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« Si les enfants pouvaient se pondre / Qui peut dire combien se pondraient »

Éléments pour un cours sur la question de l’avortement

Cas d’école d’ingénierie sociale mondialiste

samedi 31 août 2024, par Lionel Labosse

En mars 2024 notre Fürhoncle, haï de la population, produisait une nième opération d’ingénierie sociale mondialiste pour faire croire à un soutien populaire autour de sa méprisable personne. La « constitutionnalisation du droit à l’avortement » fut un tour de passe-passe bien orchestré par les officines mondialistes qui emploient notre Fürhoncle, avec un barnum auquel participèrent les habituels artistes subventionnés & vendus venus en meute lécher l’anus du Fürhoncle et de son détourneur.
J’ai pu constater il y a deux ans, dans une classe de BTS que j’ai eue en complément de service dans un autre établissement parisien que le mien, à public majoritairement féminin, les ravages du wokisme d’État. Comme j’abordais la question de l’avortement (à propos d’un des documents ci-dessous), une jeune femme s’est courageusement interposée en pasionaria pour dire que c’était un droit essentiel et que s’il le fallait, elle avorterait dix fois. Bel exemple de possession wokiste, qui m’a confirmé dans l’idée qu’il faut aborder le sujet, mais avec précaution pour ne pas aboutir à un effet contreproductif, conformément à l’adage attribué à Alexandre Dumas fils : « Ne discutez jamais, vous ne convaincrez personne. Les opinions sont comme des clous ; plus on tape dessus, plus on les enfonce. » [1]
Je propose donc ci-dessous quelques documents offrant à nos étudiants une réflexion sur la question de l’avortement qui leur permette de se construire une opinion moins superficielle que l’agenda wokiste voudrait qu’ils eussent. Ce n’est pas un cours que j’ai mené en classe, mais plusieurs documents dont j’ai par le passé inclus certains dans des séquences sur tel ou tel sujet (le corps humain par exemple).
J’envisage de commencer mon cours de BTS 1re année cette année qui vient par cette séquence, en proposant aux étudiants de comparer leur point de vue sur l’avortement avant et après la séquence, pour vérifier si la culture peut faire évoluer une opinion, ou si à l’âge de 18 ans on est déjà bloqué sur une opinion qu’on gardera jusqu’à sa mort. Cet article n’est donc par une tribune, mais une modeste proposition pédagogique, truffée de bribes de prises de positions personnelles. Mais je ne me pose pas en donneur de leçons sur un sujet pour lequel je ne suis pas légitime, car je suis « altersexuel » et je n’ai pas d’enfants. Dans un gouvernement macronescu, cela ferait de moi au contraire un candidat parfait pour le ministère des affaires familiales !

L’opposition au droit à l’avortement en question

En réalité, y a-t-il un seul parlementaire français qui soit actuellement opposé au droit à l’avortement ? Eh bien à ma connaissance, non. Très peu même ont manifesté leur agacement devant la loi opportuniste visant à inscrire ce droit dans la constitution, soit en votant contre (ce qui bien sûr ne signifie pas une opposition à ce droit, mais juste à son absurde constitutionnalisation), soit en s’abstenant, soit en se rendant à leur club de poney ou de macramé. Cet article du Monde nous apprend que le député de l’Ain Xavier Breton a voté contre la constitutionnalisation. On peut vérifier avec cette vidéo qu’il est loin d’être anti-avortement. Or il a été réélu député en 2024. Idem pour Michèle Tabarot, députée des Alpes-Maritimes, dont un message montre que son vote était un vote de protestation contre un referendum de manipulation. Certains députés n’ont pas été réélus, mais en gros il n’y a pas eu de réaction de sanction par rapport à ce vote, malgré tous les articles de la presse mondialiste donnant la listes des méchants qui ont voté contre.
En Côtes-d’Armor, Marc Le Fur n’a pas été réélu, mais c’est parce que son fils l’a été au compte du même parti. Il convient de recadrer les choses en montrant à nos étudiants qu’il y a un monde entre la légende qu’on veut nous imposer sur la loi de Simone Veil et son discours réel en 1974 lors du vote de la loi qui porte son nom ; discours historique étudié comme modèle de rhétorique de persuasion.

« C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame »
Le texte du discours est disponible sur le site de l’Assemblée nationale. En voici un extrait marquant, et je signale que j’ai dû corriger plusieurs fautes !

« Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme — je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. (Applaudissements sur divers bancs de l’union des démocrates pour la République, des républicains indépendants, des réformateurs, des centristes et des démocrates sociaux et sur quelques bancs des socialistes et radicaux de gauche.)
C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame.
C’est pourquoi, si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de fait existante, s’il admet la possibilité d’une interruption de grossesse, c’est pour la contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme.
Nous pensons ainsi répondre au désir conscient ou inconscient de toutes les femmes qui se trouvent dans cette situation d’angoisse, si bien décrite et analysée par certaines des personnalités que votre commission spéciale a entendues au cours de l’automne 1973.
Actuellement, celles qui se trouvent dans cette situation de détresse, qui s’en préoccupe ? La loi les rejette non seulement dans l’opprobre, la honte et la solitude, mais aussi dans l’anonymat et l’angoisse des poursuites. Contraintes de cacher leur état, trop souvent elles ne trouvent personne pour les écouter, les éclairer et leur apporter un appui et une protection.
Parmi ceux qui combattent aujourd’hui une éventuelle modification de la loi répressive, combien sont-ils ceux qui se sont préoccupés d’aider ces femmes dans leur détresse ? Combien sont-ils ceux qui, au-delà de ce qu’ils jugent comme une faute, ont su manifester aux jeunes mères célibataires la compréhension et l’appui moral dont elles avaient grand besoin ? (Applaudissements sur divers bancs de l’union des démocrates pour la République, des républicains indépendants et sur quelques bancs des socialistes et radicaux de gauche.)
Je sais qu’il en existe et je me garderai de généraliser. Je n’ignore pas l’action de ceux qui, profondément conscients de leurs responsabilités, font tout ce qui est à leur portée pour permettre à ces femmes d’assumer leur maternité. Nous aiderons leur entreprise ; nous ferons appel à eux pour nous aider à assurer les consultations sociales prévues par la loi.
Mais la sollicitude et l’aide, lorsqu’elles existent, ne suffisent pas toujours à dissuader. Certes, les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes sont parfois moins graves qu’elles ne les perçoivent. Certaines peuvent être dédramatisées et surmontées ; mais d’autres demeurent qui font que certaines femmes se sentent acculées à une situation sans autre issue que le sui­cide, la ruine de leur équilibre familial ou le malheur de leurs enfants.
C’est là, hélas ! La plus fréquente des réalités, bien davantage que l’avortement dit « de convenance ». S’il n’en était pas ainsi, croyez-vous que tous les pays, les uns après les autres, auraient été conduits à reformer leur législation en la matière et à admettre que ce qui était hier sévèrement réprimé soit désormais légal ? »

Simone Veil est donc loin d’avoir promu un avortement cool & festif comme le wokisme régnant voudrait nous le faire croire. Elle se plaçait dans la continuation du féminisme et de l’autre illustre Simone, Simone de Beauvoir (extrait du tome 2, Première partie « Situation ». Chapitre II « La mère »).

« Il est peu de sujets sur lesquels la société bourgeoise déploie plus d’hypocrisie : l’avortement est un crime répugnant auquel il est indécent de faire allusion. Qu’un écrivain décrive les joies et les souffrances d’une accouchée, c’est parfait ; qu’il parle d’une avortée, on l’accuse de se vautrer dans l’ordure et de décrire l’humanité sous un jour abject : or, il y a en France chaque année autant d’avortements que de naissances. C’est un phénomène si répandu qu’il faut le considérer comme un des risques normalement impliqués par la condition féminine. Le code s’obstine cependant à en faire un délit : il exige que cette opération délicate soit exécutée clandestinement. Rien de plus absurde que les arguments invoqués contre la législation de l’avortement. On prétend que c’est une intervention dangereuse. Mais les médecins honnêtes reconnaissent avec le docteur Magnus Hirschfeld que : « L’avortement fait par la main d’un véritable médecin spécialiste, dans une clinique et avec les mesures préventives nécessaires, ne comporte pas ces graves dangers dont la loi pénale affirme l’existence. » C’est au contraire sous sa forme actuelle qu’il fait courir à la femme de grands risques. Le manque de compétence des « faiseuses d’anges », les conditions dans lesquelles elles opèrent, engendrent quantité d’accidents, parfois mortels. La maternité forcée aboutit à jeter dans le monde des enfants chétifs, que leurs parents seront incapables de nourrir, qui deviendront les victimes de l’Assistance publique ou des « enfants martyrs ». Il faut remarquer d’ailleurs que la société si acharnée à défendre les droits de l’embryon se désintéresse des enfants dès qu’ils sont nés ; on poursuit les avorteuses au lieu de s’appliquer à réformer cette scandaleuse institution nommée Assistance publique ; on laisse en liberté les responsables qui en livrent les pupilles à des tortionnaires ; on ferme les yeux sur l’horrible tyrannie qu’exercent dans des « maisons d’éducation » ou dans des demeures privées les bourreaux d’enfants ; et si on refuse d’admettre que le fœtus appartient à la femme qui le porte, en revanche, on consent que l’enfant soit la chose de ses parents ; dans la même semaine, on vient de voir un chirurgien se suicider parce qu’il était convaincu de manœuvres abortives et un père qui avait battu son fils presque à mort a été condamné à trois mois de prison avec sursis ».

Macron, son détourneur de mineur et ses sbires sont loin d’avoir pris des mesure allant dans le sens que signalèrent jadis nos deux Simones que pourtant ils proclament en héroïnes : « [faire] tout ce qui est à leur portée pour permettre à ces femmes d’assumer leur maternité » pour Veil et « réformer cette scandaleuse institution nommée Assistance publique », et plus généralement lutter contre la pédocriminalité qui semble régner en toute impunité au sein des institutions censées protéger les enfants, qui en réalité retirent des enfants à leurs parents sans raison souvent pour les livrer à des pédocriminels, comme le dénoncent Karl Zéro ou Morad El Hattab.
Ceux qu’aux États-Unis ou en Russie on fait passer pour des ennemis des femmes, les militants pro-vie aux États-Unis, sont au contraire des disciples de Simone Veil qui « font tout ce qui est à leur portée pour permettre à ces femmes d’assumer leur maternité ». Voici un article de La Croix, journal catholique pourtant très timide sur la question. Cet article est intéressant en ce qu’il montre l’arrière-plan social de l’avortement, qui touche davantage les femmes noires non hispaniques, et cet argument touchera nos étudiants. Mais il est à double tranchant car la presse mondialiste nous ramène à la situation décrite par Simone Veil en inversant l’argument, par exemple dans cet article de 2022.
Ces auteurs ignorent totalement les efforts des militants pro-vie pour aider les femmes défavorisées à accomplir une grossesse, mais disent que si on ne leur permet pas d’avorter, cela va accentuer leurs difficultés. Il sera difficile de faire comprendre la perversité de l’argument que l’on peut résumer à « Tu es obligée d’avorter parce que tu es pauvre ; on pourrait t’aider à résoudre ta pauvreté, mais on préfère t’aider à avorter pour que tu puisses continuer à travailler au profit des riches, parce que si tu avais des enfants tu pourrais moins travailler ».
D’autre part il faut rappeler que la Cour suprême étasunienne n’a en aucun cas interdit l’avortement. Elle a juste ramené cette question du niveau fédéral au niveau des États fédérés, pour laisser les citoyens par l’intermédiaire de leurs élus choisir le type de loi qu’ils veulent en ce domaine comme dans tous les domaines du ressort des États (police, éducation, etc).
Du côté russe, Vladimir Poutine s’est exprimé contre l’interdiction de l’avortement, mais pour encourager les femmes à enfanter, pour résoudre la crise démographique. Il a mis en place des mesures pour soutenir les femmes qui seraient tentées, pour des raisons sociales, par l’avortement. Bien avant la guerre en Ukraine, Poutine a mis en place en 2020 des mesures natalistes.
Chez nous, le teckel de Rothschild et de Bernard Arnault a été capable de gaspiller 1,4 milliard pour faire nager les triathlètes dans nos excréments, mais où est le plan à 1 milliard pour contrer la dénatalité de la France montrée par l’Insee ? Au lieu de cela on a de l’agitation, des papouillages de bébés et le blabla habituel de l’ancien élève de Jean-Michel Trogneux au club théâtre du lycée jésuite d’Amiens : « réarmer » la France en bébés, juste avant de sacraliser un droit à l’avortement que personne ne menace.
Les entités supranationales pour lesquelles travaille Notre Fürhoncle ont leur plan : réduire par tous les moyens y compris les vaxins covidistes, la population autochtone, et la grand remplacer par les « migrants ». Victor Orban dénonce cela et désigne George Soros, et on sait pour qui travaillent Soros et ses affidés. S’en prendre uniquement aux « migrants » en étant aveugle à l’éléphant Soros (et à ce qu’il y a derrière Soros), c’est être soit naïf, soit complice.

Il est étonnant que « en même temps » qu’on promeut l’avortement à tous les étages, on promeuve aussi les GPA et les adoptions à l’étranger, y compris quand c’est sordide comme en Ukraine. Quant une femme est en détresse sociale à cause de sa grossesse, à la limite, même d’un point de vue gauchiste (qui n’est donc pas le mien), ne serait-il pas mieux de lui proposer de faire l’enfant pour le donner à adopter, moyennant un dédommagement qui contribuerait à résoudre ses difficultés ? On s’étonne quand même de cette obsession à ne promouvoir que l’avortement, et aucune des solutions alternatives tout aussi bénéfiques pour les droits des femmes.
Notre ami Verdi proposait en 2018 un article intitulé « Défendre l’IVG, combattre la GPA et la PMA » (dans lequel il posait d’ailleurs en défenseur de l’arnaque climatisme ; mais son opinion a évolué entretemps, comme la nôtre, grâce au grand réveil covidiste).

Droit de l’enfant à vivre vs délires lgbtistes

Il y a chaque année en France 230 000 IVG. J’ignore si cela inclut les IMG (Interruption médicale de grossesse), pour lesquelles il faut rappeler qu’il n’y a pas de délai, y compris pour la « détresse psychosociale », motif très vague ajouté par les macronescu en 2020. Une IMG peut se pratiquer la veille de l’accouchement prévu. Sur dix ans, c’est plus de 2 millions de Français qui ne sont pas nés. Un homme politique soucieux de la natalité chercherait par tous les moyens à réduire ce nombre, mais au contraire, on va promouvoir des pratiques choquantes, comme la GPA, ou la PMA pour les couples de femmes.
Si je voulais résumer mon opinion sur ce dossier délicat, je dirais que la priorité devrait être le droit de l’enfant d’une part à vivre, d’autre part à connaître son origine, comme le dit Verdi. J’avais moi-même publié en 2013 un article intitulé « Pour un livret de famille fractal ». Donc premièrement, tout devrait être fait pour secourir les femmes enceintes qui souhaitent avorter pour des raisons économiques. Si vraiment elles ne peuvent garder l’enfant, il devrait pouvoir leur être proposé, plutôt que la GPA, commerce immoral, d’accepter d’accoucher sous X, mais avec une trace pour que des années plus tard, l’enfant puisse manifester son envie de connaître ses géniteurs.
On pourrait imaginer, au lieu du salaire des femmes qui pratiquent la GPA, et qui sont aux mains d’entreprises douteuses comme cela a été dénoncé en Ukraine, où la GPA est devenue un trafic légal lucratif depuis 2002, que la femme qui accepte d’accoucher pour donner son enfant à adopter à un couple (qui soit de même sexe ou pas, après tout), obtienne un dédommagement substantiel qui ne soit pas au profit d’une entreprise privée, mais géré par l’État.
Et cela avec la garantie que l’enfant ne soit pas trompé, c’est-à-dire qu’il sache qu’il a des parents biologiques, avec la possibilité que, 18 ans plus tard, la mère biologique accepte de dévoiler son identité à cet enfant et à lui raconter l’origine de sa naissance, avec la possibilité aussi qu’elle refuse. Je crois que c’est aux plus faibles de décider, c’est-à-dire les mères mais aussi les enfants. Dans le cas d’un viol ou d’un inceste par exemple, il semble facile de comprendre d’une part que la mère préfère avorter, d’autre part si elle choisit d’accoucher sous X, qu’elle ne souhaite pas dévoiler son identité à l’enfant même lorsqu’il sera majeur. Je vous propose notre petit sketch qui tente de brocarder ces horreurs wokistes : « Une entrevue de Léa Salopé : « Joanna-Michaella, 1re femme transgenre enceinte au monde avec un utérus greffé ».
Nous ignorions quand nous avons tourné ce sketch, que nous avions visé juste. Un tract du syndicat SUD appelle à manifester le 28 septembre 2024 pour le « droit à l’avortement » (donc malgré le barnum macronard de mars dernier). Peu de gens liront leur prose, mais c’est dommage, car cela atteint des himalayas de haute pensée non-binaire : « De même, le terme de “femme” ne permet pas à toutes les personnes ayant un utérus d’avorter. Elle exclut donc les hommes trans et les personnes non-binaires. Si cette loi est une semi-victoire des luttes féministes, elle illustre aussi le manque de volonté politique de véritablement agir en faveur des droits et de l’égalité. Le parlement européen a également proposé d’inscrire le droit à l’avortement dans la charte des droits fondamentaux de l’UE en juillet 2022. Cependant de nombreux États membres sont ouvertement anti-IVG et affichent une politique de recul des droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ ».

Les monstres & les trisomiques méritent-ils de vivre ?

Voici quelques documents de travail que je pourrais proposer dans cette séquence :

La Monstrueuse Parade, Tod Browning.
© altersexualite.com


 La Monstrueuse parade (Freaks) de Tod Browning est un film que je passe chaque année à mes étudiants de première année de BTS, sur le thème du corps humain, et j’ai pu constater par les retours de mes collègues que le film les marque. Je demande aux étudiants de faire une recherche sur un des acteurs handicapés du film, et les articles de Wikipédia permettent de constater que ces acteurs ont eu pour la plupart une vie longue, plus riche que la moyenne d’entre nous, et heureuse, enfin ni plus ni moins heureuse que la moyenne. Mon préféré est Johnny Eck, qui a vécu 79 ans, et qui a fait dans sa vie tout ce que j’aurais rêvé de faire : « peinture, voitures de course, photographie, musique (il lui arriva de diriger l’orchestre de Baltimore) ».
Dès lors on peut entamer un débat : comment se fait-il qu’on ne pourrait plus à l’heure actuelle tourner de film de ce genre ? Au nom de quelles valeurs « humanistes » a-t-on décrété que ce genre de personnes ne méritaient pas de vivre ?
Il en va de même des personnes trisomiques. C’est aussi un thème que j’ai abordé dans la même séquence de 1re année.

 « Journée mondiale de la trisomie 21 : « Je ne suis pas vraiment différent », explique Vincent », 20 Minutes, 21/03/22.
HANDICAP. « Atteint de trisomie 21, Vincent Cuel a une vie ordinaire du haut de ses 30 ans : serveur dans un hôtel, il vit en colocation à Paris et a une petite-amie depuis 5 ans. À l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, il a accepté de témoigner au côté de son père, Édouard Cuel.
En France, environ 50 000 personnes sont atteintes de trisomie 21. Vincent Cuel est l’un d’eux. Du haut de ses 30 ans, il se dit fier de lui, de son parcours. Et il peut.
Serveur dans un hôtel depuis 10 ans, Vincent a décroché son travail par la voie de l’apprentissage. Pourquoi avoir choisi ce métier ? « Pour servir les autres », répond le trentenaire. Aujourd’hui, il vit en colocation à Paris depuis 3 ans, avec un éducateur spécialisé qui vient le voir plusieurs fois par semaine. Toujours en quête d’autonomie, Vincent caresse déjà d’autres rêves… Il aimerait vivre au bord de la mer, avec Mathilde, « son amoureuse ».
Ceinture noire de karaté, professeur avec des enfants, nageur aguerri, Vincent prône l’échange et le partage. Depuis plusieurs années, il appartient aussi à « Ma parole doit compter », un programme où des personnes atteintes de trisomie 21 sont formées pour prendre la parole en public, et parler de leur handicap, qui est l’anomalie chromosomique la plus fréquente au monde. Concrètement, au lieu d’avoir 46 chromosomes, Vincent en possède 47. […] »

 « Une journée ordinaire pour Louka, 13 mois, trisomique » France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

Quand j’ai visionné ce document à deux classes, j’ai été étonné de la réaction identique qui est ressortie en 1er : « C’est choquant, cette femme qui dit qu’elle aurait préféré qu’il ne naisse pas. Comment va-t-il réagir quand il le saura ? ». Les étudiants, tels des girouettes, prennent la défense de l’enfant trisomique, alors qu’avant de visionner le document, ils se déclaraient tous favorable à l’avortement pour éviter la naissance de ce type de bébé… Cela m’a fait sourire, car je voyais leur opinion évoluer (ou pas pour certains d’entre eux) grâce à des connaissances, et je pouvais être fier de ce métier.

 « Bioéthique, quand le débat dérape ». Chloé Durand-Parenti, Le Point, 10 février 2011.
« S’il est des débats épineux et sensibles, ceux qui entourent la bioéthique sont de ceux-là. Le député socialiste Olivier Dussopt n’est sans doute pas près de l’oublier. Mardi, le quotidien Le Figaro publie, en quatrième de couverture, une pleine page de campagne publicitaire le citant nommément. À droite de la photo d’une fillette trisomique, cette assertion : « 96 % d’entre nous sont éliminés à l’issue du dépistage massif de la trisomie 21. (...) Au parlement, certains s’étonnent que nous soyons encore 4 % à survivre. » Une phrase-choc explicitement attribuée au député de l’Ardèche via un astérisque figurant au-dessus des logos des différentes associations participant à la campagne, fondation Jérôme Lejeune en tête. […]
En consultant le compte rendu des débats du 25 janvier dernier de la commission de bioéthique, force est de constater que ces propos ont bel et bien été tenus. Ce jour-là, les députés examinent un amendement – finalement rejeté – qui propose, dans le cadre du diagnostic prénatal, de remettre à la femme enceinte une liste des associations spécialisées dans l’accompagnement des enfants atteints d’une affection génétique et de leur famille. Olivier Dussopt fait alors part de ses doutes et dit redouter "des pressions susceptibles d’être exercées sur une femme pour la convaincre qu’il peut être merveilleux d’avoir un enfant handicapé ou atteint d’une pathologie lourde". "Quand j’entends que, malheureusement, 96 % des grossesses pour lesquelles la trisomie 21 est repérée se terminent par une interruption de grossesse, la vraie question que je me pose, c’est pourquoi il en reste 4 %", lance-t-il.
Philippe Gosselin, député UMP de la Manche, intervient alors, visiblement gêné par les mots qui viennent d’être prononcés. "Je regrette que monsieur Dussopt ait tenu des propos à caractère eugéniste, mais ils ont sans doute dépassé sa pensée", réagit-il. Quelques minutes plus tard, Olivier Dussopt reprend la parole. "Je comprends que ma position radicale puisse susciter quelque émotion, mais il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai pas dit. Je n’ai jamais dit que les 4 % d’enfants qui naissent malgré la détection de la trisomie sont des enfants en trop, mais qu’à titre personnel, je m’interroge sur les motivations qui peuvent conduire des parents à faire ce choix. Cela ne veut pas dire que je juge ce choix", rectifie-t-il. Dès le lendemain, le plus jeune député de l’Assemblée rédige un communiqué à l’attention des personnes que ces propos auraient pu blesser. En vain… Ses mots ont heurté et sont relayés hors de l’hémicycle. Jusqu’à l’affiche de cette campagne.
Olivier Dussopt, contacté par Le Point.fr, ne souhaite plus revenir sur l’incident. L’élu considère toutefois que ses propos ont été détournés et sortis de leur contexte par la publicité faite par les associations, dont certaines sont notoirement hostiles à l’interruption volontaire de grossesse. […] »

 Une lecture critique de ce dessin de Foolz pour Charlie Hebdo sera intéressante à ce stade. Foolz est un collabo du covidisme particulièrement infâme, comme tous les cloportes qui travaillent pour ce torchecul. Il coche toutes les cases de la « gôche » totalitaire, mondialiste et dégénérée. J’ai eu le plus grand mal à trouver un dessin de presse pour illustrer cet article, tant l’idéologie de la sacralisation de l’avortement est générale dans la France décadente des années 2020, ce canard sans tête qui macule de son sang devenu impur la terre entière, comme l’a si bien symbolisé la tête de Marie-Antoinette dans la scène scandaleuse de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris.


 Le rappeur Shlass transcrit les sentiments contradictoires que sa fille trisomique lui inspire :


 « Beni », une chanson de Valérie Barrier (2011) donne le point de vue d’une mère aimante. Il sera intéressant de comparer les deux chansons.


 Pour conclure, ce texte de Didier Raoult (né en 1952), extrait de La Science est un sport de combat, humenSciences, 2020 (p. 304), donne un autre point de vue provocateur, mais qui va dans le sens d’un autre humanisme :
« En science, une des manifestations de la tentative d’homogénéisation est, bien entendu, l’eugénisme. Il est intéressant d’ailleurs de voir que le débat sur l’eugénisme est devenu totalement vide de sens. Nous sommes une civilisation eugénique, mais nous ne voulons pas nous l’avouer, le terme ayant une connotation insupportable puisqu’il a été récupéré par le nazisme. Toutefois, en pratique, le diagnostic anténatal n’est jamais que de l’eugénisme.
Supprimer un fœtus parce qu’il sera malformé, parce qu’il a une anomalie dont on ne sait si elle sera réparable dans les vingt ou trente ans qui viennent, est purement et simplement de l’eugénisme. Nous vivons dans une société qui est pleinement, mais honteusement, eugéniste. Peu importe la raison. Certains voulaient développer l’eugénisme dans l’espoir dérisoire des darwiniens, qui espèrent une race supérieure (comparable à Et on tuera tous les affreux de Boris Vian). D’autres font ce choix au nom de la douleur potentielle qu’aurait un enfant de vivre avec une malformation, ou qu’auraient les parents à supporter cette anomalie ou cette malformation.
Mais, à la fin, on arrive bien à la même chose, on tue tous les « affreux » ! »


 Je termine par la chanson de Francis Lalanne « Va t’faire avorter ma mignonne » qui est pour moi un modèle parfait de chanson argumentative, sur un sujet casse-gueule. La personne qui l’a mise en ligne n’est pas animée de bonnes intentions (« Une chanson où le rebelle aux cheveux longs se prend pour Jacques Brel dans « Ces gens-là ». Sauf qu’ici, ce que Francis dénonce, c’est le droit des femmes à disposer de leur corps et la liberté d’avorter ») mais les commentaires sont variés, et plutôt plus intelligents (« Pour être tombée enceinte à 19 ans, j’ai subi violence, honte et presque forcée de me faire avorter ! Le créateur évidemment souhaitait l’avortement. J’ai tenu bon et j’ai assumé la grossesse, l’accouchement et l’éducation de mon beau bébé toute seule. Christopher à 39 ans cette année et je n’ai jamais regretté… je reste contre l’avortement ! Moi aussi je voudrais qu’on laisse pousser les gosses ! »)
À noter que Francis Lalanne est père de 5 enfants. Son tact à s’exprimer en précisant que « Seul est sacré le droit des femmes / À disposer de leurs bébés » devrait inspirer trop d’hommes qui font des déclarations péremptoires en l’absence de femmes, dans certaines émissions. Je me souviens avoir écouté en juin dernier avec ma mère, une émission de Radio Courtoisie dont les 3 interlocuteurs n’étaient que des hommes. L’un d’eux martelait sans être repris par aucun des autres, que l’avortement était un meurtre légal, etc. Ma mère était scandalisée, elle qui, en dehors de son expérience de jeune femme ayant eu 3 enfants avant la loi Veil, exerça comme éducatrice dans le 93 où elle eut à aider des femmes précaires à avorter.
Il ne s’agit pas d’un jeu, et ce problème devrait nous épargner ces prises de position de matamores hors-sol. Je précise que dans le cas des IMG pratiquées jusqu’à la veille de l’accouchement, là, par contre, j’accepte le terme « assassinat ». Je vous renvoie à notre sketch ci-dessus, auquel j’ajoute la vidéo (en anglais) « It’s OK » qui évoque les « expériences » faites sur des bébés ainsi avortés, qui sont jetés comme des déchets après ladite expérience.
Revenons au discours de Simone Veil. J’ai l’idée de proposer aux étudiants de faire un sondage autour d’eux auprès de quelques femmes, sur la maternité et l’avortement. L’idée serait de leur faire entendre de la bouche de femmes, des idées variées, éloignées de la sacralisation de l’avortement. Dites-moi si je me trompe mais voici mes convictions d’après les témoignages que j’ai pu recueillir :
 Pour la plupart des femmes qui ont eu un ou des enfants, c’est la plus belle chose de leur vie. Certaines auraient rêvé d’en avoir davantage. Voyez ces grands-parents qui se dévouent à fond nuit et jour pour s’occuper de leurs petits-enfants et semblent vivre avec bonheur une 2e parentalité…
 Pour beaucoup de femmes, c’est le fait de ne pas avoir d’enfant qui est un immense traumatisme dans leur vie.
 Pour les femmes qui ont réellement avorté, c’est un mauvais souvenir, en tout cas tout sauf un truc que l’on doit porter en bannière. Certaines le gardent secret pendant des années. Un enfant né après que sa mère ait avorté peut en être choqué a posteriori, culpabilisé d’être né parce qu’on a empêche de vivre un autre bébé.
 Pour les femmes qui ont non pas avorté mais fait une fausse couche, voire ont perdu un enfant juste après la naissance, c’est un immense traumatisme dans leur vie. Nous connaissons tous des couples qui ont vécu cela et qui en portent la douleur pendant des lustres. Voici la photo d’une tombe d’enfant prise dans un cimetière en Irlande. J’en ai photographié une autre dans le même cimetière, à retrouver dans mes photos en lien dans mon article sur l’Irlande.

Cimetière d’Ardara (Donegal), Irlande.
© Lionel Labosse


 Pour illustrer ces propos, qui proviennent de mon expérience de vie, je me permets de citer cet extrait de mon roman M&mnoux, dont les faits relatés, tous véridiques car tirés de la chronique familiale, datent des années 50. La personne qui a servi de modèle, née en 1930, est toujours vivante, et bien vivante.

« Mariée à dix-neuf ans contre la volonté de ses parents à un homme qui n’avait pas de bien, Gabriel Boisson – ça ne s’invente pas – dit Gaby, Perrette accoucha dans la foulée de jumelles d’à peine sept mois. Le Gaby Boisson buvait, mais comme tout un chacun, il titubait sur la margelle du vice avec la fougue de sa jeunesse. La mère ni la tante n’osaient se réjouir du retour à la troisième génération de ce motif des deux filles, après la succession d’Andrée & Huguette & de Jeannine & Perrette à la génération précédente. Cette naissance prématurée était de mauvais augure, d’autant qu’hélas, le Gaby était depuis son mariage tombé tel une pierre au fond du puits de l’alcool. Il salua sa première paternité d’une murge d’anthologie, de sorte qu’il n’eut pas le temps de passer à la mairie déclarer ses deux filles avant que la première mourût & reporta naturellement la responsabilité du drame sur sa femme. Elle put à peine être appelée Claire l’unique jour où elle vécut & son petit corps presque encore embryonnaire rejoignit par économie la tombe moussue de son grand-père Ernest, lui aussi mort prématurément. Quant à Claudine, la survivante, elle était atteinte de la maladie bleue, qui à l’époque se soignait à peine. On n’avait pas les moyens & personne n’eut l’audace au village d’initier une souscription pour financer une opération aux États-Unis, comme cela se pratiquait alors.
Serge naquit, puis Béatrice, œuvres des cuites de leur père croisées aux cuisses de leur mère. Alors mourut Claudine, âgée de onze ans, l’année où naquit mon frère aîné. Entretemps, l’embryon inerte d’une petite fille déjà formée lui sortit du ventre. Dans une lettre de 1978, Irma raconte qu’elle avait dû enterrer elle-même, se trouvant là, le cadavre minuscule : « J’en suis encore frappée, je crois que je ne le referais plus, il n’y avait que moi, je n’avais pas le choix ». Cela laisse supposer que cette grossesse n’avait pas encore été déclarée. On fit comme on aurait fait d’un agneau mort-né. »

Extrait de la chanson de Francis Lalanne :

« Que ce soit mettre ou se faire mettre
Faire l’amour ou faire attention
Que ce soit naître ou ne pas naître
Qu’on me dise où est la question
Si le fœtus pouvait répondre
Qui peut dire ce qu’il répondrait
Si les enfants pouvaient se pondre
Qui peut dire combien se pondraient
Qui peut dire où la vie commence
Et sans vouloir moraliser
Qui sait le prix d’une semence
Dans ce monde stérilisé
Faire avorter quelqu’un qu’on aime
Ou bien l’empêcher d’avorter
Je dis que le crime est le même
Il est contre la liberté

Parce que leur ventre a charge d’âme
Parce que c’est là qu’elle vient gonfler
Seul est sacré le droit des femmes
À disposer de leurs bébés
Mais s’il fallait qu’un jour je dise
Ce que je pense de la vie avant la vie
Je dirais qu’il faut pas qu’on la brise
Je dirais qu’elle n’a pas de prix
Que le gosse qui pousse dans ton ventre
C’est un gros morceau de paradis
Que le gosse qui pousse dans ton ventre
Il a le droit de voir aussi
Ce vieil univers de pourris
Je voudrais qu’on laisse pousser les gosses »

C’est pour moi l’une des plus belles chansons qui aient jamais été écrites.

Lionel Labosse

 Article repris sur Profession gendarme.


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[1Malgré une longue recherche, il m’a été impossible de trouver l’origine précise de cette citation, absente des deux dictionnaires de citations en ma possession (Bouquins et Le Robert). En revanche elle est déjà attribuée à cet auteur, mais sans précision d’ouvrage, dès le XIXe siècle.