transsexuelles de Rueil », parce que cette union serait une « forme de provocation, un mariage militant », caractérisé par une « absence de projet matrimonial ». En fait ces deux personnes sont d’apparence féminine, mais au regard de l’état civil, de sexe différent. L’acte du parquet semble donc frappé au coin du bon sens. Pourtant, un appel a été dûment signé par cent personnes, dont les habituels promoteurs de ce type de combat : Éric Fassin, Didier Éribon, Noël Mamère, Clémentine Autain… Et les inévitables Alain Piriou et Émmanuel Pierrat s’apprêtent à entrer dans l’arène, contre cette « décision choquante et discriminatoire ». Je refuse de participer à ce jeu convenu d’indignation automatisée. Aucune voix, bien sûr, ne s’élève pour prévenir ces pauvres filles qu’en se laissant entraîner à une instrumentalisation de leur liaison, elles risquent de tomber d’autant plus haut le jour où, comme la plupart des couples mariés, elles s’empêtreraient dans les rets du divorce. Ce jour-là, les conseilleurs seront-ils les payeurs ? Arrêtons là cette diatribe : j’ai suffisamment argumenté mon opposition au mariage dans Altersexualité, Éducation & Censure.

Vous mariez pas, les filles ! Au pire, pacsez-vous ! Si au moins ces militants reconnaissaient franchement que leur stratégie est de ridiculiser le mariage pour promouvoir le pacs, je serais d’accord, mais quelle triste responsabilité ils prennent vis-à-vis de l’histoire, en entraînant le côté bête à cornes du mouvement gai dans cet abattoir sans avenir ! Les altersexuels sont résolument contre le mariage, car le mariage n’est jamais gai. La réflexion sur le mariage entre personnes de même sexe suit la même logique que celle sur le traité constitutionnel : tant que le débat n’est pas lancé, la majorité est pour, d’autant plus que les promoteurs auto-proclamés de ce faux-débat pratiquent le terrorisme intellectuel, et traitent d’homophobes ceux qui, même parmi les altersexuels, considèrent la société sous une autre perspective. Ils ont le champ libre, car la majorité des citoyens se contrefout du mariage et n’a pas envie de se mêler de ce genre de mascarade ; mais quand on discute vraiment et qu’on échange des arguments plus solides que les intérêts financiers ou l’arrivisme des uns, il arrive que la tendance se retourne, sous le soc du bon sens des autres. À quand un vrai débat ? Le même numéro du Monde, nous apprend qu’à la question « L’homosexualité est-elle une manière acceptable de vivre sa sexualité ? », 30 % des Français, comme 30 % des Européens répondent « non ». Ils sont respectivement 68 et 64 % à répondre « oui ». Tant que cela ne sera pas affirmé explicitement et sans ambiguïté par l’Éducation nationale ; tant qu’on continuera à se reposer sur les médias de cette tâche, en laissant notre silence honteux faire la risette à tous les intégrismes religieux, il sera difficile de descendre sous cette barre. Alors, vivons-nous sous le régime de la laïcité, oui ou merde ?

Dans Libération du 31 mai, Belle photo de la Fierté Gaie à São Paulo, qui « a rassemblé plus de deux millions de personnes ». Il faudrait la montrer à l’élève qui trouve que « Ce n’est pas la peine d’en parler autant. ». J’ignore d’ailleurs ce qu’il est advenu de la résolution brésilienne à l’O.N.U. On pourrait par contre s’interroger sur le vocabulaire à géométrie variable : tantôt « gai » s’oppose à « lesbienne », tantôt il l’inclut, avec les deux autres catégories LGBT. Décidément, le mot « altersexuel » serait bien pratique… C’est un mot qui semble s’imposer au Canada, mais jusqu’à quand serai-je le seul à l’utiliser en France ?

Dans le même numéro, un dossier sur les brimades et rituels virils, le harcèlement moral dans les milieux professionnels masculins. Une interview d’un psychiatre, Christophe Dejours, nous apprend : « Ces conduites sont toujours rattachées à la virilité et au courage. Est un homme véritablement viril celui qui est insensible à la souffrance, ne refuse jamais une tâche par peur, et inflige lui-même la souffrance ou la douleur à autrui. Celui qui déroge à cette loi est un gars qui n’en a pas, un « pédé » : l’insulte est toujours sexualisée. » Article à archiver pour de futurs travaux.

Dans Libération du 3 juin, bel article illustré de deux pages sur la campagne d’associations gaies européennes contre l’homophobie qui imprègne certains textes de musique populaire jamaïcaine (dancehall : cf. ragga). Amnesty International n’est pas citée dans l’article, mais voici des propos intéressants attribués à Peter Tatchell, célèbre activiste anglais : « Le seul moyen de mettre sous pression les labels comme les artistes a été de les toucher là où ça leur fait le plus mal : au portefeuille. Pendant des années, on a tenté de faire appel à leur conscience, à leur éthique, mais ils nous ont ignorés. De plus, nous avons atteint notre but premier, sensibiliser le gouvernement jamaïcain. » Un autre militant déclare : « J’ai reçu un mail d’un Jamaïcain de 20 ans qui a avoué son homosexualité à ses parents. Sa famille lui a donné trois options : qu’il se tue, qu’il quitte la Jamaïque ou alors quelqu’un viendra le tuer. Pour moi, ça illustre parfaitement la situation dans ce pays et la musique de ces artistes autorise ce climat de haine contre l’homosexualité. » Bizarrement, dans cet article, on oublie de dire que ces crétins qui appellent à assassiner les altersexuels ne sont que les perroquets de la Bible. Seul un artiste jamaïcain y fait allusion : « La Bible, en effet, dit que l’homosexualité est un pêché mais qu’ils laissent ça entre les mains de Dieu. » Allez, militants, encore un effort pour devenir révolutionnaires ! Ne laissons pas ça entre les mains de Dieu ! (voir aussi cet article).

Le 20 juin, Libération nous offrira une interview du fameux Capleton. Morceaux choisis : « Quand, par exemple, je chante : « Brûle untel », je n’incite personne à brûler ou à tuer qui que ce soit ; je dis : « purifie-toi, préserve-toi. » Ce feu ne brûle pas juste ce que je considère comme immoral, mais l’injustice, les inégalités, les manipulations, l’oppression des pauvres. Quand les autres artistes et moi, nous avons commencé à chanter ce genre de chansons, nous nous adressions aux pédophiles. […] je ne chanterai plus ces chansons puisqu’elles ne sont pas comprises. […] Quand Bob Marley a écrit I Shot the Sheriff, tout le monde a compris que c’était une métaphore, qu’il n’avait pas tué un policier. […] il faut saisir notre culture. Notre héritage, c’est l’esclavage et la Bible. » L’origine du mal est clairement désignée, mais il est effectivement plus facile de s’attaquer à un chanteur jamaïcain qu’à un pape (à quand une campagne internationale pour supprimer les versets homophobes de l’Ancien testament ?) [3]

Il y a enfin l’affaire Sarkozy. Là encore, il faudrait en débattre lorsqu’une élève est choquée par l’aveu d’une militante lesbienne. Est-ce le boulot d’un prof de français de pousser les élèves à se demander ce qui se cache derrière l’instrumentalisation par un ministre et candidat à la présidence de la République, de sa vie de couple hétérosexuel ? Surtout un type qui hurle à l’indécence quand un politicien d’un parti rival se permet de ne pas faire mystère de son homosexualité (voir ce journal [à la date du 4 avril). Monsieur Sarkozy ne fait pas mystère de son hétérosexualité, non, il en fait même un étalage éhonté dans la presse de caniveau. Pardon : en novlangue, presse de caniveau se dit désormais : « presse people ». Qui peut décemment croire à cette vraie-fausse dérobade qui aurait poussé l’Infatigable à renoncer au journal de 20h de TF1, puis à ces vrais-faux bruits qui feraient état d’une mésentente conjugale, puis à cette vraie-fausse réconciliation devant les photographes de la presse de caniveau ? Tout cela, bien sûr, n’est qu’une mise en scène organisée par les cabinets de communicatique à la noix que ces démagogues professionnels payent à prix d’or. C’était d’ailleurs clair dans un article du Monde du 29 mai : « Je ne serai pas étonné que tout cela finisse par un reportage photos dans un hebdomadaire », ironisait un ministre.

Et Villepin, le frère ennemi, s’affiche dans Paris-Match. Mais, dites-moi, à quel grand patron appartiennent ces titres qui, une semaine après un séisme démocratique, s’efforcent de divertir le peuple avec l’hétérosexualité des chefs de l’U.M.P. ? Les Étasuniens ont eu Reagan, acteur de série B devenu président. Devons-nous nous résigner à avoir pour présidents et premiers ministres des héros de romans-photos pour salons de coiffure ? Réjouissons-nous : dans 3 mois, ces vaillants chevaliers nous auront réduit le chômage à un mauvais souvenir, et ceci « sans tabou ». Trois mois, ça veut dire en incluant juillet et août, les deux mois où l’on peut profiter des vacances pour faire passer en catimini à l’Assemblée Nationale les lois les plus scélérates…

Les Sabines de David

Cette semaine, j’ai servi de cicérone à nos amis allemands de l’échange inauguré en avril. Au musée du Louvre, nous avions une visite guidée en langue allemande des grands chefs-d’œuvre. Comme je les connaissais déjà et que je ne comprenais rien au commentaire, je me suis permis de papillonner dans les parages du groupe. Tandis que la conférencière extasiait les élèves sur La Liberté guidant le Peuple, mes semelles se figeaient de l’autre côté de la salle Mollien, devant Les Sabines, de David. « À la vue de sa femme Hersilie, Romulus suspend le javelot qu’il s’apprête à lancer contre le père de celle-ci, Tatius, roi des Sabins. » Tel est le commentaire de la feuille « Le Louvre salle par salle » datée de 1981 que je retrouve dans mes archives. À l’époque, photographe en herbe, je profitais des vacances pour dévorer le musée. Je payais une « taxe de pied » pour utiliser un appareil sans flash, et j’étonnais les gardiens de salles par mon jeune âge. J’en avais tiré une série de diapos (où diable les ai-je mises ?) qui n’auraient d’intérêt, si je les retrouvais, que de me rappeler ce qui attirait mon attention.

En tout cas, bien avant mes visites au Louvre, ce tableau de David m’était familier. Je ne sais plus de quand ça date. J’étais fasciné, comme beaucoup d’enfants, par les civilisations antiques, et mon cahier d’histoire de sixième est la seule relique que je conserve de toute ma scolarité ! Le « Que sais-je ? » sur Rome doit être le premier livre d’histoire que j’aie lu. Bref, cela faisait longtemps que je ne m’étais arrêté devant la plus belle paire de fesses de l’histoire de la peinture. Ce tableau est la source d’une bonne part de ma culture et de mes goûts.

Ce que le commentaire ne dit pas, mais qui saute à des yeux sans œillères, c’est que le regard de Romulus n’est pas dirigé sur sa femme, mais droit devant, aussi droit que sa lance, sur l’homme nu qui lui fait face, ou, si vous me permettez l’expression, l’homme nu auquel il fait fesses. En effet, ce fameux Tatius, qui semble fasciné par cette paire de fesses que pourtant il ne voit pas — mais il doit faire confiance au peintre David qui, lui, voit tout ça, comme nous, d’un œil rond — recule son buste en arrière, et cache son sexe sous la rigidité démesurée du fourreau de son glaive, lequel pend au bon endroit. Si le javelot de Romulus est suspendu, c’est au-dessus du bouclier dont il couvre son torse, sur lequel est inscrit en gros « ROMA ». Est-ce une habitude d’indiquer si grossièrement la marque du combattant, ou David a-t-il voulu donner le sens véritable de son tableau par ce palindrome ?

Le monde a longtemps tourné autour de Rome, et le centre de Rome, si j’en crois ce tableau, c’était le globe fessier du fondateur, merveilleusement campé sur ses jambes plantées au sol comme un compas, globe et compas dont je ne puis décidément détacher mon regard. Mais le tableau s’intitule Les Sabines, et non Les fesses de Romulus ! La pauvre Hersilie semble leur dire : « Rengainez donc vos glaives, et dégainez vos dards, bandes de couillons ! » Circulez, élèves, il n’y a rien à voir… surtout ne vous interrogez pas sur l’érotisation du corps masculin, ce serait purement diffamatoire s’agissant d’un peintre aussi sérieux. Ce n’est qu’une page d’histoire que l’on tourne devant vous. De retour au collège, je jette un œil sur l’expo traditionnelle due à une collègue d’histoire sur la civilisation greco-romaine. Comme chaque année, c’est une civilisation à 100 % hétérosexuelle qui est exhibée. Ben oui, quoi, comme ce tableau : un mari renonce à tuer le père de son épouse. L’école apprend à lire, écrire, compter. Quant à voir avec ses yeux, on verra plus tard…

 Lire la suite de ce Journal de bord.

Lionel Labosse


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[1Je retrouve constamment, depuis ce jour, ce genre d’argument : depuis que l’homophobie est réprimée par la loi, on n’est plus un « sale pédé », mais un « sale prosélyte », et il y a toujours une minorité agissante normopathe autour de vous pour encourager ce genre de feinte de l’homophobie ordinaire, avec, jamais bien loin, l’insinuation que « ça trouble les nenfants », laquelle prépare le terrain à la calomnie de « pédophilie », qui se lit comme une douille oubliée au rayon x dans le cerveau de vos contradicteurs.

[2C’est pourquoi désormais, avec Éric Verdier je préfère l’expression « alterparentalité » ou « coparentalité ».

[3C’est une provocation que j’ai lancée dans Altersexualité, Éducation & Censure.