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Drame familial, pour les 6e / 5e.

Maxime fait un beau mariage, de Brigitte Smadja

École des Loisirs, Neuf, 2000, 92 p., 6,5 €.

mardi 1er mai 2007

Maxime fait un dernier miracle, il réconcilie sa mère avec sa sœur pour un beau mariage à la mairie. En attendant de savoir s’il réussira plus tard un beau divorce, on se réjouira de ses observations sensibles et sensées sur le monde des adultes, et on lira Adieu Maxime pour retrouver notre héros sans en avoir l’air un peu plus mûr, confronté à la maladie de son oncle Jonas, juste cité ici…

Résumé

Émilie, la sœur de Maxime, a vingt ans, elle danse le hip-hop et n’a pas vraiment le sens des réalités. Un soir morose, à la fin du repas, Émilie annonce une bonne nouvelle à ses parents : elle va se marier avec son jules, Jules. Maxime aime bien Jules, qu’elle fréquente depuis des années, mais dans un premier temps, il est interloqué : « Comment Jules peut-il croire que ma sœur est une femme ? » (p. 27). Ce n’est rien à côté de la réaction hystérique de leur mère : « Il n’en est pas question. Et tes études ? », etc. (p. 29). Émilie s’en va chez Jules, en lâchant quelques bombes au passage : « Le problème, c’est vous et les cadavres qui traînent dans vos placards » (p. 31). « Maxime a treize ans, et il s’en fout que son oncle soit homosexuel » (p. 35). Maxime est content que l’abcès soit crevé. Il rejoint sa sœur en séchant le collège. Jules, comme Émilie, a des phrases de vieux : « Ça fait des années que je prépare [mes parents] à me marier avec une fille qui n’est pas juive » (p. 54). Heureusement, Max garde la tête froide : « Ça rend vraiment con, le mariage » (p. 56). On cause beaucoup de mariages et de divorces, avec les copains, notamment René, dont la belle-mère n’aime pas les jeunes, mais dont Max adore la mère. Jules fait bosser Émilie, qui se met à avoir de bonnes notes. Maxime en pince pour sa copine Éloïse, qui lorgne un peu trop Jules. Tout ça n’empêche pas que la mère de Maxime refuse d’aller au mariage… à moins qu’il ne réalise un dernier miracle.

Mon avis

Maxime fait un beau mariage est comme une excroissance de Adieu Maxime, paru la même année. Bizarrement, dans ce roman pour les plus jeunes, Maxime, qui a treize ans, semble bien plus bébé qu’il n’était à onze ans dans la version « Médium ». Les seins et autres poils des filles sont mis entre parenthèses, et rien ne le préoccupe plus que le bonheur de sa famille et dormir avec un doudou. On apprécie particulièrement les observations poétiques de Maxime : « Ils pourraient faire gaffe de temps en temps les parents quand ils parlent, ils pourraient penser aux coups de poing qu’ils donnent et qui passent à travers les murs » (p. 39). Il sera intéressant pour les jeunes lecteurs de retrouver le personnage un ou deux ans après, et de constater l’influence de ses constatations à propos des histoires d’amour de sa famille sur sa propre vie sexuelle. Heureusement, avoir des parents qui se marient à vingt ans, et une sœur aînée qui ne trouve rien de mieux à faire que de les imiter, bon, bien sûr, avec un futur médecin, faut pas exagérer quand même… tout ça doit ôter le goût du mariage à tout adolescent bien constitué… Ah ! pardon, il est vrai que quand on est « LGBT », maintenant, il convient de défiler en criant « égalité des droits », j’oubliais… En tout cas dans cette histoire, l’oncle Jonas n’a qu’un rôle symbolique, mais ce détail n’échappera pas à l’attention des lecteurs.

Lionel Labosse


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